Beschreibung:

Beau et rare pot pourri polychrome monté en bronze doré, constitué d'un plateau carré à bordure moulurée supportant un vase balustre couvert orné sur la panse de branchages fleuris en relief et une large branche feuillagée sommée d'un oiseau. Le vase et la bordure externe du plateau sont à fond de couleur bleu turquoise nuageux, les branchages et l'oiseau sont décorés « au naturel » dans une palette bleu vif, vert tendre, manganèse et blanc. Le plateau est enchâssé dans un piètement en bronze ciselé et doré reposant sur quatre petits pieds rocaille à l'imitation de branchages et rameaux feuillagés en applique. Epoque Louis XV, vers 1735 - 1740. Couvercle d'époque postérieure, quelques éclats. Dimensions : 20,5 x 19,5 x 19,5 cm. « La séduisante extravagance de ces pièces qui adoptent un style audacieusement rocaille » est soulignée in Les porcelaines françaises du XVIIIe siècle. Un vase pot pourri similaire est reproduit in Le Duc, p. 140. Un groupe formant pot pourri avec un oiseau branché d'esprit similaire est reproduit in Le Duc, p. 212. Inspiré directement des porcelaines de Meissen montées en bronze doré à Paris avec oiseau « à la chinoise » de G. Fritsche, datant des années 1720- 1730. Un modèle de ce type est reproduit in « Die Meissner Porzellantiere » de Karl Albiker n° 243. Cf. également : « The J. and B. Linsky Coll. in the Metropolitant Museum" - N.Y., p. 256-257, n° 165. C'est vraisemblablement à un marchand mercier tel Lazare Duvaux, Thomas Joachim Hébert, Bertin ou Julliot qu'il faut rattacher un objet aussi raffiné que le pot pourri que nous présentons. Créateurs innovant sans cesse, arbitres du goût, initiateurs d'exotisme, leur attitude vis-à-vis de la porcelaine prouve leur curiosité et leur esprit pratique à la fois. Ils importent des porcelaines d'Extrême-Orient, achètent aussi des porcelaines françaises (Saint-Cloud, Chantilly, Vincennes-Sèvres) et les font , sur leur initiative et selon leur idée rehausser de bronze et ce dès le début du XVIIIe siècle... Ils font preuve dans l'association du bronze et de la porcelaine d'un véritable génie. Intermédiaires entre artisans et commanditaires, Lazare Duvaux compte parmi sa clientèle aussi bien le roi Louis XV que la marquise de Pompadour, puis La Comtesse du Barry. Les Merciers joueront un rôle essentiel dans l'évolution du goût et des arts décoratifs au XVIIIe siècle et contribuent à la renommée de l'art français dans toute l'Europe. Dans le livre journal de Lazare Duvaux, Marchand- Bijoutier ordinaire du Roy, édité en 1873, on note : 1161 Le 25 juin 1752 Mme la Marq. De Pompadour « la monture en or moulu d'un oiseau de porcelaine fur un tronc d'arbre, de quoi on a fait un pot pourri orné de branchages 180 L- Le port, 3l.12 s- ». Bibliographie : « Les Bronzes Dorés Français au XVIIIe siècle » P. verlet , Paris 1987, Picard Ed. Nous remercions le cabinet Le Fuel-de L'Espée pour les informations qu'ils nous ont aimablement transmises sur la monture de bronze.