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Auktionsarchiv: Los-Nr. 146

Mérimée, Prosper

Schätzpreis
5.000 € - 7.000 €
ca. 6.047 $ - 8.466 $
Zuschlagspreis:
n. a.
Auktionsarchiv: Los-Nr. 146

Mérimée, Prosper

Schätzpreis
5.000 € - 7.000 €
ca. 6.047 $ - 8.466 $
Zuschlagspreis:
n. a.
Beschreibung:

Mérimée, Prosper Lettre autographe à Stendhal. [Paris] 19 janvier 1833. 11 pages in-4 (257 x 203 mm), sur 6 doubles feuillets réunis par un onglet, adresse"M. Beyle consul de France à Civita Vecchia N.B. commencez-par le commencement i.e. par la page I". Petite déchirure par bris de cachet touchant un mot. MÉRIMÉE, IRONIQUE ET LIBERTIN. La curieuse formule inscrite sur le feuillet d’adresse s’explique par le fait que Mérimée a joint à cette lettre, celle écrite en mai 1832 (voir lot précédent), transformant son envoi en un "énorme ballot". Il commence par expliquer comment, au mois de décembre précédent, les ministères du Commerce et de l’Intérieur se sont échangés entre Adolphe Thiers [surnommé "1/3"] et le comte d’Argout ["Apoll"], et pourquoi lui-même, peu apprécié de Thiers, a décidé de rester auprès du comte d'Argout : "je conduis avec beaucoup de gloire les lignes télégraphiques, l'administration du corps des sapeurs-pompiers, la garde municipale &c... Toutes affaires on ne peut plus amusantes comme vous le voyez. Heureusement que les choses ne peuvent durer ainsi. Apoll n’est pas the man. On le siffle déjà et il sera blow up avant longtems". Avec indifférence et nonchalance, Mérimée poursuit avec le récit d'un séjour en Angleterre et de sa rencontre avec le prince de Talleyrand, "gros paquet de flanelle enveloppé d’un habit bleu et surmonté d’une tête de mort recouverte de parchemin", mais dont il a pu apprécier l’esprit et le bon sens, lors de leurs joutes verbales à propos de politique et de littérature, citant la réponse de Talleyrand à une question sur l’effet de la Révolution en France : "On avait de la débauche autrefois mais on avait de la grâce. On était coquin avant la révolution mais on avait de l’esprit. Maintenant on est débauché grossièrement et coquin platement". Cette très longue lettre, écrite sur plusieurs jours, abonde d’anecdotes, plus ou moins graveleuses, sur les personnalités croisées à Londres ou à Paris : Lord Grey, Lord Holland, Lady Jersey, "la plus vilaine garce pour la méchanceté et l’insolence, d’ailleurs très belle femme", son ami l’avocat Sutton Sharpe qui a une liaison avec une prostituée, le diplomate Montrond encourageant Lord Palmerston à prendre pour maîtresse la duchesse de Dino, sans hésitation et sans conversation inutile. Il raconte la mésaventure d'un député de province confondant la comtesse de Rumford avec "Mme de Sta-hel, la mère de Mad. la duchesse de Broguelie", etc. Il est bien entendu question des propres aventures de Mérimée : avec une prostituée entretenue par un pair de la Chambre ou avec une jeune anglaise charmante, traitée "en aiguille" mais trop vertueuse. Et surtout il décrit avec force détails, à l'intention de Stendhal seul, la drôle d’histoire qui vient de lui arriver, ou comment une jeune fille de Boulogne s’est follement éprise de lui, à la suite d’un échange de lettres, et comment sa mère et une amie de celle-ci ont organisé un rendez-vous. Mérimée raconte avec drôlerie et cynisme cette rencontre, comment un pied et une jambe entrevus l’ont mis "dans un état de rut aussi violent que subit" et comment il ne regrette pas de n’avoir pas poussé l’exploration plus avant, ayant appris que la mère était cachée dans une chambre voisine…Enfin, il clôt sa lettre en donnant de brèves nouvelles de certains de leurs amis et amies : Mme Azur [Alberte de Rubempré] "toujours bien avec Bosan", Ancilla [Virginie Ancelot] "foutue par un st-simonien", Mme Quille [Zoé de Mirbel] qui a conservé son goût "pour les gens à calibre", ou encore "Apoll" [Apollinaire d’Argout] qui devient bien mitigé. Il évoque l'enlèvement de Mary [Hyde de Neuville] ; le ravisseur [le jeune diplomate, Edouard Grasset] "vous dira comment membrum suum suxit lasciva puella, après quoi elle dit Ah ! si j’osais faire ce que je pense. On demande à quoi elle pensait. Lui a été tellement moutard qu’il ne lui a rien demandé". Référence : HB : suivi de XIX lettres à Stendhal, Prosper Mérimée Slatkine, 1998.Condi

Auktionsarchiv: Los-Nr. 146
Auktion:
Datum:
11.05.2021
Auktionshaus:
Sotheby's
Paris
Beschreibung:

Mérimée, Prosper Lettre autographe à Stendhal. [Paris] 19 janvier 1833. 11 pages in-4 (257 x 203 mm), sur 6 doubles feuillets réunis par un onglet, adresse"M. Beyle consul de France à Civita Vecchia N.B. commencez-par le commencement i.e. par la page I". Petite déchirure par bris de cachet touchant un mot. MÉRIMÉE, IRONIQUE ET LIBERTIN. La curieuse formule inscrite sur le feuillet d’adresse s’explique par le fait que Mérimée a joint à cette lettre, celle écrite en mai 1832 (voir lot précédent), transformant son envoi en un "énorme ballot". Il commence par expliquer comment, au mois de décembre précédent, les ministères du Commerce et de l’Intérieur se sont échangés entre Adolphe Thiers [surnommé "1/3"] et le comte d’Argout ["Apoll"], et pourquoi lui-même, peu apprécié de Thiers, a décidé de rester auprès du comte d'Argout : "je conduis avec beaucoup de gloire les lignes télégraphiques, l'administration du corps des sapeurs-pompiers, la garde municipale &c... Toutes affaires on ne peut plus amusantes comme vous le voyez. Heureusement que les choses ne peuvent durer ainsi. Apoll n’est pas the man. On le siffle déjà et il sera blow up avant longtems". Avec indifférence et nonchalance, Mérimée poursuit avec le récit d'un séjour en Angleterre et de sa rencontre avec le prince de Talleyrand, "gros paquet de flanelle enveloppé d’un habit bleu et surmonté d’une tête de mort recouverte de parchemin", mais dont il a pu apprécier l’esprit et le bon sens, lors de leurs joutes verbales à propos de politique et de littérature, citant la réponse de Talleyrand à une question sur l’effet de la Révolution en France : "On avait de la débauche autrefois mais on avait de la grâce. On était coquin avant la révolution mais on avait de l’esprit. Maintenant on est débauché grossièrement et coquin platement". Cette très longue lettre, écrite sur plusieurs jours, abonde d’anecdotes, plus ou moins graveleuses, sur les personnalités croisées à Londres ou à Paris : Lord Grey, Lord Holland, Lady Jersey, "la plus vilaine garce pour la méchanceté et l’insolence, d’ailleurs très belle femme", son ami l’avocat Sutton Sharpe qui a une liaison avec une prostituée, le diplomate Montrond encourageant Lord Palmerston à prendre pour maîtresse la duchesse de Dino, sans hésitation et sans conversation inutile. Il raconte la mésaventure d'un député de province confondant la comtesse de Rumford avec "Mme de Sta-hel, la mère de Mad. la duchesse de Broguelie", etc. Il est bien entendu question des propres aventures de Mérimée : avec une prostituée entretenue par un pair de la Chambre ou avec une jeune anglaise charmante, traitée "en aiguille" mais trop vertueuse. Et surtout il décrit avec force détails, à l'intention de Stendhal seul, la drôle d’histoire qui vient de lui arriver, ou comment une jeune fille de Boulogne s’est follement éprise de lui, à la suite d’un échange de lettres, et comment sa mère et une amie de celle-ci ont organisé un rendez-vous. Mérimée raconte avec drôlerie et cynisme cette rencontre, comment un pied et une jambe entrevus l’ont mis "dans un état de rut aussi violent que subit" et comment il ne regrette pas de n’avoir pas poussé l’exploration plus avant, ayant appris que la mère était cachée dans une chambre voisine…Enfin, il clôt sa lettre en donnant de brèves nouvelles de certains de leurs amis et amies : Mme Azur [Alberte de Rubempré] "toujours bien avec Bosan", Ancilla [Virginie Ancelot] "foutue par un st-simonien", Mme Quille [Zoé de Mirbel] qui a conservé son goût "pour les gens à calibre", ou encore "Apoll" [Apollinaire d’Argout] qui devient bien mitigé. Il évoque l'enlèvement de Mary [Hyde de Neuville] ; le ravisseur [le jeune diplomate, Edouard Grasset] "vous dira comment membrum suum suxit lasciva puella, après quoi elle dit Ah ! si j’osais faire ce que je pense. On demande à quoi elle pensait. Lui a été tellement moutard qu’il ne lui a rien demandé". Référence : HB : suivi de XIX lettres à Stendhal, Prosper Mérimée Slatkine, 1998.Condi

Auktionsarchiv: Los-Nr. 146
Auktion:
Datum:
11.05.2021
Auktionshaus:
Sotheby's
Paris
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