Beschreibung:

L’Espine du Pont-Alletz, Jean de] CONTREDICTZ DE SO[N]GECREUX. PARIS, NICOLAS COUTEAU POUR GALLIOT DU PRÉ, [1530]. In-8 gothique (159 x 100 mm) de 2 ff.n.ch. (titre rouge et noir, privilège, table et bois gravé), 194 ff. mal ch. 204, 1 f.n.ch. (colophon et marque de Galliot du Pré) ; 25 lignes par page. Maroquin rouge, dos à nerfs, compartiments décorés aux petits fers, encadrement à la Duseuil sur les plats, doublure de maroquin bleu nuit encadrée d’une large dentelle, deux filets sur les coupes, tranches dorées sur marbrure (Trautz-Bauzonnet). Exemplaire délicatement lavé ; petite tache noire aux ff. 28v et 29 r. Édition originale, très rare. Ce recueil poétique, dont on ne connaît qu’un tout petit nombre d’exemplaires – huit ou neuf d’après les recensements de Brunet, Mouchon et Bechtel –, a longtemps été attribué à Pierre Gringore mais serait dû à la plume de Jean de L’Espine du Pont-Alletz, « chef et maistre des joueurs de moralités et farces à Paris ». Ce rival de Gringore organisa, à la tête de sa troupe de farceurs, des représentations devant François Ier. Il joua également à la cour ducale de Lorraine entre 1515 et 1524. « C’est un ouvrage satirique et moral où le poète expose ce qu’il y a de bien et de mal dans chaque état de la vie ; mais ce sont surtout les inconvénients et les abus qu’il se plait à mettre en évidence. L’artisan et le marchand, le noble, l’homme de guerre, le courtisan, le juge, le notaire, l’avocat sont passés par lui en revue, loués et critiqués. Il y a un chapitre entier contre les médecins. Il n’en finit point dans ce qu’il dit contre les femmes. Quant au mariage, dont il commence par faire un grand éloge, on voit que pour sa part il n’avait pas eu à se féliciter de s’être engagé dans ce lieu » (cf. Ruble, p. 40, cité dans la notice du catalogue Lignerolles). La troisième pièce est consacrée à la chasse et à la pêche. Non cité par Thiébaud, ce « curieux morceau » est longtemps resté, dit Pierre Mouchon, ignoré des historiens et bibliographes cynégétiques. Le volume est orné, au verso du deuxième feuillet liminaire, d’un joli bois gravé à pleine page montrant un auteur offrant son ouvrage à un souverain. Exemplaire finement relié par Trautz, à la provenance prestigieuse. Il provient de la bibliothèque du comte de Lignerolles (cat. 1894, II, 890) et a fait précédemment partie des collections de : Richard Heber (cat. 1836, n° 1402, relié à l’époque en maroquin vert) ; Victor Masséna, Prince d’Essling (d’après la notice du catalogue Lignerolles) ; Maximilien-Louis, marquis de Clinchamp (ex-libris), dont la collection destinée à être vendue aux enchères en 1860 fut acquise en bloc par Félix Solar pour la somme de 125 000 francs, alors que le catalogue était déjà imprimé. Dernière provenance avant l’entrée dans la collection du Verne : Librairie Lardanchet, cat 52, 1959, n° 55. Références : Brunet, II, 1754. – Tchemerzine-Scheler, III, 599. – Bechtel, D-429. – Mouchon, 1178. – Abbé Goujet, Bibl. françoise, XI, 1747, pp. 238-241. – É. Picot, cat. Rothschild, I, 502.