Beschreibung:

Plaque en émail peint polychrome avec nombreux rehauts d'or représentant Les Apprêts de la Crucifixion. Contre-émail en fondant coloré rouge. Le Christ est allongé sur la croix posée au sol tandis que deux bourreaux s'affairent autour, l'un muni d'une vrille perce l'extrémité d'un bras de la croix, l'autre, un marteau dans la main droite, cloue le bras gauche du Christ; au premier plan est posé un panier tressé avec une corde et deux marteaux. Différents spectateurs, prêtres et soldats, assistent à la scène, dont un, au premier plan sur la gauche, tenant une gourde dans son dos. A l'arrière plan, sur la droite, la Vierge, les Saintes femmes et l'apôtre Jean dans différentes attitudes d'affliction. Cadre paysagé avec rocher et arbres sur fond de ciel étoilé. Limoges, Maître de l'atelier de la Passion du Christ, vers 1560-1570 ou dernier quart du XVIe siècle Hauteur: 9,9 cm - Largeur: 7,8 cmLa composition de cette plaque reproduit très fidèlement celle d'une planche de La petite Passion d'Albrecht Dürer gravée dans les années 1509-1511 (fig.). Cette suite de gravures sur bois a inspiré plusieurs séries de petites plaques d'émaux limousins destinés à des retables, d'un format comparable, présentant un certain nombre de caractères communs comme une facture particulièrement soignée, une gamme de coloris alliant les verts, les bleus et les bruns et un recours à d'abondants rehauts d'or. Cette qualité d'exécution a fait donner parfois, par l'ancien historien d'art, spécialiste de l'oeuvre de Limoges, qu'était Marquet de Vasselot, le nom de Maître Fin à l'auteur de certaines de ces plaquettes. D'autres ont avancé le nom du jeune Pierre Reymond d'autres encore de deux peintres limougeauds peu connus comme Pierre Vigier dit Callet ou Pierre II Veyrier. Monique Blanc, dans son récent ouvrage sur la collection d'émaux peints du musée des Arts Décoratifs, s'est attelée à la question de l'identité de ce peintre anonyme. Grâce à un travail très approfondi reposant sur un inventaire - aussi exhaustif que possible de tous les exemples connus et conservés dans les musées du monde - elle arrive à la conclusion de l'existence d'un atelier très productif dans lequel travaillaient plusieurs émailleurs au style fortement imprégné par celui de Pierre Reymond Elle conclue ainsi "ces émaux furent réalisés du vivant même de Pierre Reymond vers la fin de sa vie ou peu de temps après sa disparition en 1584, dans un cercle d'émailleurs plus jeunes ayant travaillé à ses côtés". La durée de production de cet atelier se serait exercée sur près de cinquante ans. Quoiqu'il en soit, cette plaque représentant Les Apprêts de la Crucifixion fait partie des meilleurs exemples de ces réalisations en série à rapprocher de l'ensemble des vingt-quatre plaques de la Wallace Collection, Londres ((inv.IIIF 250) ou de celui des vingt-six plaques conservées au Museu Nacional Soares dos Reis à Porto (inv. Div. 2) ou encore des six plaques du musée de l'Ermitage (inv.f1448 à 1453). Elle est de plus dans un excellent état de conservation avec une dorure d'une grande fraîcheur. Ouvrages consultés: S. Baratte, Les Emaux peints de Limoges, Musée du Louvre, Paris, 2000, pp 78-79; M. Blanc, Eamux peints de Limoges XVe-XVIIIe siècles - La collection du musée des Arts décoratifs, Paris, 2011, pp 86-107) (très légers accidents et sautes d'émail notamment aux angles)