Beschreibung:

Exceptionnelle paire de candélabres à six lumières en bronze ciselé, doré ou patiné; les bras de lumière disposés sur une couronne de fleurs et retenus à un carquois par des rinceaux à enroulements; ils sont tenus par des renommées aux ailes déployées habillées d'un souple drapé; elles s'appuient d'un pied sur des globes reposant sur des feuilles et palmettes à revers. Socles quadrangulaires à couronnes rubanées et lyres en applique; bases à doucine agrémentées de fleurettes. Epoque Empire (percés pour l'électricité; restauration dans les bouquets). Attribuée à Thomire H: 104 - L: 39 cm. Avec l'avènement de l'Empire et sous l'impulsion de Napoléon, l'on assiste à un total renouveau des arts décoratifs français dans les premières années du XIXe siècle. Les sources d'inspiration continuent de se référer à l'Antiquité classique, comprenez grecque et romaine, mais les répercussions de la Campagne d'Egypte menée par Bonaparte et ses successeurs entre 1799 et 1801 afin de s'emparer de l'Egypte et de l'Orient joueront un rôle de premier plan dans la nouvelle esthétique et le renouvellement des motifs et des formes. Dans un contexte particulier de campagnes militaires ponctuées de victoire célèbres, une figure décorative bien particulière devient l'un des éléments ornementaux les plus employés par les artisans parisiens de l'époque: la Renommée, célébrant et glorifiant les grandes personnalités des armées napoléoniennes. C'est ainsi qu'une paire de candélabres ornée de renommées était mentionnée en 1817 lorsque le maréchal Davout loua son hôtel à Son Altesse Paul prince de Wurtemberg: «...deux candélabres, figures de renommée tenant des palmes, montées sur un socle rond en bronze doré, tenant à la main une couronne au milieu de laquelle est un carquois et cinq branches portant bobèches, lesquelles sont ornées de fleurs, la figure au vert antique et tout le restant doré, les figures bronzées, tout le reste doré»; tandis qu'une seconde paire était décrite sous la Restauration dans la collection Lafitte «Deux grands candélabres à figures de renommées en bronze, portant des couronnes de lauriers à cinq bougies, sur boules, socle en cuivre doré et bronzé. Hauteur 42 pouces». La paire que nous proposons peut être rattachée à l'œuvre de Pierre-Philippe-Thomire qui signa plusieurs modèles réalisés dans le même esprit et ornés de figures de renommées comparables, citons notamment: une première paire vendue à Versailles, le 5 juin 1988, lot 146; une deuxième proposée aux enchères chez Sotheby's, à New York, le 5 novembre 1998, lot 42; ainsi qu'une troisième qui a fait partie de la collection de M. et Mme Franklin N. Groves (vente Christie's, New York, le 15 octobre 1988, lot 42); enfin, mentionnons particulièrement une dernière paire de candélabres de ce type qui est apparue sur le marché de l'art lors de la dispersion des collections monégasques de Barbara Piasecka Johnson (vente Sotheby's, Paris, le 15 octobre 2003, lot 65). Pierre-Philippe-Thomire (1757-1853) est le plus important bronzier parisien du dernier quart du XVIIIe siècle et des premières décennies du siècle suivant. A ses débuts, il travaille pour Pierre Gouthière ciseleur-fondeur du roi, puis collabore dès le milieu des années 1770 avec Louis Prieur. Il devient ensuite l'un des bronziers attitrés de la manufacture royale de Sèvres, travaillant au décor de bronze de la plupart des grandes créations du temps. Après la Révolution, il rachète le fonds de commerce de Martin-Eloi Lignereux et devient le plus grand pourvoyeur de bronzes d'ameublement pour les châteaux et palais impériaux. Parallèlement, il travaille pour une riche clientèle privée française et étrangère parmi laquelle figure quelques maréchaux de Napoléon. Enfin, il se retire des affaires en 1823.