Beschreibung:

TOCQUEVILLE (Alexis de). Lettre autographe signée à son « cher ami ». S.l., « ce samedi » [5 février 1848]. 1 p. 3/4 in-8. « La fièvre ne m'a quitté qu'hier et je suis encore aujourd'hui absolument incapable de me rendre à la Chambre. Dufaure [le député Jules Dufaure] est dans le même cas et pour la même cause. Beaumont [le député Gustave de Beaumont qui avait voyagé en Amérique avec Alexis de Tocqueville] a été obligé de quitter hier Paris pour se rendre auprès de sa mère mourante [elle allait trépasser le 9 février 1848]. Corcelle [le député Claude-François-Philibert Tircuy de Corcelle] est également retenu pour la grippe. Cependant, JE CRAINS QUE MR LE M[ARÉCH]AL BUGEAUD NE FASSE DANS LA SÉANCE DE CE JOUR QUELQUES VIVES ATTAQUES, DIRECTES OU INDIRECTES, CONTRE LA COMMISSION D'AFRIQUE. Si cela était, je compte sur vous pour faire observer que le président et le rapporteur de cette commission étant malade, il est naturel de remettre de pareilles discussions à l'époque ou l'Afrique sera l'objet d'un examen spécial. Peut-être M. Guizot [François Guizot, président du Conseil] lui-même trouverait-il bon de se servir de cet argument pour écarter une discussion évidemment intempestive... Veuillez dire également à M. de La Moricière [le général et député Christophe Léon Louis Juchault de Lamoricière qui, en Algérie, avait servi dans l'armée et occupé le poste de Gouverneur par intérim] et à tous nos amis africains ma situation. » Alexis de Tocqueville s'intéressa de près aux questions coloniales, et notamment à l'Algérie. Il publia plusieurs textes sur le sujet, à partir de 1837, et fit deux voyages en Algérie, en 1841 (en compagnie de Gustave de Beaumont et en 1846. Il appartint à plusieurs commissions parlementaires ad hoc, et, s'il approuva les grandes lignes de la politique indigène de Bugeaud (rentré en France en juin 1847), appelant à voter les crédits, il critiqua en revanche les exactions et abus de l'administration coloniale.