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Auktionsarchiv: Los-Nr. 1094

PROUST Marcel (1871-1922). 2 L.A.S. « Marcel...

Schätzpreis
8.000 € - 10.000 €
ca. 8.869 $ - 11.086 $
Zuschlagspreis:
13.000 €
ca. 14.412 $
Auktionsarchiv: Los-Nr. 1094

PROUST Marcel (1871-1922). 2 L.A.S. « Marcel...

Schätzpreis
8.000 € - 10.000 €
ca. 8.869 $ - 11.086 $
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13.000 €
ca. 14.412 $
Beschreibung:

PROUST Marcel (1871-1922). 2 L.A.S. « Marcel Proust » et « Marcel », [vers le 7 novembre 1913], à Robert de FLERS ; 4 pages in-8 chaque. Importante lettre donnant le plan d’À la Recherche du Temps perdu, et une autre sur le lancement de son livre. [Du côté de chez Swann va paraître le 14 novembre chez Bernard Grasset.] [Vers le 7 novembre]. Son éditeur Bernard GRASSET « voudrait qu’on annonçât dans un écho du Figaro la prochaine apparition de mon livre. Comme M. Hébrard a chargé un de ses rédacteurs de m’interroger et de faire sur moi un “article d’atmosphère” je voulais attendre cela qui aurait fourni les éléments de la note », mais il craint « que cela retarde trop car il faudrait que cette note passât d’ici un jour ou deux. Mon livre paraît le 14 et ceci est une “indiscrétion” littéraire (langage d’éditeur). L’ouvrage total s’appellera À la Recherche du Temps Perdu le volume qui va paraître (dédié à Calmette) : Du Côté de chez Swann. Le second Le Côté de Guermantes, ou peut’être À l’Ombre des Jeunes Filles en fleurs ou peut’être les Intermittences du Cœur. Le troisième : Le Temps Retrouvé ou peut’être l’Adoration Perpétuelle. Ce qu’il faut dire c’est que ce ne sont nullement mes articles du Figaro mais un roman à la fois plein de passion et de méditation et de paysages. Surtout c’est très différent des Plaisirs et les jours et n’est ni “délicat”, ni “fin”. Cependant une partie ressemble (mais en tellement mieux) à la Fin de la Jalousie. Je voudrais que le long silence que j’ai gardé et qui m’a laissé inconnu quand d’autres avaient l’occasion de se faire connaître ne fît pas qu’on annonçât cela comme un livre dénué d’importance. Sans y en attacher autant que certains écrivains qui s’en exagèrent certainement la valeur, j’y ai mis toute ma pensée, tout mon cœur, ma vie même. Si en quelques lignes tu peux annoncer ce livre tu me ferais bien grand plaisir »… [16 ? novembre]. « Mon cher petit Robert Ta lettre me fait beaucoup de peine parce que tu me dis que je t’en ai fait, et elle me fait aussi à cause de cela beaucoup de plaisir. C’est que malgré tout ce que tu dis (et tu t’en doutes peut’être) je t’aime énormément ; je t’ai dit cela parce que je crois que je le devais, et si cela ne t’a pas laissé indifférent, c’est que tu es resté bon. Seulement je t’en prie ne fais pas d’article sur moi, cela enlèverait à ma lettre, à ta réponse, à tout ce que nous nous sommes dit, tout leur prix. Ta lettre m’a plus ému que ne pourrait faire ton article. Ce qui me fera plaisir, c’est si plus tard tu as le temps que tu lises la partie de mon livre sur la jalousie [Un amour de Swann], je crois que tu en seras touché. Si jamais (dans très longtemps) tu as à rendre compte d’une pièce où il y ait une situation analogue, si tu veux citer mon livre (si tu l’as aimé) fais-le, dans une simple parenthèse, mais pas d’article je t’en prie sincèrement. J’ai eu l’écho que mon éditeur réclamait et c’est tout ce qu’il me fallait. Je suis très malheureux en ce moment mon petit Robert et je ne sais si j’aurai même le courage de recopier les deux derniers volumes qui sont cependant tout faits. Et pendant ce temps-là, pendant que comme un fou je loue une propriété pour quitter Paris, puis reste ici, puis veux partir (mais je crois que je vais partir pour toujours), il faut m’occuper de ce livre, on veut le présenter au Prix Goncourt. Mon éditeur n’avait consenti à le faire paraître avant que je parte qu’à condition qu’il fût annoncé avant le flot des livres d’étrennes. Et je lui avais promis cet écho. Mais tu comprends comme cela me gênait de le demander à CALMETTE, lui ayant dédié le livre et l’article du Temps ayant ôté tout ce que j’y avais ajouté de gentil à la dédicace. Je comprends qu’avec tous les grands intérêts que tu as entre les mains toutes ces vétilles ne puissent t’arrêter. […] Mais je sens obscurément que quelqu’un qui t’aime vraiment ne peut rien faire de plus gentil que de maintenir en toi la source des souvenirs juvéniles, et des émotions dé

Auktionsarchiv: Los-Nr. 1094
Auktion:
Datum:
21.11.2019
Auktionshaus:
La Maison de Vente Ader
3, rue Favart
75002 Paris
Frankreich
contact@ader-paris.fr
+33 (0)1 53407710
+33 (0)1 53407720
Beschreibung:

PROUST Marcel (1871-1922). 2 L.A.S. « Marcel Proust » et « Marcel », [vers le 7 novembre 1913], à Robert de FLERS ; 4 pages in-8 chaque. Importante lettre donnant le plan d’À la Recherche du Temps perdu, et une autre sur le lancement de son livre. [Du côté de chez Swann va paraître le 14 novembre chez Bernard Grasset.] [Vers le 7 novembre]. Son éditeur Bernard GRASSET « voudrait qu’on annonçât dans un écho du Figaro la prochaine apparition de mon livre. Comme M. Hébrard a chargé un de ses rédacteurs de m’interroger et de faire sur moi un “article d’atmosphère” je voulais attendre cela qui aurait fourni les éléments de la note », mais il craint « que cela retarde trop car il faudrait que cette note passât d’ici un jour ou deux. Mon livre paraît le 14 et ceci est une “indiscrétion” littéraire (langage d’éditeur). L’ouvrage total s’appellera À la Recherche du Temps Perdu le volume qui va paraître (dédié à Calmette) : Du Côté de chez Swann. Le second Le Côté de Guermantes, ou peut’être À l’Ombre des Jeunes Filles en fleurs ou peut’être les Intermittences du Cœur. Le troisième : Le Temps Retrouvé ou peut’être l’Adoration Perpétuelle. Ce qu’il faut dire c’est que ce ne sont nullement mes articles du Figaro mais un roman à la fois plein de passion et de méditation et de paysages. Surtout c’est très différent des Plaisirs et les jours et n’est ni “délicat”, ni “fin”. Cependant une partie ressemble (mais en tellement mieux) à la Fin de la Jalousie. Je voudrais que le long silence que j’ai gardé et qui m’a laissé inconnu quand d’autres avaient l’occasion de se faire connaître ne fît pas qu’on annonçât cela comme un livre dénué d’importance. Sans y en attacher autant que certains écrivains qui s’en exagèrent certainement la valeur, j’y ai mis toute ma pensée, tout mon cœur, ma vie même. Si en quelques lignes tu peux annoncer ce livre tu me ferais bien grand plaisir »… [16 ? novembre]. « Mon cher petit Robert Ta lettre me fait beaucoup de peine parce que tu me dis que je t’en ai fait, et elle me fait aussi à cause de cela beaucoup de plaisir. C’est que malgré tout ce que tu dis (et tu t’en doutes peut’être) je t’aime énormément ; je t’ai dit cela parce que je crois que je le devais, et si cela ne t’a pas laissé indifférent, c’est que tu es resté bon. Seulement je t’en prie ne fais pas d’article sur moi, cela enlèverait à ma lettre, à ta réponse, à tout ce que nous nous sommes dit, tout leur prix. Ta lettre m’a plus ému que ne pourrait faire ton article. Ce qui me fera plaisir, c’est si plus tard tu as le temps que tu lises la partie de mon livre sur la jalousie [Un amour de Swann], je crois que tu en seras touché. Si jamais (dans très longtemps) tu as à rendre compte d’une pièce où il y ait une situation analogue, si tu veux citer mon livre (si tu l’as aimé) fais-le, dans une simple parenthèse, mais pas d’article je t’en prie sincèrement. J’ai eu l’écho que mon éditeur réclamait et c’est tout ce qu’il me fallait. Je suis très malheureux en ce moment mon petit Robert et je ne sais si j’aurai même le courage de recopier les deux derniers volumes qui sont cependant tout faits. Et pendant ce temps-là, pendant que comme un fou je loue une propriété pour quitter Paris, puis reste ici, puis veux partir (mais je crois que je vais partir pour toujours), il faut m’occuper de ce livre, on veut le présenter au Prix Goncourt. Mon éditeur n’avait consenti à le faire paraître avant que je parte qu’à condition qu’il fût annoncé avant le flot des livres d’étrennes. Et je lui avais promis cet écho. Mais tu comprends comme cela me gênait de le demander à CALMETTE, lui ayant dédié le livre et l’article du Temps ayant ôté tout ce que j’y avais ajouté de gentil à la dédicace. Je comprends qu’avec tous les grands intérêts que tu as entre les mains toutes ces vétilles ne puissent t’arrêter. […] Mais je sens obscurément que quelqu’un qui t’aime vraiment ne peut rien faire de plus gentil que de maintenir en toi la source des souvenirs juvéniles, et des émotions dé

Auktionsarchiv: Los-Nr. 1094
Auktion:
Datum:
21.11.2019
Auktionshaus:
La Maison de Vente Ader
3, rue Favart
75002 Paris
Frankreich
contact@ader-paris.fr
+33 (0)1 53407710
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