Beschreibung:

Lettre autographe signée au futur maréchal BESSIÈRES. Janina en Albanie, 10 prairial an VIII [30 mai 1800]. 2 pp. in-folio, adresse au dos. BELLE LETTRE DE CAPTIVITÉ DU COUSIN GERMAIN DU FUTUR MARÉCHAL. «Tu ne te serois pas doute... d'arriver plutot en France que moi, et d'etre charge de mes commissions a Paris; mais IL A PLU A UN CORSAIRE DE TRIPOLI DE BARBARIE DE BOULEVERSER TOUTES LES PROBABIBLITES A CET EGARD, EN PRENANT SUR LES COTES DE CALABRE, LA TARTANE SUR LAQUELLE J'ETOIS EMBARQUE. Apres cette facheuse rencontre j'ai ete conduit a l'escadre combinee qui faisoit le siege de Corfou; la j'ai ete mis a la chaine, et sur le point de partir pour Dulcigne [Ulcinj dans l'actuel Montenegro] ou je devois etre vendu, J'AI ETE REMIS AVEC TROIS COMPAGNONS D'INFORTUNE ENTRE LES MAINS D'ALI PACHA, D'OU IL EST POSSIBLE DE ME RETIRER SI TU DETERMINES LE CONSUL BONAPARTE A LUI ECRIRE UNE LETTRE dans laquelle il le remercie de ses bons traitements envers les Francais qui sont dans son pachalic, et lui dire qu'il auroit pour agreable s'il leur fournissoit les moyens de se rendre en France. Nous sommes presque certains qu'une lettre aussi simple que celle que j'indique suffiroit pour rendre a la liberte une trentaine de Francais, et pour lier quelques negociations entre Ali Pacha et le Gouvernement... Dans l'incertitude que ma lettre te trouve a Paris, je m'adresse a Murat pour le meme objet... LE PREMIER SOIN DU CORSAIRE A ETE DE NOUS DEPOUILLER. J'AI PERDU TOUS MES EFFETS ET LES TIENS...» CHIRURGIEN, FUTUR DIPLOMATE ET HOMME POLITIQUE, JULIEN BESSIÈRES (1777-1840) avait participé à l'expédition d'Égypte, comme son cousin, mais, à son retour, avait été capturé par un corsaire barbaresque. Avec le chirurgien et futur diplomate Pouqueville et les colonels Poitevin et Charbonnel, qui l'accompagnaient, il fut livré au pacha de Janina, Ali. Il s'évaderait, serait repris et emmené à Constantinople et finalement rendu à la France. Julien Bessières remplirait ensuite des missions diplomatiques et administratives sous l'Empire et la Restauration, d'abord à Janina même, puis à Venise, à Corfou, en Espagne, et, après une courte disgrâce, terminerait sa carrière comme préfet puis comme maître des requêtes au Conseil d'État. Il siégerait également à la Chambre des députés, plusieurs fois de 1827 à 1837