Beschreibung:

Jacopo del Arcangelo del SELLAIO (Florence 1422-1493) Vierge à l'enfant et saint Jean-Baptiste Panneau 57 x 49,8 cm Restaurations anciennes Exceptionnel cadre en bois naturel sculpté partiellement doré, travail Italien de la 2è moitié du 16è siècle. Panneau recouvert au revers de gesso peint dont le pourtour a été gratté sur une largeur de 5 à 7cm laissant voir quelques galeries d'insectes xylophages. La Vierge vue aux trois-quarts tient l'Enfant tendrement enlacé dans ses bras sous le regard admiratif du jeune saint Jean Baptiste. Ces personnages se tiennent au premier plan devant un lointain paysage citadin à gauche, pastoral et escarpé de petites collines à droite, le tout dominé par un large ciel azuré. Le rapport d'intimité profonde qui lie la Mère et l'Enfant crée un climat propice à la dévotion intense que le fidèle devait ressentir en priant devant cette image à usage domestique ou dans l'intimité de l'oratoire de confréries. A partir de 1466 et pendant plus de vingt ans, Jacopo del Sellaio fut lui-même membre de certaines confréries de Florence : entre autres celles de Sainte Agnès près du Carmine ou de San Frediano et se fit, entre autres, le spécialiste de ces tableaux de dévotion dédiés soit à la Vierge, soit à saint Jean Baptiste le saint patron de Florence, ou encore à saint Jérôme. (Cf.N.Pons «Jacopo delSellaio e le Confraternite» in La Toscana al Tempo di Lorenzo il Magnifico, Politica, Economia, Cultura, Arte, AttidelConvegno di Studi, Firenze, Pisa, Siena, 5-8 Novembre 1992, p.287-295) Selon Vasari, Jacopo fit son apprentissage dans l'atelier de Filippo Lippi et dut y rencontrer Sandro Botticelli ; en 1460 il est inscrit à la corporation des peintres de Saint Luc, dirige son propre atelier devenu rapidement florissant qu'il transmettra par la suite à son fils Arcangelo di Jacopo. A partir de 1473 l'influence de Botticelli est plus prégnante dans ses œuvres et l'on sait qu'il travaille avec ce dernier lors de la réalisation en 1483 des scènes illustrant la nouvelle de Boccace tirée du Décaméron : Nastagio degli Onesti ; plus tardivement il sera aussi influencé par Domenico Ghirlandajo auprès duquel il travaillera au Palazzo Vecchio. Si, selon les modèles de Filippo Lippi la plupart des tableaux de Jacopo dédiés à la Vierge présentent cette dernière agenouillée en adoration devant l'Enfant en présence ou non du jeune saint Jean Baptiste (New York, Metropolitan Museum n.41.100.10; Baltimore Walters Art Gallery n.37.754 ; Florence Palais Pitti n.364) dans le cas présent, c'est à partir, pensons nous, de la Vierge et l'Enfant au jardin de roses de Botticelli (Paris, Musée du Louvre) datée généralement vers 1468, modèle qui sera repris plus tardivement par l'atelier de ce maître, que Sellaio a pu concevoir l'image de notre panneau Comme son compagnon, Jacopo conserve le rapport d'intimité intense entre la Mère et l'Enfant mais alors que Botticelli confine la composition en un jardin clos, Jacopo l'élargit en profondeur animant le paysage de saynètes aux personnages minuscules contrastant avec la monumentalité et l'élongation corporelles des protagonistes principaux ; son dessin est plus linéaire mais demeure encore nerveux dans les traits du visage oblong de la Vierge, dans les détails du pavillon auriculaire noyé dans la chevelure, des paupières et des lèvres, des doigts ossus de la main gauche de la Vierge et dans les drapés du voile couvrant sa tête et son cou. La participation d'un aide n'est pas exclue dans l'exécution de certains traits tels que la main droite de la Vierge et celle de l'Enfant. Quant à la datation de notre panneau, inédit jusqu'ici, on pourra sans doute la placer à une époque voisine du retable dédié à saint Laurent conservé dans l'église San Frediano in Cestello de Florence, montrant le Christ en croix et des saints dans lequel les personnages, en particulier l'ange conduisant Tobie, offrent des indications de style proches de notre Vierge par l'importance des formes corporelles, la morphol