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Auktionsarchiv: Los-Nr. 57

BERLIOZ. LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À SA MÈRE. PARIS, 1830. SUR SA CANDIDATURE AU PRIX DE ROME ET CAMILLE MOKE.

Schätzpreis
5.000 € - 6.000 €
ca. 5.655 $ - 6.786 $
Zuschlagspreis:
9.375 €
ca. 10.604 $
Auktionsarchiv: Los-Nr. 57

BERLIOZ. LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À SA MÈRE. PARIS, 1830. SUR SA CANDIDATURE AU PRIX DE ROME ET CAMILLE MOKE.

Schätzpreis
5.000 € - 6.000 €
ca. 5.655 $ - 6.786 $
Zuschlagspreis:
9.375 €
ca. 10.604 $
Beschreibung:

Berlioz, Hector LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À SA MÈRE. PARIS, 16 JUILLET 1830. Très belle lettre, à la fois musicale et intime, sur sa candidature au Prix de Rome et sur sa passion pour Camille Moke. 3 p. in-4 (234 x 185 mm). Adresse autographe, marques postales. 3 ou 4 mots atteints par le bris du cachet. C’est en 1830 que Berlioz, nullement payé de retour dans son amour pour Harriett Smithson, avait rencontré la jeune Camille Moke (Marie-Félicité Moke, dite), pianiste de grand talent, âgée de 19 ans. S’ensuivit une violente passion partagée, dont il dira dans ses Mémoires : "Mademoiselle M*** me mit au corps les flammes et tous les diables de l’enfer". Leur relation tournera cependant court, et Camille, en 1831, épousera Camille Pleyel. Le début de la lettre est relatif au concours du Prix de Rome, pour lequel Berlioz devait justement "entrer en loge" le lendemain (le 21 août, il obtiendra le Premier Grand Prix pour sa cantate La Mort de Sardanapale, qu’il avait terminée le 29 juillet, au milieu des journées révolutionnaires de 1830). Avant l’épreuve, il s’affirme confiant : "J’entre demain à l’Institut, le concours préliminaire a eu lieu avant-hier, nous étions dix ; six seulement sont admis. On donnera deux grands prix, ainsi la chance est double. Pendant quelque temps, l’importance extraordinaire de ce concours, à cause de la position où je me trouve [son manque d’argent, que voyait d’un mauvais œil la mère de Camille], me donnait une crainte mortelle ; mais aujourd’hui que j’ai sondé le terrain je suis beaucoup rassuré". D’ailleurs, Camille le soutient, et "l’idée seule de l’éclat que le mien [son succès] jettera, si je l’obtiens, la trouble extraordinairement" ; on sait que la dernière page du manuscrit de la cantate porte : "Fin ! Camille !". Il parle ensuite avec exaltation de Camille et de ses dons musicaux : "je fais tout ce que je puis pour l’empêcher de tant travailler son piano, je l’ai supplié [sic] de ne pas jouer d’adagio de Weber ni de Beethoven, elle me l’a promis ; cette musique dévorante la tue ; en l’exécutant elle crée comme l’auteur fit en composant, car elle n’a pas du talent mais du génie, elle anime ce froid instrument et en fait un sublime orchestre. Mille fois par jour je [me] demande s’il est bien possible que je sois aimé de cette ravissante Corinne ; il me semble que ce n’est qu’un songe romanesque. Mais je la vois, je l’entends". Moments d’intimité : "Quelquefois nous demeurons en silence des quarts d’heure entiers, puis sans pouvoir me contenir je fonds en larmes, je me sauve à un autre coin du sallon [sic], j’entends la mère murmurer 'Singulier enfant' jusqu’à ce que Camille pour faire diversion se mette à son piano". La fin de la lettre évoque la Symphonie fantastique, qu’il avait terminée en avril : "En sortant je commencerai à m’occuper d’un concert éblouissant que je donnerai au mois de novembre [la première de la Fantastique, qui aura finalement lieu le 5 décembre]. Je finirai peut-être par déterminer Camille à y jouer. Elle me refuse toujours, à cause de la peur qu’elle a pour moi. "Si quelque chose venait à mal aller dans sa symphonie, une composition si hardie qui a besoin d’une exécution foudroyante, je crois que je serais incapable de jouer". Mais je la rassurerai par de bonnes répétitions et vous verrez, maman, que je ne serai pas comme vous dites vilipendé par les journaux". Références : Correspondance générale, I, n° 168.

Auktionsarchiv: Los-Nr. 57
Auktion:
Datum:
31.05.2016
Auktionshaus:
Sotheby's
Paris
Beschreibung:

Berlioz, Hector LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À SA MÈRE. PARIS, 16 JUILLET 1830. Très belle lettre, à la fois musicale et intime, sur sa candidature au Prix de Rome et sur sa passion pour Camille Moke. 3 p. in-4 (234 x 185 mm). Adresse autographe, marques postales. 3 ou 4 mots atteints par le bris du cachet. C’est en 1830 que Berlioz, nullement payé de retour dans son amour pour Harriett Smithson, avait rencontré la jeune Camille Moke (Marie-Félicité Moke, dite), pianiste de grand talent, âgée de 19 ans. S’ensuivit une violente passion partagée, dont il dira dans ses Mémoires : "Mademoiselle M*** me mit au corps les flammes et tous les diables de l’enfer". Leur relation tournera cependant court, et Camille, en 1831, épousera Camille Pleyel. Le début de la lettre est relatif au concours du Prix de Rome, pour lequel Berlioz devait justement "entrer en loge" le lendemain (le 21 août, il obtiendra le Premier Grand Prix pour sa cantate La Mort de Sardanapale, qu’il avait terminée le 29 juillet, au milieu des journées révolutionnaires de 1830). Avant l’épreuve, il s’affirme confiant : "J’entre demain à l’Institut, le concours préliminaire a eu lieu avant-hier, nous étions dix ; six seulement sont admis. On donnera deux grands prix, ainsi la chance est double. Pendant quelque temps, l’importance extraordinaire de ce concours, à cause de la position où je me trouve [son manque d’argent, que voyait d’un mauvais œil la mère de Camille], me donnait une crainte mortelle ; mais aujourd’hui que j’ai sondé le terrain je suis beaucoup rassuré". D’ailleurs, Camille le soutient, et "l’idée seule de l’éclat que le mien [son succès] jettera, si je l’obtiens, la trouble extraordinairement" ; on sait que la dernière page du manuscrit de la cantate porte : "Fin ! Camille !". Il parle ensuite avec exaltation de Camille et de ses dons musicaux : "je fais tout ce que je puis pour l’empêcher de tant travailler son piano, je l’ai supplié [sic] de ne pas jouer d’adagio de Weber ni de Beethoven, elle me l’a promis ; cette musique dévorante la tue ; en l’exécutant elle crée comme l’auteur fit en composant, car elle n’a pas du talent mais du génie, elle anime ce froid instrument et en fait un sublime orchestre. Mille fois par jour je [me] demande s’il est bien possible que je sois aimé de cette ravissante Corinne ; il me semble que ce n’est qu’un songe romanesque. Mais je la vois, je l’entends". Moments d’intimité : "Quelquefois nous demeurons en silence des quarts d’heure entiers, puis sans pouvoir me contenir je fonds en larmes, je me sauve à un autre coin du sallon [sic], j’entends la mère murmurer 'Singulier enfant' jusqu’à ce que Camille pour faire diversion se mette à son piano". La fin de la lettre évoque la Symphonie fantastique, qu’il avait terminée en avril : "En sortant je commencerai à m’occuper d’un concert éblouissant que je donnerai au mois de novembre [la première de la Fantastique, qui aura finalement lieu le 5 décembre]. Je finirai peut-être par déterminer Camille à y jouer. Elle me refuse toujours, à cause de la peur qu’elle a pour moi. "Si quelque chose venait à mal aller dans sa symphonie, une composition si hardie qui a besoin d’une exécution foudroyante, je crois que je serais incapable de jouer". Mais je la rassurerai par de bonnes répétitions et vous verrez, maman, que je ne serai pas comme vous dites vilipendé par les journaux". Références : Correspondance générale, I, n° 168.

Auktionsarchiv: Los-Nr. 57
Auktion:
Datum:
31.05.2016
Auktionshaus:
Sotheby's
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