Beschreibung:

Zola, Émile Éd. Manet. Paris, Dentu, 1867. In-8 (236 x 150 mm). Demi-maroquin orange à coins, dos à nerfs, tête dorée, couverture (Stroobants). Papier des gravures jauni. Trace d’ex-libris décollé. EXEMPLAIRE DE SAINTE-BEUVE, ANNOTÉ PAR LUI, AVEC ENVOI. Édition originale, ornée d’un portrait de l’artiste par Félix Bracquemond et d’une très belle eau-forte originale d’Édouard Manet d’après Olympia. Envoi autographe signé : "A Monsieur Sainte Beuve Hommage de l'auteur Émile Zola", sur le faux-titre. Saint-Beuve a porté plusieurs annotations sur son exemplaire : l’adresse de Zola sur la couverture, des traits de crayon accompagnant la lecture, et, sur la dernière page de garde, une liste des têtes couronnées d’Europe, avec un chiffre indiquant sans doute le nombre d’exemplaires d’un ouvrage à leur adresser. Émile Zola envoya son étude à celui qu'il considérait, avec Taine, comme le chef de file de la "nouvelle critique" : "Permettez-moi de vous offrir une brochure que je publie en ce moment, et qui est un peu la fille de vos œuvres. J’ai tâché de vous imiter et de vous voler un petit brin de votre grand talent. Ces quelques pages vous revenaient donc de droit", lui écrit-il le 6 juin 1867 (cité par Fr.-M. Mourad, "Zola critique littéraire, entre Sainte-Beuve et Taine", Revue d'histoire littéraire de la France, 2007, en ligne). À cet hommage, Sainte-Beuve répondit le 18 juin : "[Manet] a le sort des originaux et des lutteurs ; mais il a ce bonheur aussi qu’il ne lui manque pas un avocat chevalier pour le défendre, une plume qui fait le coup de lame envers et contre tous pour le venger" (ibidem).Soulignons encore que le sous-titre de la brochure, "Étude biographique et critique", est aussi un hommage au critique -- une méthode biographico-critique qui sera remise en cause par Proust dans son Contre Sainte-Beuve. Zola publia cette brochure au moment de l’exposition particulière organisée par Manet, en mai 1867, place de l’Alma, en marge de l’Exposition universelle. Il s’agissait pour l’écrivain de défendre le tableau de son ami, Olympia, dont la présentation au Salon, deux ans plus tôt, avait créé un scandale. On sait que c’est Caillebotte qui finira par obtenir que l’Olympia qu’il jugeait essentielle dans l’histoire de l’art fut acceptée au Louvre.Condition reportPapier des gravures jauni. Trace d'ex-libris décollé. "