Beschreibung:

[RUSSIE] - CUSTINE (Astolphe, marquis de) - La Russie en 1839. Seconde édition, revue, corrigée et augmentée. Paris, Librairie d'Amyot, 1843. 4 volumes in-12 (18,5 x 11,7 cm.) de vii-xxiv-392, 406, 400 & 426 pp., en reliures d'époque demi-chagrin noir, dos lisses au décor rocaille de larges rinceaux or, plats de toile granité dito avec de petits coins, gardes de papier marbré, tranches mouchetées bleutées. Ex-libris 'De la Bibliothèque de Mr Grellier-du-Fougeroux' (Vendée) et timbre humide 'de Talhouët - du Cabinet de la Lambardais'. Beaux exemplaires, bien reliés et sans rousseurs. Première édition in-12, en partie originale, parue la même année que l'originale publiée par le même éditeur au format in-8°. L'éditeur précisant que l'auteur y a fait une infinité de corrections et beaucoup d'additions et ajoute : « Les attaques violentes dont ce livre a été l'objet de la part des Russes et de quelques journaux dévoués à leur politique, n'ont servi qu'à mettre au grand jour le courage et la sincérité de l'auteur ». Le chef-d'œuvre du Marquis de Custine, un des plus grands livres du XIXe siècle qui « bénéficia sans conteste d'une curiosité fort vive pour le pays des Tsars depuis les Encyclopédistes et l'Empire, et fit l'effet d'une bombe. 36 lettres d'une allure étonnamment libre recréent le mouvement même du voyage, vagabondages de l'œil, de la mémoire et de l'intelligence… La Russie n'est qu'un royaume des façades ivre de knout, où l'esclave à genoux rêve la domination du monde. En moins de trois mois, Custine a sans doute mal vu mais bien deviné. » (En Français dans le texte). « … Le livre de Custine, ouvrage tout de circonstance, bien fait pour ne pas survivre à ce qu'il peint, après plus d'un siècle nous surprend et fascine parce qu'il a de prémonitoire. L'aristocrate dans l'âme qu'est Custine devient une sorte de révolutionnaire 'face à la servitude et plus encore à l'effrayant silence où tout un peuple est muré'. 'Le despotisme n'est jamais si redoutable que lorsqu'il prétend faire du bien, car alors il croit excuser ses actes les plus révoltants par ses intentions !' … La conclusion du volume parait écrite aujourd'hui par un figarotier : 'Quand votre fils sera mécontent en France, usez de ma recette, dites-lui : Allez en Russie. C'est un voyage utile… quiconque aura bien vu ce pays se trouvera content de vivre partout ailleurs !'. … En 1946 l'U.R.S.S. parait constituer pour l'Europe une menace semblable à celle de la Russie de 1839 et l'on imprime à Paris des extraits du voyage. Après la France, l'Amérique s'intéresse à lui. On le relit, on en parle. Diplomates, journalistes et hommes politiques de tous bords, s'en font à peu de frais un allié » (Gérard Oberlé & Tristan Pimpaneau). Réf. : En Français dans le texte 262, Vicaire II-1090