Beschreibung:

PROUST, Marcel (1871 - 1922). Epreuves corrigées de Du côté de chez Swann . Octobre 1913. 48 pp. sur 25 ff. (200 x 135 mm) rangés dans un feuillet plié sur lequel Proust a écrit « L’allée des Acacias ». Les 4e épreuves vont de la page 397 à 416 incluses et comportent une longue annotation autographe à la page 397. Les 5e épreuves vont de la page 417 à 524 incluses, dernière page de Du côté de chez Swann correspondant à l’achevé d’imprimer, avec une interruption entre les pages 433 et 510 incluses et comportent un passage biffé à la page 511 (traces de colle, quelques déchirures marginales sans atteinte). Dernières épreuves de Du côté de chez Swann, comprenant une partie d’un "Amour de Swann" et de "Noms de pays : le nom". Les mentions de l’imprimeur, Charles Colin indiquent qu’il s’agit des 4e épreuves (tampon p. 401 daté du 15 octobre 1913) et 5e épreuves (tampons pp. 417, 433, 513 datés du 27 octobre 1913). Les 25 feuillets réunis dans ces épreuves correspondent en grande partie aux feuillets manquants des quatrièmes épreuves corrigées et cinquièmes épreuves non corrigées conservées dans le Fonds Marcel Proust de la Bibliothèque Nationale (NAF 16758). Ces épreuves présentent les dernières modifications de Proust en octobre 1913, à quelques semaines de la publication de Du côté de chez Swann . L’annotation de la page 397 révèle que Proust avait jusqu’au dernier moment hésité à modifier l’introduction de la soirée chez la marquise de Sainte-Euverte, sur laquelle débutent ces épreuves. L’annotation manuscrite fait en effet s’enchaîner deux passages séparés dans la version publiée par une digression mettant en scène la visite du baron de Charlus à qui Swann confie sa maîtresse. On peut déjà observer cette digression dans les troisièmes épreuves (NAF 16757). Proust, travaillant déjà sur le troisième volume, conserve finalement ce passage a priori insignifiant pour les raisons qu’il donne à Henri Ghéon (Kolb, XIII, 25) : "Certaines personnes trouvent que j’ai repris une situation bien banale, en montrant Swann confiant naïvement sa maîtresse à M. de Charlus, qui, croient ces lecteurs, trompe Swann. Or ce n’est pas cela du tout. M. de Charlus est un vieil homosexuel qui remplira presque tout le troisième volume et Swann dont il a été amoureux au collège sait qu’il ne risque rien en lui confiant Odette. Mais j’ai mieux aimé passer pour banal dans ce premier volume que d’y « annoncer » une chose que je suis alors censé ne pas savoir. […] Evidemment dans le premier volume cela passe inaperçu. Mais cela me semble plus honnête comme art de faire avec probité des choses qui ne seront pas vues." La page 433 découpée et collée à la suite de la page 432 nous laisse deviner que l’écrivain avait encore recours à son système de placard pour procéder à ses ultimes corrections. Proust travaille en effet simultanément sur plusieurs supports (dactylographie, placard, épreuve) et sur plusieurs passages - parfois très éloignés – de la Recherche . Les épreuves se succèdent et Proust, le plus souvent, n’a pas terminé de travailler sur un jeu quand il reçoit le suivant. Ce travail long et dispersé, rythmé par les cinq impressions d’épreuves par Charles Colin de fin mars à octobre 1913, explique sans doute que le texte de cet ensemble d’épreuves s’enchaîne à l’exception de l’interruption entre les pages 432 et 511, alors même que jusqu’à la page 416 il s’agit du 4e jeu, et à partir de la page 417, du 5e. Proust a vraisemblablement travaillé et renvoyé en même temps à l’imprimeur certains des fragments des 4e et 5e jeux d’épreuves, comme l’enchaînement des pages 416 et 417 appartenant à deux jeux différents semblent l’indiquer. Le feuillet plié contenant l’ensemble des épreuves porte la mention « L’allée des accacias [sic] » de la main de Proust évoquant un épisode compris dans cet ensemble. Ce feuillet rassemblant en un ensemble ces épreuves corrigées provenant de deux jeux différents, semble confirmer l’hypothèse que cet ensemble a pu être renvoy