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Auktionsarchiv: Los-Nr. 268

VOLTAIRE (1694-1778)

Schätzpreis
1.500 € - 2.000 €
ca. 1.694 $ - 2.259 $
Zuschlagspreis:
1.820 €
ca. 2.056 $
Auktionsarchiv: Los-Nr. 268

VOLTAIRE (1694-1778)

Schätzpreis
1.500 € - 2.000 €
ca. 1.694 $ - 2.259 $
Zuschlagspreis:
1.820 €
ca. 2.056 $
Beschreibung:

L.S. «V», 12 février 1768, [au comte de ROCHEFORT et à Madame]; la lettre est écrite par son secrétaire Jean-Louis WAGNIÈRE; 3 pages in-4. Charmante lettre à de jeunes mariés, les remerciant d'un envoi de champagne, et désavouant son dialogue philosophique Le Dîner du comte de Boulainvilliers. [Né en 1738, Jacques de Rochefort d'Ally, dit le comte de ROCHEFORT, jeune officier, avait épousé le 3 mai 1767 Jeanne-Louise Pavée de Provenchères, que Voltaire surnomma «Madame Dix huit ans» puis «Mme Dix neuf ans». Voltaire publia Le Dîner du comte de Boulainvilliers, dialogues philosophiques irreligieux, en décembre 1767, mais le désavoua aussitôt en l'attribuant au poète satirique Saint-Hyacinthe, mort en 1746.] «Hier il arriva dans ma cour, couverte de quatre pieds de neige, un énorme panier de bouteilles de vin de Champagne. À la vue de ce puissant remède contre la glace de nos climats et celle de la vieillesse, je reconnus les bontés de deux nouveaux mariés qui dans leur bonheur songent à soulager les malheureux. C'est une vertu qui n'est pas ordinaire. [...] Votre nectar de Champagne vient d'autant plus à propos, que celui de Bourgogne a manqué cette année. Vous êtes venus à nôtre secours dans le temps que nous étions livrés à nos ennemis, au plat vin de Beaujolois et de Mâcon». Il les invite pour «en passant venir boire de votre vin. Nous aurons certainement la discrétion de ne pas tout avaler et nous vous réserverons votre part bien loyalement». Il est «très affligé d'un bruit qui court dans Paris, que j'ai diné autrefois avec le comte de Boulainvilliers et l'abbé Couet. Je vous jure que je n'ai jamais eu cet honneur. C'est une chose cruelle de m'attribuer toutes les fadaises irréligieuses qui paraissent depuis plusieurs années. Il y en a plus de cent. Les auteurs se plaisent à me les imputer. C'est un funeste tribut que je paie à une réputation qui me pèse plus qu'elle ne me flatte. Il est très certain que ce diné dans lequel on ne servit que des poisons contre la religion chretienne est de St Hyacinthe, et qu'il fut imprimé et suprimé il y a quarante ans juste. Cela est si vrai qu'on parle dans ce petit livre du commencement des convulsions et du Cardinal de Fleuri, et que tout y atteste l'époque où il fut composé. Je sais par une triste expérience combien les calomnies les plus absurdes sont dangereuses, et viennent m'assieger jusqu'au fond de ma retraitte, et empoisonner les derniers jours de ma vie. Votre amitié, Monsieur, et la justice que vous me rendez sont mes consolations. J'y ajoute celle d'emploier mes derniers jours à la gloire de la patrie et de la religion, en donnant une édition du Siècle de Louis 14 augmentée d'un grand tiers. Voilà ma seule occupation; il n'est pas juste qu'on cherche à me perdre pour toute récompense»... Correspondance (Pléiade), t. IX, p. 312.

Auktionsarchiv: Los-Nr. 268
Auktion:
Datum:
14.11.2018
Auktionshaus:
Aguttes
bis avenue Charles de Gaulle 164
92200 Neuilly sur Seine
Frankreich
+33 (0)1 47455555
+33 (0)1 47455431
Beschreibung:

L.S. «V», 12 février 1768, [au comte de ROCHEFORT et à Madame]; la lettre est écrite par son secrétaire Jean-Louis WAGNIÈRE; 3 pages in-4. Charmante lettre à de jeunes mariés, les remerciant d'un envoi de champagne, et désavouant son dialogue philosophique Le Dîner du comte de Boulainvilliers. [Né en 1738, Jacques de Rochefort d'Ally, dit le comte de ROCHEFORT, jeune officier, avait épousé le 3 mai 1767 Jeanne-Louise Pavée de Provenchères, que Voltaire surnomma «Madame Dix huit ans» puis «Mme Dix neuf ans». Voltaire publia Le Dîner du comte de Boulainvilliers, dialogues philosophiques irreligieux, en décembre 1767, mais le désavoua aussitôt en l'attribuant au poète satirique Saint-Hyacinthe, mort en 1746.] «Hier il arriva dans ma cour, couverte de quatre pieds de neige, un énorme panier de bouteilles de vin de Champagne. À la vue de ce puissant remède contre la glace de nos climats et celle de la vieillesse, je reconnus les bontés de deux nouveaux mariés qui dans leur bonheur songent à soulager les malheureux. C'est une vertu qui n'est pas ordinaire. [...] Votre nectar de Champagne vient d'autant plus à propos, que celui de Bourgogne a manqué cette année. Vous êtes venus à nôtre secours dans le temps que nous étions livrés à nos ennemis, au plat vin de Beaujolois et de Mâcon». Il les invite pour «en passant venir boire de votre vin. Nous aurons certainement la discrétion de ne pas tout avaler et nous vous réserverons votre part bien loyalement». Il est «très affligé d'un bruit qui court dans Paris, que j'ai diné autrefois avec le comte de Boulainvilliers et l'abbé Couet. Je vous jure que je n'ai jamais eu cet honneur. C'est une chose cruelle de m'attribuer toutes les fadaises irréligieuses qui paraissent depuis plusieurs années. Il y en a plus de cent. Les auteurs se plaisent à me les imputer. C'est un funeste tribut que je paie à une réputation qui me pèse plus qu'elle ne me flatte. Il est très certain que ce diné dans lequel on ne servit que des poisons contre la religion chretienne est de St Hyacinthe, et qu'il fut imprimé et suprimé il y a quarante ans juste. Cela est si vrai qu'on parle dans ce petit livre du commencement des convulsions et du Cardinal de Fleuri, et que tout y atteste l'époque où il fut composé. Je sais par une triste expérience combien les calomnies les plus absurdes sont dangereuses, et viennent m'assieger jusqu'au fond de ma retraitte, et empoisonner les derniers jours de ma vie. Votre amitié, Monsieur, et la justice que vous me rendez sont mes consolations. J'y ajoute celle d'emploier mes derniers jours à la gloire de la patrie et de la religion, en donnant une édition du Siècle de Louis 14 augmentée d'un grand tiers. Voilà ma seule occupation; il n'est pas juste qu'on cherche à me perdre pour toute récompense»... Correspondance (Pléiade), t. IX, p. 312.

Auktionsarchiv: Los-Nr. 268
Auktion:
Datum:
14.11.2018
Auktionshaus:
Aguttes
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+33 (0)1 47455555
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