Beschreibung:

[Huysmans, Joris-Karl -- Édouard Manet] Exposition des œuvres de Édouard Manet. Paris, Imprimerie de A. Quantin, 1884. In-12 (175 x 111 mm). Bradel vélin ivoire, titre ("Catalogue de l'exposition Édouard Manet janvier 1884 annoté par J.-K. Huysmans") frappé en or sur le plat supérieur, double filet doré en encadrement avec fleuron d’angle, dos orné de filets et petits fers dorés, tête dorée (Reliure postérieure). Plats légèrement voilés. MANET JUGÉ PAR HUYSMANS : "MÉDIOCRE". Édition originale. Préface d'Émile Zola. Catalogue de la première rétrospective consacrée à Manet au lendemain de sa mort, à l'École nationale des Beaux-arts. Il n’en pas été tiré de grand papier. Précieux exemplaire largement annoté par Huysmans : les nombreuses annotations commentent 21 tableaux (n° 8, 9, 10, 15, 23, 24, 25, 29, 30, 33, 34, 36, 43, 56, 57, 69, 77, 80, 88, 125, 162 du catalogue), la préface de Zola (p. 12-13) ; une note finale commente les dernières œuvres du peintre. Elles sont à l’encre et au crayon, visiblement apposées à deux moments différents, peut-être deux visites successives. L’observation de Huysmans est sévère, établissant souvent une filiation avec des modèles espagnols. De La Musique aux Tuileries (1860), il dit : "détestable" ; "du pompier. du reste il n'a jamais faire les foules ; il les fige, académiquement. Ses taches sursautent, — sans équilibre — c'est curieux — c'est vieillot, dans des prétentions du neuf" (n° 9) ; Mme V., en costume d’Espagne : "faux Goya. Noir violent, rose Vélasquez, fond sardiné" (n° 15) ; L'Homme mort : "avec l'Olympia, c'est ce qu'il y a de mieux. Noir de velours, rose fond gris. Hantise espagnole. Goya. Vélasquez" (n° 24) ; Un Moine en prière : "médiocre. rappelle sans conviction religieuse le fameux Zurbaran" (n° 25) ; Le Matador saluant : "curieux faux Goya" (n° 24) ; plusieurs autres tableaux sont "idiot", "médiocre", "enfantin", "empire ridicule", "prétentieux", "imbécile", même si certains sont tout de même "intéressant", "charmant" ou... "bien". In fine, une longue note : "C'est bizarre, c'est de la peinture claire... et charbonneuse, tout à la fois. Les derniers Manet demeurent médiocres. En dépit de l'imitation, ses premiers seuls existent et témoignent même d'un savoir qu'il n'a plus. Mes opinions demeurent les mêmes. Aujourd'hui, il est bien distancé par Caillebotte, dans la vie moderne". Notons qu'À Rebours, qui marque une rupture avec Zola, paraît la même année. Huysmans avait couvert Manet d’éloges quand il exposait aux Indépendants : l’un de ses premiers textes sur l’art, en 1877, est une magnifique de sa Nana. En 1879, il encensait encore Dans la serre et En bateau, et consacrait Manet comme le maître de ses peintres préférés, Forain et Degas. Élogieuse avait été aussi sa de La Loge aux Italiens d’Eva Gonzalès, où il avait aperçu l'influence de Manet. En 1880, cependant, il reproche à Manet d’exposer dans "les dessertes officielles" et émet des réserves sur Le Père Lathuile et sur le Portrait d’Antonin Proust, puis, en 1881, sur les portraits de Rochefort et de Perthuiset. Il revient à plus d’indulgence en 1882, devant le Bar des Folies-Bergère. Enfin, dans Certains, son deuxième livre de critique d’art, en 1889, Huysmans imagine son musée personnel : une douzaine d’œuvres, dont les Moreau et Whistler, qu’il adore, mais aussi l’Olympia et le Toréador mort de Manet.Sur Huysmans critique d'art, on consultera le catalogue de l'exposition Joris-Karl Huysmans critique d'art. De Degas à Grünewald (Musée d'Orsay, 2019, sous la dir. d'A. Guyaux et St. Guégan). [On joint :]MANET, Édouard. Billet autographe à un amateur, 2 mai [1876 ?] (1 p. in-32 mm), sur un bifeuillet, signé "E. Manet"). "Monsieur, mon exposition est terminée depuis le 30 avril au soir. Mais je suis tous les jours à mon atelier vers 5h".Condition reportPlats légèrement voilés. "