Beschreibung:

Bibliothèque en acajou de forme rectangulaire haute ouvrant à une porte vitrée à carreaux. Série des "Meubles interchangeables". Porte l'estampille de Francis Jourdain au dos et numérotée 2860. H.: 190 cm. L.: 65 cm. P.: 45 cm. Bibliographie: - Francis Jourdain Un parcours moderne, éditions Somogy 2000, p. 85 FRANCIS JOURDAIN (1876-1958) Francis Jourdain est le fils du célèbre architecte de la première Samaritaine, Frantz Jourdain et reçoit donc naturellement une formation de peintre, sculpteur et graveur. Bien qu'issu d'un milieu très bourgeois, il fréquente les cercles littéraires et artistiques les plus engagés de Paris, parfois proches des anarchistes. Admiratif des Nabis, il se consacre d'abord à la peinture dans un style proche de Vuillard. De la peinture, il passe à la création de vitraux et de céramiques, crée des tissus et des papiers peints et présente ses premiers meubles vers 904, stricts mais encore sous influence Art Nouveau. Avec la découverte de la Sécession viennoise il radicalise son inspiration. En 1912, il ouvre les Ateliers modernes (aidé d'un artisan) et propose à un public aux revenus moyens un système très complet de mobilier: les meubles interchangeables. Il s'agit d'unités extrêmement simples qui autorisent une variété infinie de combinaisons. Cette année-là il aménage son appartement dans le célèbre immeuble à gradins construit par Henri Sauvage rue Vavin. D'une conception très radicale, cette réalisation qui inclut des meubles intégrés, aura une influence importante sur des artistes comme Mallet-Stevens ou Djo-Bourgeois. Il publie de nombreux textes volontiers polémiques sur l'art et la décoration, luttant contre les préjugés de son époque. «On peut aménager très luxueusement une pièce en la démeublant plutôt qu'en la meublant». On notera que Francis Jourdain aide aussi à la publication d'un texte aussi important que «Ornement et crime» d'Adolf Loos dans Les Cahiers d'Aujourd'hui. En 1919, il ouvre sa boutique «Chez Francis Jourdain » et crée une ligne de meubles en bois naturel. Conjointement, il présente un mobilier plus riche avec placage de bois précieux mais toujours fonctionnel ainsi que des tissus, céramiques, tapis, luminaires et vaisselle. Il s'intéresse aux «arts de la rue», à la décoration des boutiques et collabore avec Mallet-Stevens pour les Salons d'Automne. En 1924, Charles de Noailles remarque une horloge que Jourdain a dessinée pour la présentation d'un bureau. Le vicomte lui demande des chiffres similaires pour sa villa de la Côte d'Azur. Reliées à un système central des horloges encastrées dans les murs permettent de donner une seule et même heure dans toute la maison. D'autres créations de Jourdain figurent dans les aménagements d'Hyères, notamment une chaise en paille ou encore le berceau de la nursery. Considéré comme une sorte de père spirituel par la jeune génération il participe donc tout naturellement, lors de l'exposition de 1925, à une «Ambassade française» avec Mallet-Stevens, Chareau etc. où il s'occupe de concevoir le gymnase. Dans une logique similaire il se joint à l'Union des Artistes Modernes (UAM) lors de sa création en 1929. Après quelques problèmes avec la société qui l'édite, Jourdain se retrouve sans boutique et s'occupe alors de chantiers privés et commence à employer des matériaux plus modernes: acier, aluminium, fer forgé, laque, verre dépoli. Avec le critique Léon Moussinac, qui a les mêmes sensibilités politiques, il parraine des initiatives comme l'association des Amis de Spartacus qui proposent à un public essentiellement ouvrier de découvrir les productions cinématographiques de la Russie soviétique. Si l'initiative est de courte durée, Francis Jourdain retrouve le cinéma engagé en réalisant les décors de films comme ceux de l'Atalante de Jean Vigo Tout occupé à ses combats politiques, il expose moins mais continue à régulièrement publier ses travaux. En 1938, il réalise le bureau du directeur du Collège de France, une de ses oeuvres les plus abou