Beschreibung:

Ecole de PICARDIE vers 1490 Le Christ en croix entre la vierge, saint jean l'evangeliste et donateurs Etiquette au dos de la galerie Guido de Vooght à Bruges Restaurations anciennes Panneau votif 101 x 99 cm Panneau constitué de trois planches au fil vertical respectivement de 15cm, 57,5cm, 29cm de large dont l'assemblage à joint vif a légèrement joué (fentes visibles). L'ensemble est renforcé au revers par un parquet en bois fixe ; trace de deux anciennes queues d'aronde dans le haut à droite. Surface picturale : usures et restaurations. Traces d'ancien vernis visibles sur le corps du Christ. Auréoles dorées à la mixtion. Sur un fond de ciel bleu dominant un paysage de petites collines semées de frêles arbres et de buissons d'où émerge la ville de Jérusalem, la scène du Golgotha prend place au premier plan. La croix du Crucifié est plantée au centre de la composition sur un petit talus semé de trois bouquets de plantes fleuries. De chaque côté, la Vierge et saint Jean pleurant se tiennent debout, assistés de part et d'autre par deux groupes de trois hommes agenouillés et priant, personnages de haute lignée ou riches bourgeois commerçants vêtus de lourds manteaux fourrés et rejoints à droite par un homme du peuple. On doit la réalisation de ce tableau inédit jusqu'à présent, au pinceau d'un artiste travaillant dans le nord de la France, sans doute dans la région d'Amiens vers 1490-1500. A cette époque l'activité artistique picturale dépendait tout autant des communautés ecclésiastiques que des corporations religieuses désireuses d'orner leurs chapelles de tableaux et dont les membres appartenaient à la noblesse ou à la bourgeoisie commerçante liée à la production textile en liaison avec les régions limitrophes des Pays Bas. A l'exemple du retable d'Ochancourt daté de l'extrême fin du XVe siècle, montrant le Christ bénissant au sein d'un groupe d'hommes et de leurs épouses présenté par saint Jean Baptiste et sainte Barbe (Amiens, Musée de Picardie) notre panneau a dû vraisemblablement voir le jour au sein d'une telle communauté à laquelle devaient appartenir les donateurs représentés. (cf. C. Sterling, « La peinture sur panneau picarde et son rayonnement dans la France au XVe siècle » Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français, séance du 3 février 1979, fig. 10).Les artistes de cette région se tournent le plus souvent vers les exemples des peintres flamands qui leur servent de modèles : ainsi le groupe central reprend-il le schéma de grandes crucifixions nordiques telles, par exemple, celle de Hugo van der Goes (Venise, Museo Correr) vers 1470. La profonde douleur de la vierge et de saint Jean dont les larmes envahissent les visages, les détails des mains et des pieds crispés du Christ sont autant de traits empruntés aux artistes flamands. Cependant la composition équilibrée au sein d'un vaste paysage ponctué de frêles arbres, l'étirement des formes corporelles des personnages sacrés et la gamme colorée réduite sont caractéristiques des œuvres du nord de la France. Plus typique encore, le visage oblong et fortement ovoïde de la Vierge, la simplicité du dessin des yeux, des sourcils, de la petite bouche fermée dont la lèvre inférieure rebondit sur le menton, tous ces critères appartiennent au langage artistique picard de la fin du XVe siècle que l'auteur de notre panneau a repris.