Beschreibung:

CAMUS, Albert (1913-1960). Nouvelle lettre à un ami allemand. Manuscrit autographe non signé et non daté [vers 1944] 7 pp. et demie (223 x 170 mm), écrites à l'encre noire sur papier quadrillé. Manuscrit autographe de la Troisième lettre à un ami allemand, jusqu'ici inconnu . Ces lettres avaient commencées à être publiées clandestinement à partir de 1943. Lorsqu'il accepte enfin que les lettres soient republiées hors de France, au sortir de la guerre, Camus éprouve le besoin de les recontextualiser, sans pour autant en renier le texte: ce sont "des écrits de circonstances, qui peuvent avoir un air d'injustice" -l'unique raison de leur existence était "d'éclairer un peu le combat aveugle dans lequel nous étions". Alors que les deux premières étaient centrées sur la France occupée et exsangue, cette troisième lettre élargit la focale pour évoquer l'Europe, un idéal cher au cœur de Camus: "Ce qu'on souffre le plus, c'est de voir travestir ce que l'on aime, écrit-il. Et cette idée de l'Europe que vous avez prise aux meilleurs d'entre nous pour lui donner le sens révoltant que vous aviez choisi, il nous faut toute la force de l'amour réfléchi pour lui garder en nous sa jeunesse et ses pouvoirs". Un des passages de ce manuscrit, jusqu'ici inédit, abonde dans ce sens: " La différence entre nous est que nous défendions notre pays sans cesser d'aimer en silence cette Europe pendant que vous la torturiez...sous le prétexte, crié aux quatre vents, de la défendre ". Les variantes avec les versions publiées ne sont pas mentionnées dans la Pléiade. L'équipe responsable de cette édition indiquait n'avoir eu accès qu'au manuscrit de la préface à l'édition italienne postérieure: notre manuscrit leur était donc inconnu. Camus, Essais 219-243 et 1467.