Beschreibung:

Rare micro-mosaïque de forme circulaire ; elle représente une chasse à l'auroch dans un paysage arboré animé d'un cavalier, la dague à la main, et de quatre chasseurs à l'épieu, dont un sonnant et un autre foulé au sol ; un spectateur réfugié dans un arbre. Travail romain de la fin du XVIIIe siècle D : 7,3 cm En parfait état Rome en la fin du XVIIIe siècle décline et s'assoupit dans ces gloires antiques et ses lointaines pompes papales. A l'heure du ratio­nalisme des lumières, le baroque s'essouffle au profit de l'antique qui exerce une force presque magnétique sur les élites européennes. Ainsi naît le concept du «Grand Tour», les aris­tocrates se piquant d'antiques vestiges veulent renouer avec la culture gréco-latine. En réalité, ces voyages initiatiques existaient dès le Moyen-Âge avec la peregrinatio academica, voyage aca­démique vers les grands centres universitaires. Aristocrates britanniques et du Saint Empire Romain Germanique puis français vont alors se rendre dans les grandes villes et point cultu­rels de la Péninsule italienne pour parfaire leur apprentissage. Loin d'être désintéressé, ces connaissances seraient décisives ensuite pour leur carrière future dans le négoce, la carrière diplomatique ou politique. Véritables trophées démontrant la richesse d'une famille, les sou­venirs du Grand Tour viennent ensuite orner les palais au retour du périple. Vedute de Canaletto ou Guardi pour se remémorer la lagune de Venise, micro-mosaïques de vues de bâtiments antiques pour Rome. Le lot présenté ici est un vibrant témoignage du Grand Tour. Giacomo Raffaelli (1753-1836) fut l'un des plus célèbres peintres en mosaïque. Sa carrière florissante fut couronnée par la com­mande par Pie VII de cadeaux diplomatiques offerts à Napoléon Ier pour son sacre en 1804 : une pendule en pierres dures (Gilbert collection, Victoria & Albert museum) et une cheminée ornée de micromosaïques (château de Malmaison). La virtuosité dans l'assemblage de minuscules plaquettes taillées dans des baguettes de verre, smalti filati est ici exceptionnelle. Représentant une scène de la vie romaine encore courante en ce début du XIXe siècle. Le personnage équestre semble vêtu à l'antique, iconographie probable­ment inspirée de sarcophages à l'antique. L'un est coiffé d'un bonnet phrygien, attribut antique. Enfin, l'un est perché sur un arbre la chevelure coiffée à l'Empire tels Chateaubriand (1768-1848) ou François-marius Granet (1775-1849), tous deux présents à Rome à cette époque. Cette difficulté à dater la scène ne doit pas nous faire perdre de vue la violence du combat, l'auroch piétine un de ses assaillants avec une grande sauvagerie, tandis qu'un chien gît au sol. L'issue du combat semble encore incertaine.