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Auktionsarchiv: Los-Nr. 327

VOLTAIRE (1694-1778). L.S. « Voltaire gentilhoe…

Schätzpreis
1.500 € - 1.800 €
ca. 1.619 $ - 1.943 $
Zuschlagspreis:
8.875 €
ca. 9.584 $
Auktionsarchiv: Los-Nr. 327

VOLTAIRE (1694-1778). L.S. « Voltaire gentilhoe…

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1.500 € - 1.800 €
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ca. 9.584 $
Beschreibung:

VOLTAIRE (1694-1778). L.S. « Voltaire gentilhoe ord de la chambre du Roi », au château de Ferney par Lyon 22 avril 1774, [à Pierre Fulcrand de Rosset (1708-1788)] ; la lettre est écrite par son secrétaire Jean-Louis Wagnière (1739-1802) ; 4 pages in-4 (fentes et traces de scotch aux plis, cote d’inventaire notarial). Belle réponse littéraire à l’envoi du poème L’Agriculture. Il le félicite sur son poème qui même « l’utile et l’agréable […] On dit que vous n’avez jamais cultivé l’art que vous enseignez ; je l’éxerce depuis plus de vingt ans, et certainement je ne l’enseignerai pas après vous »... Voltaire s’étonne cependant qu’il adopte la méthode de l’Anglais Tull, de semer par planches, innovation détestable qui a ruiné un « cultivateur par livres » de sa connaissance, obligé de lui emprunter de l’argent, et il évoque sa propre expérience de défrichement, fort onéreuse, qu’il ne conseillerait à personne, « excepté à des moines ; parce qu’eux seuls sont assez riches pour suffire à ces frais immenses, et pour attendre vingt ans le fruit de leurs travaux ». Et de citer « l’illustre et respectable » Saint-Lambert qui « a dit très justement, qu’il a fait des géorgiques pour les hommes chargés de protéger les campagnes, et non pour ceux qui les cultivent ; que les georgiques de Virgile ne peuvent être d’aucun usage aux païsans ; que donner à cet ordre d’hommes des leçons en vers sur leur métier est un ouvrage inutile ; mais qu’il sera utile à jamais d’inspirer à ceux que les loix élêvent au dessus des cultivateurs, la bienveillance et les égards qu’ils doivent à des citoïens estimables »... Mais si les paysans n’y comprennent rien, les Géorgiques de Virgile feront toujours les délices des gens de lettres, non pour ses préceptes, ni ses louanges, mais pour ses descriptions et des épisodes que Saint-Lambert appelle justement charmants. « Vous me reprochez d’avoir dit dans mon discours à l’Académie qu’on ne pouvait faire des georgiques en français. J’ai dit qu’on ne l’avait pas, et je n’ai jamais dit qu’on ne le pouvait pas. Je me suis plaint de la timidité des auteurs, et non pas de leur impuissance. J’ai dit en propres mots qu’on avait resserré les agréments de la langue dans des bornes trop étroites ; je vous ai annoncé à la nation, et il me paraît que vous traittez un peu mal vôtre précurseur. Il semble que vous en vouliez aussi à la poësie dramatique quand vous dites que la prose a eu au moins autant de part à la formation de nôtre langue que la poësie de nôtre théatre ; et que quand Corneille mit au jour ses chefs d’œuvre Balzac et Pelisson avaient écrit, et Pascal écrivait. Premièrement, on ne peut compter Balzac, cet écrivain de phrases empoulées, qui changea le naturel du stile épistolaire en fades déclamations recherchées. À l’égard de Pelisson il n’avait rien fait avant le Cid et Cinna. Les Lettres provinciales de Pascal ne parurent qu’en 1654, et la Tragédie de Cinna faitte en 1642 fut jouée en 1643. Ainsi il est évident, Monsieur, que c’est Corneille qui le premier a fait de véritablement beaux ouvrages en nôtre langue. Permettez moi de vous dire que ce n’est pas à vous de rabaisser la poësie ; j’aimerais autant que Mr d’Alembert et Mr le Marquis de Condorcet rabaissassent les mathématiques. Que chacun jouïsse de sa gloire. Celle de Mr de St Lambert est d’avoir enseigné aux possesseurs des terres à être humains envers leurs vassaux ; aux intendants à ne pas oprimer les peuples par des corvées ; aux ministres à adoucir le fardeau des impots autant que l’interêt de l’état peut le permettre »... Et de terminer en citant le début de Simonide préservé par les dieux de La Fontaine, avec la réserve : « Esope n’a jamais rien dit de cela, mais n’importe »... On joint 2 L.A.S. de Pierre Fulcrand de Rosset (minutes a.s. avec signatures barrées) pour l’envoi de son poème à Voltaire et au cardinal de Bernis, Paris avril 1774 ; et 3 l.a.s. adressées à Rosset par Schutze, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi (Friedensbourg et Pari

Auktionsarchiv: Los-Nr. 327
Auktion:
Datum:
29.11.2016
Auktionshaus:
La Maison de Vente Ader
3, rue Favart
75002 Paris
Frankreich
contact@ader-paris.fr
+33 (0)1 53407710
+33 (0)1 53407720
Beschreibung:

VOLTAIRE (1694-1778). L.S. « Voltaire gentilhoe ord de la chambre du Roi », au château de Ferney par Lyon 22 avril 1774, [à Pierre Fulcrand de Rosset (1708-1788)] ; la lettre est écrite par son secrétaire Jean-Louis Wagnière (1739-1802) ; 4 pages in-4 (fentes et traces de scotch aux plis, cote d’inventaire notarial). Belle réponse littéraire à l’envoi du poème L’Agriculture. Il le félicite sur son poème qui même « l’utile et l’agréable […] On dit que vous n’avez jamais cultivé l’art que vous enseignez ; je l’éxerce depuis plus de vingt ans, et certainement je ne l’enseignerai pas après vous »... Voltaire s’étonne cependant qu’il adopte la méthode de l’Anglais Tull, de semer par planches, innovation détestable qui a ruiné un « cultivateur par livres » de sa connaissance, obligé de lui emprunter de l’argent, et il évoque sa propre expérience de défrichement, fort onéreuse, qu’il ne conseillerait à personne, « excepté à des moines ; parce qu’eux seuls sont assez riches pour suffire à ces frais immenses, et pour attendre vingt ans le fruit de leurs travaux ». Et de citer « l’illustre et respectable » Saint-Lambert qui « a dit très justement, qu’il a fait des géorgiques pour les hommes chargés de protéger les campagnes, et non pour ceux qui les cultivent ; que les georgiques de Virgile ne peuvent être d’aucun usage aux païsans ; que donner à cet ordre d’hommes des leçons en vers sur leur métier est un ouvrage inutile ; mais qu’il sera utile à jamais d’inspirer à ceux que les loix élêvent au dessus des cultivateurs, la bienveillance et les égards qu’ils doivent à des citoïens estimables »... Mais si les paysans n’y comprennent rien, les Géorgiques de Virgile feront toujours les délices des gens de lettres, non pour ses préceptes, ni ses louanges, mais pour ses descriptions et des épisodes que Saint-Lambert appelle justement charmants. « Vous me reprochez d’avoir dit dans mon discours à l’Académie qu’on ne pouvait faire des georgiques en français. J’ai dit qu’on ne l’avait pas, et je n’ai jamais dit qu’on ne le pouvait pas. Je me suis plaint de la timidité des auteurs, et non pas de leur impuissance. J’ai dit en propres mots qu’on avait resserré les agréments de la langue dans des bornes trop étroites ; je vous ai annoncé à la nation, et il me paraît que vous traittez un peu mal vôtre précurseur. Il semble que vous en vouliez aussi à la poësie dramatique quand vous dites que la prose a eu au moins autant de part à la formation de nôtre langue que la poësie de nôtre théatre ; et que quand Corneille mit au jour ses chefs d’œuvre Balzac et Pelisson avaient écrit, et Pascal écrivait. Premièrement, on ne peut compter Balzac, cet écrivain de phrases empoulées, qui changea le naturel du stile épistolaire en fades déclamations recherchées. À l’égard de Pelisson il n’avait rien fait avant le Cid et Cinna. Les Lettres provinciales de Pascal ne parurent qu’en 1654, et la Tragédie de Cinna faitte en 1642 fut jouée en 1643. Ainsi il est évident, Monsieur, que c’est Corneille qui le premier a fait de véritablement beaux ouvrages en nôtre langue. Permettez moi de vous dire que ce n’est pas à vous de rabaisser la poësie ; j’aimerais autant que Mr d’Alembert et Mr le Marquis de Condorcet rabaissassent les mathématiques. Que chacun jouïsse de sa gloire. Celle de Mr de St Lambert est d’avoir enseigné aux possesseurs des terres à être humains envers leurs vassaux ; aux intendants à ne pas oprimer les peuples par des corvées ; aux ministres à adoucir le fardeau des impots autant que l’interêt de l’état peut le permettre »... Et de terminer en citant le début de Simonide préservé par les dieux de La Fontaine, avec la réserve : « Esope n’a jamais rien dit de cela, mais n’importe »... On joint 2 L.A.S. de Pierre Fulcrand de Rosset (minutes a.s. avec signatures barrées) pour l’envoi de son poème à Voltaire et au cardinal de Bernis, Paris avril 1774 ; et 3 l.a.s. adressées à Rosset par Schutze, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi (Friedensbourg et Pari

Auktionsarchiv: Los-Nr. 327
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Datum:
29.11.2016
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