Beschreibung:

Trois figures d'applique d'une Danse macabre en terre cuite polychrome émaillée avec rehauts de dorure. Un premier élément représente un ensemble de personnages figurant un prédicateur réformateur qui s'adresse au peuple symbolisé par trois groupes, constitué chacun de trois individus: le pouvoir spirituel (cardinal, évêque, pape), le pouvoir temporel (empereur, roi, reine), la société civile (bourgeois, nonne, paysan). Les deux autres éléments représentent un macchabée accompagnant un personnage, une femme à la tête enturbannée symbolisant la païenne, un homme coiffé d'un bonnet auquel la Mort dérobe sa bourse symbolisant le juif. Pays alémanique, vraisemblablement du début du XIXème siècle Hauteur 14,5 cm à 13,2 cm Des textes imprimés explicatifs sont collés sur le devant des terrasses. Ces figures sont inspirées de la célèbre Danse macabre du Grand-Bâle (Suisse), fresque réalisée en 1440 qui ornait un mur du cimetière du couvent des Dominicains. Elle fut détruite au début du XIXème siècle et seuls quelques fragments nous sont parvenus. Elle était vraisemblablement constituée d'une quarantaine de groupes de personnages. Cependant cette fresque célèbre avait été reproduite en 1621 dans une suite de gravures sur cuivre par l'artiste helvétique Mattheus Merian. En 1806, peu après la destruction de la fresque, le peintre suisse Rudolf Feyerabend fit une reproduction en aquarelle d'après les gravures de Merian. Un ensemble de dix éléments en terre cuite émaillée de facture très proche à ceux présentés ici sont passés récemment en vente publique et ont été adjugés 255 000 Euros (Vente Me Kohn, Hôtel Drouot, 18 mars 2011, lot 35). Parmi eux, figurait également celui la Mort et le juif. Ils été indiqués dans le catalogue comme allemands et datant du XVIème siècle. Ils ne pouvaient être cependant antérieurs à 1568, date de l'intervention sur la fresque d'un peintre restaurateur, Hans Hug Kluber qui rajouta le groupe de la Mort et du peintre, en costume d'époque, qui faisait partie des dix éléments de la vente passée. Cette série, comme les trois groupes présentés ici, ont été visiblement reproduits à partir soit des gravures de Merian, soit de l'aquarelle de Feyerabend. Il est plus vraisemblable, compte tenu de leur riche polychromie, que cela soit la dernière représentation aquarellée très vivante pas ses couleurs qui ait inspiré les céramistes. En l'absence de tout test de thermoluminescence, il n'est guère possible de certifier une époque précise pour ces trois groupes, issus vraisemblablement du même atelier que les dix éléments vendus précédemment; il est préférable ainsi de les dater prudemment du début du XIXème comme en accord avec leur excellent état de conservation. (*)