Beschreibung:

TRIPTYQUE en émail peint polychrome avec rehauts d'or et paillons représentant, au centre, la Nativité et, sur les volets, l'Annonciation avec l'ange Gabriel à gauche et la Vierge à droite. Contre-émail grumeleux noir et rosé. Au centre: Marie, les mains jointes, et Joseph, posant sa main droite sur une lanterne, encadrent l'Enfant couché nu sur un panier d'osier et réchauffé par le souffle du boeuf et de l'âne; derrière eux, des anges, trois debout jouant de la musique et trois autres agenouillés, sur la droite, un groupe de bergers; baquet et fleurettes posés sur le carrelage au premier plan; architecture première Renaissance à l'arrière plan avec cul-de-four en coquille, fenêtres à remplages et voûte lambrissée. Volet gauche: L'ange de l'Annonciation, un genou à terre sur un parterre fleuri, désigne la Vierge de son index droit; il tient un sceptre fleurdelisé entouré d'un phylactère portant l'inscription AVE GRACIA PENA (Salut, pleine de grâce); fond d'architecture gothique avec apparition dans une nuée de Dieu le Père, bénissant et tenant le globe. Volet droit: la Vierge, les bras croisés sur la poitrine devant un pupitre, tourne sa tête vers Gabriel; à ses côtés, la Colombe du Saint-Esprit et le vase fleuri. Limoges, vers 1490/1500 Plaque centrale: Hauteur: 21,3 cm - Largeur: 16,6 cm Plaques latérales: Hauteur: 21,3 cm - Largeur: 6,6 cm Monture avec chevalet en bois sculpté néogothique et bordures en laiton. Triptyque ouvert: Hauteur: 31,5 cm - Largeur: 42,3 cm Triptyque fermé: Hauteur: 31,5 cm - Largeur: 29 cm - Profondeur: 6 cm (légers manques et petites restaurations notamment au volet gauche, manques à la monture) Provenance: - famille Lambert des Champs de Morel, Paris Par son chromatisme, ce triptyque est étroitement comparable à l'émail peint le plus emblématique des premiers émaux peints de Limoges, celui représentant une Crucifixion qui est conservé au musée de Cluny (inv.Cl. 2232, fig.a). Cette plaque en effet, qui est signée Nardon Penicaud et datée 1503, sert de référence pour identifier et situer l'oeuvre de ce premier membre de la famille Penicaud mentionné dans les archives. On retrouve ici entre autres, les bleus puissants dont le turquoise, le brun et le violet des manteaux aux plis et aux bords soulignés d'or, les perles sur paillon sont cependant plus grosses sur le triptyque. Les visages, les carnations et les mains sont par contre traités très différemment. On ne peut donc pas attribuer avec certitude ce triptyque à l'atelier de Nardon Penicaud, sans exclure toutefois l'intervention d'un autre artiste au sein de cet atelier pour la réalisation des têtes et des mains. Nous disposons malheureusement que de très peu de documents sur le fonctionnement de ces premiers ateliers d'émailleurs limougeauds et seules des hypothèses peuvent être émises à l'image de celles avancées par l'éminent spécialiste et ancien conservateur du Louvre Marquet de Vasselot. Dans son ouvrage Les Emaux limousins de la fin du XVe siècle et de la première partie du XVIe qui fait toujours autorité, une fois définis et nommés les grands ensembles, il range dans deux chapitres, » Emaux divers » et « Le groupe violet », les émaux qu'il n'a pu rattacher à aucun maître. Le triptyque de la Nativité ne peut être rapproché à ce dernier groupe dont les caractéristiques pigmentaires à dominance violette, bleue et bleue-verte, le distinguant des autres ateliers, offrent « un aspect sombre, triste, assez peu plaisant ». Il faudrait donc ranger ce rare triptyque parmi les émaux divers en soulignant certains détails communs avec des émaux anonymes ou attribués. Ainsi l'aube de l'ange Gabriel étonnement interprétée avec des plis soulignés de bleu turquoise sur fond blanc se retrouvent sur un linge porté par saint Jean ainsi que sur le perizonium du Christ dans une scène de Lamentation de la fin du XVe siècle de l'ancienne collection Basilewski à présent visible à l'Ermitage (inv. ? 273, fig.b). Le profil de cet ange avec son nez rond, ses lèvres