Beschreibung:

Mémoire sur la nécessité et les moyens de former un établissement françois à Mongalo sur côte la orientale de l'affrique. Manuscrit à l'encre brune (sur papier vergé filigrané J.Bassuet), sans lieu ni date, c.1790. In-folio de (1) f. titre, 16 pages et demie non chiffrées, (2) f. blancs. Projet (non abouti) d'installation d'un établissement français à Mongalo sur la côte de Zanzibar dans le but d'y développer la traite des noirs, le commerce de l'ivoire et l'exportation d'objets d'Europe. Les Portugais ont des possessions à la côte orientale d'affrique depuis le cap de Courant jusqu'au cap d'Algada; ce qui embrasse 230 lieues; par ce moyen ils fournissent les marchandises de l'Europe et de l'Inde à la majeure partie de ces peuples qui habitent cette portion de l'affrique et ils se sont en quelque sorte rendus maitres de la traite des noirs dans ces contrées. Les habitants des Isles de France et de Bourbon à qui le privilège de la compagnie des Indes laisse si peu de ressource, ont éprouvés que depuis cinq à six ans le prix des esclaves avait plus que doublé chez les Portugais soit à Mouzambique ou à Querimbe. Les vaisseaux françois y sont vexés, mis à contribution ce n'est qu'à force d'argent et de présents qu'ils obtiennent les permissions nécessaires pour faire leur traites,et elles durent si longtemps que la mortalité les détruits sur ces lieux mêmes. Les Portugais qui payent des droits beaucoup moins considérables que les étrangers viennent vendre directement des noirs à l'Isle de France et les françois ne peuvent soutenir cette concurrence qui parait contraire aux principes d'une bonne politique. Les Caffres sont de première nécessité aux Isles de France et de Bourbon pour sa culture; ils sont précieux en temps de guerre pour le service de l'artillerie sur les escadres du Roy. On en a même discipliné pour les attacher aux armées de terre [...] La France peut sans beaucoup de frais former un établissement à la côte orientale de l'Affrique et plusieurs considérations politiques semblent l'y inviter, nous les indiqueront après avoir présenté les avantages du lieu proposé pour cet établissement espèce et de la plus grande beauté ! [...] Les Maures sont les premiers qui ont établi Mongalo, ils partagent cet établissement avec des Macondés qui ont embrassé leur religion. Ce territoire et tout ce qui l'environne jusqu'au cap d'Algada où finissent maintenant les possessions Portugaises est censé reconnoitre l'autorité de l'Iman de Mascatte, mais il n'en retire aucun tribut. Les Maures naturellement doux se le sont choisi pour chef, en raison de leur attachement à leur religion. Les Macondés originaires des montagnes voisines, quoiqu'habitant Mongalo ne reconnoissent aucune domination. Les Maures qui vivent dans la crainte continuelle des arabes se croiroient protégés par un établissement françois, et il n'est pas vraisemblable que l'Iman de Mascatte puisse être attaché à la prétendue souveraineté d'un pays qui ne lui rend aucun tribut. [...] [...] On ne répétera pas ce que l'on a dit au commencement de ce mémoire sur la nécessité de se procurer à moindre frais des esclaves aux cultivateurs des Isles de France et de Bourbon et d'en assurer en tems de guerre à cette colonie pour le service du Roy.Ceux qui ont été achetés pour cet objet au commencement de la dernière guerre ont couté de 1500 à 2000 livres en lettres de change ce qui représente un objet de 3 à 400 piastres. Il seroit peut être d'une bonne politique de confier pendant quelques années à un ou plusieurs entrepreneurs le commerce exclusif de Mongalo, de faire contribuer ces entrepreneurs aux frais de l'établissement et d'assurer à sa Majesté à un prix très médiocre tous les esclaves qui lui seraient nécessaire pendant la durée du privilège.Mongalo est la partie de la côte d'affrique la plus enfoncée dans les terres; elle s'approche par conséquent d'avantage des montagnes habitées par les Macouas, les Macondés,les ( ?) et les Moujaras.Tous ces peuples différents continuel