Beschreibung:

Robert de Montesquiou Doublures [journal intime] TROISIEME RECEUIL DE REFLEXIONS ET DE NOTES [1901] Manuscrit. Luxueux et épais cahier, papier vélin, in-12 (14 x 18 cm), br., 174 p. (paginé ms.). Couv. de papier marbré remplié, tranches dorées, pièce de titre numérotée III, étui. Ample écriture au stylo plume, aux lettres dessinées. Titres à l'encre rose, soulignés au crayon bleu. Recueil apparemment inédit de "réflexions et de notes" du comte Robert de Montesquiou (1855-1921). Ecrites certainement vers 1901 (annotation au crayon), année de parution de " Monsieur de Phocas " de Jean Lorrain, inspiré du dandy "professeur de beauté" comme disait Proust, ces pages manuscrites mélangent anecdotes mondaines, réflexions amusées, souvenirs de famille, commentaires sur son temps, etc. En préambule, il écrit : "J'écris ces choses au courant de la plume, c'est entendu, en hors d'œuvre, à bâtons rompus à propos interrompus, au fil des souvenirs, au fur des réflexions. Je les relis à peine ; mais je les écris dans l'instant précis où il est important de les piquer et de les fixer […].La disparate des sujets, des objets, les fait valoir. Il y a de la mosaïque dans ces rapprochements inattendus, non sans rehauts. Tout cela, un jour intéressera, divertira.". Titres des paragraphes écrits à l'encre rose, ou encadrée de même ; par exemple, notes sur le snobisme ("Un défaut - ou un mérite - de la pauvre Castellane […], c'est d'être dépourvue de snobisme. Jugez plutôt. Dînant pour la première fois chez le Duc de Rohan, on lui demanda où elle allait prendre son repas, elle répondit : Du côté de la gare Montparnasse.", p. 23), les châteaux ("C'est le propre des châteaux où l'on fait des séjours annuels, de donner à retrouver dans les tiroirs, quelques lettres qu'on y laisse, d'année en année, répugnant à la déchirer, par l'habitude de la découvrir chaque fois. Quelques pages d'un seigneur sans importance, d'une institutrice qui exulte de se croire héroïque et un peu respectée parce qu'elle tient au courant de la Révolution de 48…"), sa famille, la photographie ("Les cynismes de la photographie retouchée sont maintenant au comble : on vous montre l'effigie d'une guêpe ; c'est le portrait d'une baleine", p.53), l'ingratitude, une "curieuse expérience sur les bactéries", le dreyfusisme, la domesticité, la mode, les bâtards, l'aristocratie. Il retranscrit ses rêves, des " mots " de personnes du monde, deux lettres à son secrétaire (et amant) Gabriel de Yturri, etc. Plusieurs notules montrent la fascination du comte pour le pouvoir des noms, ce qu'ils évoquent, les histoires qu'ils charrient. On voit défiler les noms de Caraman-Chimay, J.-E.-Blanche, la comtesse de Greffulhe, Léon Daudet, la reine Victoria, la "vieille" duchesse de Maillé, les "affreux" Polignac, la duchesse de la Trémoïlle, le prince de Ligne, les Goncourt, etc.