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Auktionsarchiv: Los-Nr. 78

Racine, JeanLettre autographe adressée

Schätzpreis
10.000 € - 15.000 €
ca. 10.531 $ - 15.797 $
Zuschlagspreis:
n. a.
Auktionsarchiv: Los-Nr. 78

Racine, JeanLettre autographe adressée

Schätzpreis
10.000 € - 15.000 €
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Beschreibung:

Racine, JeanLettre autographe adressée au Maréchal de LuxembourgMarly, le 4e d’août [1693]
LETTRE PLEINE D’ADMIRATION DE RACINE AU MARÉCHAL DE LUXEMBOURG DONT LA GLOIRE RESPLENDIT À MARLY APRÈS SA VICTOIRE.
REMARQUABLE TÉMOIGNAGE SUR LA COUR DU ROI-SOLEIL.
LES DRAPEAUX PRIS À L’ENNEMI EXPOSÉS À MARLY : “ON A DÉPLOYÉ (...) LES DRAPEAUX ET LES ÉTENDARDS QUI ONT COUVERT TOUT LE PAVÉ DU GRAND SALON” .
UNE DES TROIS LETTRES DE RACINE AU MARÉCHAL DE LUXEMBOURG QUE L'ON CROYAIT PERDUES.
Chacune des lettres est vendue séparément (voir aussi lots 76 et 77).
3 pp. in-4 (238x180mm), encre brune, avec suscription autographe de Jean RACINE :
“à Monseigneur, Monseigneur le duc de Luxembourg”
“Voici un billet que Madame de Maintenon m’a écrit ce matin. J’ai cru, Monseigneur, que je ne pouvais mieux faire que de vous l’envoyer. Vous y verrez à quel point elle est touchée des grandes choses que vous avez faites, et en même temps jusqu’où son inquiétude va pour les affaires d’Allemagne. Je puis vous assurer que toutes ses paroles se rapportent fort à son billet. Et je sais de bonne part qu’aujourd’hui à Saint-Germain, où elle a passé l’après-dînée, elle a parlé de votre victoire comme de la plus grande action qui se soit faite de tout le règne du Roi.
Nous en ignorions assurément plus de la moitié quand je vous écrivis avant-hier, et la modestie de M. d’Artagnan, de concert sans doute avec la vôtre, avait laissé une belle matière au second courrier pour se faire écouter avec plaisir. M. d’Albergotti1 est arrivé comme le Roy allait à la messe. Il vous dira quel accueil on lui a fait et la peine qu’il a eue pour se dérober à l’empressement de tout le monde. Heureusement Marly était aujourd’hui ouvert au public et il était plein. Le Nonce2 et tous les autres Ministres étrangers s’y sont trouvés ; on a déployé devant eux les drapeaux et les étendards, qui ont couvert tout le pavé du grand salon.
Mais on avait pas besoin des marques de votre victoire. Les lettres de tous les particuliers de votre armée et surtout les lettres de Bruxelles, et le courrier de Bruxelles même, que le Roi avait entretenu à son lever, ont causé à tout le monde des transports et des ravissements incroyables.
Nous avons mené, l’après-dînée, M. d’Albergotti dans sa chambre, et là, il nous a expliqué sur un plan, à M. l’abbé de Saillans, M. de Cavoye et à moi, toutes les circonstances de cette prodigieuse action. Il nous a même confié des particularités qui font bien voir qu’après Dieu, comme on dit, vous ne devez votre gloire qu’à vous seul. On a été un peu étonné ici que vous n’ayez point fait de relation. Et, pour moi, j’ai même admiré votre silence. Outre que vous pouvez fort à votre aise vous confier à la voix publique, j’ai fait remarquer à vos amis que vous vous étiez vengé très justement de toutes les affaires impertinentes qu’on voulut vous faire l’année passée, sur ce que des gens, disait-on, étaient trop loués et sur ce que d’autres ne l’étaient pas assez. Enfin, Monseigneur, tout paraît grand dans votre conduite.
Je ne vous parle point de la lettre que vous avez écrite à votre ami, qui n’a été vue que de trois seules personnes à qui vous avez souhaité qu’elle fût montrée. Que de nouveaux sujets nous y avons trouvés de vous admirer ! Nous étions forcés de nous écrier à chaque ligne : quel homme, quel courage, quelle grandeur d’âme, et en même temps quelle tendresse et quelle attention pour ses amis ! L’un des trois entre autres — et vous jugez bien qui il est — avait à tout moment les larmes aux yeux et pleurait de joie, d’amitié et de reconnaissance. Mais, Monseigneur, nous vous entretiendrons de tout cela à votre retour.
J’ai donné ce soir à M. de Beauvilliers3 la lettre que vous lui avez écrite et celle que vous écrivez à M. l’abbé de Fénelon (...) Comme M. d’Albergotti avait été extrêmement mouillé en arrivant, la première enveloppe s’est trouvée toute déchirée (...). Je n’abuserai pas davantage de votre temps. Aussi bien je suis en vérité honteux d’écrire, après la lettre que j’ai vue aujourd’hui de vous. Je ne crois pas que de ma vie j’aie rien vu qui m’ait tant humilié ! Il n’y avait pas un mot qui ne fût plein de sens, et qui n’allât au cœur. Croyez-moi, Monseigneur, je ne suis point un fade exagérateur. Vous êtes maintenant au-dessus des exagérations. Du reste je suis obligé de vous dire que M. d’Artagnan a parlé de vous au Roi d’une manière qui a fait beaucoup de plaisir à vos serviteurs. Le pauvre M. de La Vienne4, à qui j’ai aussi rendu votre lettre, m’en parlait tout à l’heure, et était transporté de tout ce qu’il lui avait entendu dire à Sa Majesté. Je prie Dieu que les nouvelles qui apparemment viendront aujourd’hui d’Allemagne n’interrompent point la joie publique et qu’elles répondent à nos espérances.  
François comte Albergotti (1654-1717), noble florentin au service de la France et proche du maréchal de Luxembourg
2. Giovanni Giacomo Cavallerini (1639-1699), futur cardinal3. Paul de Beauvilliers duc de Saint-Aignan (1648-1714), ministre et Gouverneur du duc de Bourgogne, ami de Fénelon et de Saint-Simon4. François Quentin de La Vienne, marquis de Champcenetz (1630-1710), premier valet de chambre du Roi
PROVENANCE : archives du maréchal de Luxembourg (note au verso du dernier feuillet : Mr Racine à M. de Montmorency. Je les crois de 93) — Antoine Eugène Minoret (1816-1891) — marquis de Rochambeau (vente, 1948, n° 186, selon une note jointe par le collectionneur)JOINT : l.a.s. de Giovanni CAVALLERINI au maréchal de Luxembourg, Paris, 5 août 1693, 4 pp. in-folio et in-4, encres noires et brunes, avec sa traduction en français par une main non identifiée “dans le combat arrrivé le 29 du mois passé”... — l.a. de Chrétien de Lamoignon de MALESHERBES à Étienne Lauréault de Foncemagne, Paris, 28 juin [?], 2 pp. in-8, encre brune : “je crois, Monsieur, que c’est vous qui m’avez dit qu’après l’exhumation de Port-Royal, que les pierres ont été vendues (...) l’épitaphe de Racine a passé à un curé”... — l.a. de Jean-Baptiste COLBERT de SEIGNELAY au maréchal de Luxembourg : Versailles, 16 mai [vers 1693-1694], 3 pp. in-8, encre noire : “je suis ravi”...
BIBLIOGRAPHIEJean Racine, Correspondance, éd. J. Lesaulnier, Paris, 2017, n° 139, la lettre est par erreur située à Paris mais elle est bien écrite de Marly par Racine — A. E. Minoret, Trois lettres inédites de Jean Racine (1693), Paris, 1884
Letter full of Racine’s admiration for Maréchal de Luxembourg whose glory shone in Marly after his victory.Remarkable testimony to the court of the Sun King.The flags taken from the enemy exhibited at Marly: “we displayed (...) the flags and the standards which covered the whole floor of the large living room”.One of the three letters from Racine to Maréchal de Luxembourg: astonishing discovery of the letters that were thought to be lost.
Carta llena de admiración de Racine al Mariscal de Luxemburgo cuya gloria resplandeció en Marly tras su victoria.Testimonio notable de la corte del Rey Sol.Las banderas requisadas al enemigo, expuestas en Marly: “on a deployé(…)les drapeaus et les étendards qui ont couvert tout le pavé du grand salon” (hemos desplegado(…) las banderas y los estandartes que han cubierto todo el pavimento del gran salón).Una de las tres cartas de Racine al Mariscal de Luxemburgo: curioso redescubrimiento de las cartas que creíamos perdidas.Condition reportFor further information on the condition of this lot please contact anne.heilbronn@sothebys.com

Auktionsarchiv: Los-Nr. 78
Auktion:
Datum:
14.12.2022
Auktionshaus:
Sotheby's
34-35 New Bond St.
London, W1A 2AA
Großbritannien und Nordirland
+44 (0)20 7293 5000
+44 (0)20 7293 5989
Beschreibung:

Racine, JeanLettre autographe adressée au Maréchal de LuxembourgMarly, le 4e d’août [1693]
LETTRE PLEINE D’ADMIRATION DE RACINE AU MARÉCHAL DE LUXEMBOURG DONT LA GLOIRE RESPLENDIT À MARLY APRÈS SA VICTOIRE.
REMARQUABLE TÉMOIGNAGE SUR LA COUR DU ROI-SOLEIL.
LES DRAPEAUX PRIS À L’ENNEMI EXPOSÉS À MARLY : “ON A DÉPLOYÉ (...) LES DRAPEAUX ET LES ÉTENDARDS QUI ONT COUVERT TOUT LE PAVÉ DU GRAND SALON” .
UNE DES TROIS LETTRES DE RACINE AU MARÉCHAL DE LUXEMBOURG QUE L'ON CROYAIT PERDUES.
Chacune des lettres est vendue séparément (voir aussi lots 76 et 77).
3 pp. in-4 (238x180mm), encre brune, avec suscription autographe de Jean RACINE :
“à Monseigneur, Monseigneur le duc de Luxembourg”
“Voici un billet que Madame de Maintenon m’a écrit ce matin. J’ai cru, Monseigneur, que je ne pouvais mieux faire que de vous l’envoyer. Vous y verrez à quel point elle est touchée des grandes choses que vous avez faites, et en même temps jusqu’où son inquiétude va pour les affaires d’Allemagne. Je puis vous assurer que toutes ses paroles se rapportent fort à son billet. Et je sais de bonne part qu’aujourd’hui à Saint-Germain, où elle a passé l’après-dînée, elle a parlé de votre victoire comme de la plus grande action qui se soit faite de tout le règne du Roi.
Nous en ignorions assurément plus de la moitié quand je vous écrivis avant-hier, et la modestie de M. d’Artagnan, de concert sans doute avec la vôtre, avait laissé une belle matière au second courrier pour se faire écouter avec plaisir. M. d’Albergotti1 est arrivé comme le Roy allait à la messe. Il vous dira quel accueil on lui a fait et la peine qu’il a eue pour se dérober à l’empressement de tout le monde. Heureusement Marly était aujourd’hui ouvert au public et il était plein. Le Nonce2 et tous les autres Ministres étrangers s’y sont trouvés ; on a déployé devant eux les drapeaux et les étendards, qui ont couvert tout le pavé du grand salon.
Mais on avait pas besoin des marques de votre victoire. Les lettres de tous les particuliers de votre armée et surtout les lettres de Bruxelles, et le courrier de Bruxelles même, que le Roi avait entretenu à son lever, ont causé à tout le monde des transports et des ravissements incroyables.
Nous avons mené, l’après-dînée, M. d’Albergotti dans sa chambre, et là, il nous a expliqué sur un plan, à M. l’abbé de Saillans, M. de Cavoye et à moi, toutes les circonstances de cette prodigieuse action. Il nous a même confié des particularités qui font bien voir qu’après Dieu, comme on dit, vous ne devez votre gloire qu’à vous seul. On a été un peu étonné ici que vous n’ayez point fait de relation. Et, pour moi, j’ai même admiré votre silence. Outre que vous pouvez fort à votre aise vous confier à la voix publique, j’ai fait remarquer à vos amis que vous vous étiez vengé très justement de toutes les affaires impertinentes qu’on voulut vous faire l’année passée, sur ce que des gens, disait-on, étaient trop loués et sur ce que d’autres ne l’étaient pas assez. Enfin, Monseigneur, tout paraît grand dans votre conduite.
Je ne vous parle point de la lettre que vous avez écrite à votre ami, qui n’a été vue que de trois seules personnes à qui vous avez souhaité qu’elle fût montrée. Que de nouveaux sujets nous y avons trouvés de vous admirer ! Nous étions forcés de nous écrier à chaque ligne : quel homme, quel courage, quelle grandeur d’âme, et en même temps quelle tendresse et quelle attention pour ses amis ! L’un des trois entre autres — et vous jugez bien qui il est — avait à tout moment les larmes aux yeux et pleurait de joie, d’amitié et de reconnaissance. Mais, Monseigneur, nous vous entretiendrons de tout cela à votre retour.
J’ai donné ce soir à M. de Beauvilliers3 la lettre que vous lui avez écrite et celle que vous écrivez à M. l’abbé de Fénelon (...) Comme M. d’Albergotti avait été extrêmement mouillé en arrivant, la première enveloppe s’est trouvée toute déchirée (...). Je n’abuserai pas davantage de votre temps. Aussi bien je suis en vérité honteux d’écrire, après la lettre que j’ai vue aujourd’hui de vous. Je ne crois pas que de ma vie j’aie rien vu qui m’ait tant humilié ! Il n’y avait pas un mot qui ne fût plein de sens, et qui n’allât au cœur. Croyez-moi, Monseigneur, je ne suis point un fade exagérateur. Vous êtes maintenant au-dessus des exagérations. Du reste je suis obligé de vous dire que M. d’Artagnan a parlé de vous au Roi d’une manière qui a fait beaucoup de plaisir à vos serviteurs. Le pauvre M. de La Vienne4, à qui j’ai aussi rendu votre lettre, m’en parlait tout à l’heure, et était transporté de tout ce qu’il lui avait entendu dire à Sa Majesté. Je prie Dieu que les nouvelles qui apparemment viendront aujourd’hui d’Allemagne n’interrompent point la joie publique et qu’elles répondent à nos espérances.  
François comte Albergotti (1654-1717), noble florentin au service de la France et proche du maréchal de Luxembourg
2. Giovanni Giacomo Cavallerini (1639-1699), futur cardinal3. Paul de Beauvilliers duc de Saint-Aignan (1648-1714), ministre et Gouverneur du duc de Bourgogne, ami de Fénelon et de Saint-Simon4. François Quentin de La Vienne, marquis de Champcenetz (1630-1710), premier valet de chambre du Roi
PROVENANCE : archives du maréchal de Luxembourg (note au verso du dernier feuillet : Mr Racine à M. de Montmorency. Je les crois de 93) — Antoine Eugène Minoret (1816-1891) — marquis de Rochambeau (vente, 1948, n° 186, selon une note jointe par le collectionneur)JOINT : l.a.s. de Giovanni CAVALLERINI au maréchal de Luxembourg, Paris, 5 août 1693, 4 pp. in-folio et in-4, encres noires et brunes, avec sa traduction en français par une main non identifiée “dans le combat arrrivé le 29 du mois passé”... — l.a. de Chrétien de Lamoignon de MALESHERBES à Étienne Lauréault de Foncemagne, Paris, 28 juin [?], 2 pp. in-8, encre brune : “je crois, Monsieur, que c’est vous qui m’avez dit qu’après l’exhumation de Port-Royal, que les pierres ont été vendues (...) l’épitaphe de Racine a passé à un curé”... — l.a. de Jean-Baptiste COLBERT de SEIGNELAY au maréchal de Luxembourg : Versailles, 16 mai [vers 1693-1694], 3 pp. in-8, encre noire : “je suis ravi”...
BIBLIOGRAPHIEJean Racine, Correspondance, éd. J. Lesaulnier, Paris, 2017, n° 139, la lettre est par erreur située à Paris mais elle est bien écrite de Marly par Racine — A. E. Minoret, Trois lettres inédites de Jean Racine (1693), Paris, 1884
Letter full of Racine’s admiration for Maréchal de Luxembourg whose glory shone in Marly after his victory.Remarkable testimony to the court of the Sun King.The flags taken from the enemy exhibited at Marly: “we displayed (...) the flags and the standards which covered the whole floor of the large living room”.One of the three letters from Racine to Maréchal de Luxembourg: astonishing discovery of the letters that were thought to be lost.
Carta llena de admiración de Racine al Mariscal de Luxemburgo cuya gloria resplandeció en Marly tras su victoria.Testimonio notable de la corte del Rey Sol.Las banderas requisadas al enemigo, expuestas en Marly: “on a deployé(…)les drapeaus et les étendards qui ont couvert tout le pavé du grand salon” (hemos desplegado(…) las banderas y los estandartes que han cubierto todo el pavimento del gran salón).Una de las tres cartas de Racine al Mariscal de Luxemburgo: curioso redescubrimiento de las cartas que creíamos perdidas.Condition reportFor further information on the condition of this lot please contact anne.heilbronn@sothebys.com

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Auktion:
Datum:
14.12.2022
Auktionshaus:
Sotheby's
34-35 New Bond St.
London, W1A 2AA
Großbritannien und Nordirland
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