Beschreibung:

PISSARRO (Camille). 2 fragments de lettres, autographes signés. S.l., [1891]. – « ... Durand [le marchand d'art PAUL DURAND-RUEL] me disait, "vous n'avez pas idée ce que coûtent vos tableaux", mais aussi, quels prix doit-il les vendre, ils ne les donne certes pas !... Il NE VEUT PAS MÊME PAYER À MONET SON PRIX. Cependant quelqu'un de très bien informé m'a assuré qu'à New York IL AVAIT VENDU UN MONET 10000, TU ENTENDS, 10 MILLE FRANCS, ET MONET NE DEMANDE QUE QUINZE CENTS FRANCS... J'espère que vers la fin du mois de mai des Américains, marchands concurrents de Durand, viendront à Paris, et par [Théo] Van Gogh je saurai à peu près les cours... » Il donne ensuite des nouvelles familiales et parle de dessins de son fils Lucien. – À son fils Lucien Pissarro également peintre. SUR LA FOLIE DE THÉO VAN GOGH, atteint par la syphilis : « ... joint à cela les tracas, les chagrins, et une violente discussion avec ses patrons à propos d'un tableau de Decamps. Par suite de ces faits, il a dans un moment d'exaspération remercié les B[oussod], et TOUT D'UN COUP IL EST DEVENU FOU, IL VOULAIT LOUER LE TAMBOURIN POUR FAIRE UNE ASSOCIATION DE PEINTRES [la brasserie Le Tambourin se trouvait boulevard de Clichy à Paris], IL EST ENSUITE DEVENU VIOLENT, lui qui aimait tant sa femme et son enfant, il a voulu les tuer. Bref, on a dû l'emmener à la Maison du Dr Blanche. Il est paraît-il mieux de la rétention [d'urine, dont il souffrait] mais le reste, malheureusement est bien mal... » Il parle ensuite de ses propres affaires avec Paul Durand-Ruel, et de questions familiales.