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Auktionsarchiv: Los-Nr. 45

PAUL SÉRUSIER(1863-1927)Le Torrent

Schätzpreis
150.000 € - 250.000 €
ca. 164.979 $ - 274.966 $
Zuschlagspreis:
178.200 €
ca. 195.996 $
Auktionsarchiv: Los-Nr. 45

PAUL SÉRUSIER(1863-1927)Le Torrent

Schätzpreis
150.000 € - 250.000 €
ca. 164.979 $ - 274.966 $
Zuschlagspreis:
178.200 €
ca. 195.996 $
Beschreibung:

PAUL SÉRUSIER (1863-1927)Le Torrent
paravent à quatre feuilles, monté postérieurement en triptyque
huile et caséine sur toile
peint en 1893
four panels screen, later framed in a triptych
oil and casein on canvas
painted in 1893
52 x 120 cm : chaque panneau (20 1/2 x 47 1/4 in: each panel)Footnotes保罗·塞鲁西埃(1863-1927)
急流
油和酪蛋白,帆布油画
画于1893 年
Exposition
Paris, Didier Imbert Fine Art, "20 ans de Passion" Alain Delon, Peintures, Printemps 1990, pp. 46-47, no 14, ill.
Bibliographie
Marcel Guicheteau, Georgette Guicheteau, Paul Sérusier Pontoise, Graphédis, 1976, vol. II, p. 92, n°51 (illustré en couleurs p. 38 et illustré en noir et blanc p. 51).
Paul Sérusier est né le 9 novembre 1864 à Paris et mort le 7 octobre 1927 en Bretagne, région qui l'animera et le guidera toute sa vie. Venant de la classe moyenne aisée, Sérusier, diplomé de philosophie et de mathématiques, est tout d'abord un étudiant passionné en langues mortes et sciences.
En 1885, encore étudiant à l'académie Julian, il se lie d'amitié avec Maurice Denis Cette relation l'amène à une grande introspection en tant qu'artiste. Tout un groupe de jeunes étudiants gravitent autour de ces deux compères. Ils veulent révolutionner et moderniser la peinture pour rompre avec les codes de la peinture académique. Ils veulent également se défaire de l'impressionnisme non pas par mépris mais ils voient dans leur peinture une nécessité spirituelle et surtout esthétique.
Après un court séjour à Pont-Aven en 1888, pour y rencontrer ce groupe en vogue qu'était l'Ecole de Pont-Aven dont le membre le plus illustre n'était autre que Paul Gauguin Sérusier se lança et présenta ses toiles au Maître. Ce dernier l'encouragea en voyant son travail et lui conseilla d'utiliser des couleurs pures, vives, loin des dégradés des impressionnistes. Il lui suggéra de trouver à son tour une symbolique à ses toiles sans oublier leur valeur décorative, abandonner la perspective traditionnelle pour chercher un sens. Un choc esthétique se produit, Paul Sérusier revient à Paris avec une peinture réalisée sur une boîte de cigare que ses amis renommeront Le Talisman, reprenant tous les préceptes enseignés et conseillés par Gauguin. La magie de cet objet se répand au sein du groupe. Maurice Denis écrira à ce propos : « on distinguait un paysage informe, à force d'être synthétiquement formulé en violet, vermillon, vert véronèse, et autres couleurs pures, telles qu'elles sortent du tube, presque sans mélange de blanc ».
Après cette vision nouvelle, le groupe des Nabis se forme avec pour but de théoriser et débattre sur l'art, la religion, l'occultisme, les croyances. La quête spirituelle est au centre de leur réflexion et se traduit différemment pour chaque membre. Ce nouveau mouvement animé par la couleur est composé de « prophètes » en hébreu avec comme membres Maurice Denis Paul Sérusier Elie Ranson, Edouard Vuillard Henri Gabrield Ibels et Pierre Bonnard Au cœur de la vie artistique de son époque, le groupe s'ouvre sur une dimension nouvelle en parallèle du mouvement Art nouveau et des Arts and Crafts anglais, avec cette volonté commune d'introduire le « beau » dans le quotidien. Dès la formation du groupe d'influence symboliste, la question du décoratif s'impose comme un principe fondamental de l'unité de la création. Mais les Nabis et Sérusier garderont les traits caractéristiques de leur association inspirante par la stylisation des formes, le tracé décoratif en forme d'arabesques, les couleurs mattes disposées en aplat et les inspirations nées du vitrail et surtout du japonisme initié par le plus grand galeriste de l'époque Siegfried Bing Ce grand marchand et sa Galerie de « l'Art Nouveau » diffusent sa passion en ce lieu qui devient un sanctuaire pour de nombreux artistes.
Les Nabis, bien qu'alliance éphémère, ont été décisifs dans l'évolution de l'art au tournant du siècle et pour les Arts Décoratifs.  Ils participent pleinement à la révolution des arts appliqués par la création d'œuvres esthétiques, qui ornent un intérieur ; par la création de polyptiques qui relatent une histoire comme la commande réalisée pour le Palais Ivan Morozov, par la création de décors de théâtre comme dans « Ubu roi » de Jarry ou encore par la réalisation de paravents comme l'a fait ici notre « Nabi à la barbe rutilante ». Le plus frappant dans le projet décoratif des Nabis est leur désir de nous transmettre une vision embellie de la vie. Ce message est toujours aussi singulier aujourd'hui.
La dimension spirituelle de ce mouvement implique des incertitudes, des intransigeances et des révélations. Sérusier quant à lui remet en cause son éducation religieuse et recherche une spiritualité plus élevée. Il s'installe en 1891 à Huelgoat : « haut bois » ; la forêt et ses chaos rocheux l'envoûtent et les nombreuses légendes bretonnes alimentent son imaginaire empreint de magie, en particulier celles concernant l'ancienne Brocéliande. Il imagine les femmes de Huelgoat comme des prêtresses druidiques. Il témoigne de cet engouement à son ami fidèle Jan Verkade dans une lettre le 14 janvier 1893 :  « Mais je me sens de plus en plus attiré par la Bretagne, ma vraie patrie puisque j'y suis né de l'Esprit. Plus je pense à Huelgoat, plus il me semble que je n'ai fait qu'entrevoir ses merveilles encore inexplorées et vierges. »
C'est à cette époque que le peintre exécute le paravent que nous vous présentons à la vente, comme en témoigne cette autre lettre cette fois-ci adressée à Maurice Denis : « Mon cher Denis, Ne revenons pas sur ce qui est fait, si ce n'est remplacer, si tu veux, le Laboureur par les Petites Filles au bord de la mer. Je ne pensais plus à cette toile- que, j'aime beaucoup. Fais comme tu voudras. Quant à mon paravent, il est le point de départ d'une nouvelle période que je cherche et dont mes deux dernières toiles commencent à être des résultats. De plus, avec son entourage de peluche, et monté, il semblera aux Pelichtim un bibelot de boudoir plutôt qu'une œuvre d'art. Ceux-là regardent le cadre plus que le tableau ». Les Pelichtim ou les Philistins étaient pour les Nabis les non-initiés à leur art. En l'occurrence, Sérusier regrettait cette incompréhension de certains vis-à-vis des panneaux décoratifs qui étaient des œuvres destinées à s'inscrire dans un cadre particulier, comme sur un pan de mur en comparaison a la peinture de chevalet.
Ce paravent est une œuvre majeure par son format, en effet, si Sérusier est apprécié pour ces panneaux décoratifs, il semblerait qu'il n'en ait fait qu'un avec cette composition. Jadis un paravent, cette représentation de la forêt envoutante de Huelgoat est dépourvue de personnages qu'il a pourtant beaucoup représentés sous l'apparence de bretonnes dans ses tableaux pendant cette période. Avec cette technique d'aplats, de tons chauds et de contours, il donne du relief et du mouvement à cette féerie automnale dont on ne sait si elle est amicale ou hostile. Cette interprétation de Huelgoat la Celte est toute singulière de par sa composition mais l'est également de par son empreinte japonisante évidente. La vague d Hokusai, composée d'arabesques, donne de la vigueur à ce torrent bouillonnant. La végétation s'étiole au profit de petits « bonsaï » et de champignons mystérieux. L'utilisation de ces couleurs vives et chaudes témoignent de l'apprentissage laissé par Gauguin sur son œuvre de 1893. Mais cette absence de représentations féminines laisse à penser qu'il expérimente ici une autre envie. Peintre de génie, Sérusier nous offre ici un de ces plus beaux tableaux.
Paul Sérusier was born on November 9, 1864 in Paris and died on October 7, 1927 in Brittany, a place that would inspirit and guide him throughout his entire life. From an upper middle class background, Sérusier was initially a passionate student of dead languages, sciences and a graduate in philosophy and mathematics.
In 1885, while still a student at the Julian Academy, he became friends with Maurice Denis This relationship prompted him to reflect upon himself as an artist. A whole group of young students gravitated around the two friends. They wished to revolutionize and modernize art by breaking with the codes of academic painting. They also wanted to move on from impressionism, though not out of contempt, this was rather a spiritual and more importantly an aesthetic choice.
After a short stay in Pont Aven, in 1888, where he met a group that was on the rise, the School of Pont d'Aven, whose most illustrious member was none other than Paul Gauguin Sérusier took his chances and presented his paintings to the Master. The latter encouraged him when he saw his work and advised him to use pure, vivid colors rather than the gradations of the Impressionists. He suggested he too should find symbolism in his paintings while retaining their decorative values; that he should find a new perspective and depart from the traditional approach. An aesthetic shock occurred, Paul Sérusier returned to Paris with a painting on a cigar box his friends would rename The Talisman; it summarized all Gauguin's precepts, teachings and suggestions. The mystique of this object spread within the group. Maurice Denis wrote: "one could discern a shapeless landscape, pared down as it was in violet, vermilion, Veronese green, and other pure colors, such as they come out of the tube, almost without any addition of white."
This totally new approach led to the emergence of the Nabis, the group theorized and debated on Art, religion, occultism and ethos. At the center of their reflection was a spiritual quest which translated differently for each member. The new movement was inspired by color and was composed of "prophets" (Nabi in Hebrew). Its members were Maurice Denis Paul Sérusier Elie Ranson, Edouard Vuillard Henri Gabrield Ibels and Pierre Bonnard At the heart of the artistic life of their time, they explored new concepts in parallel with Art Nouveau and the English Arts and Crafts movement they sought to introduce Beauty into everyday life. From the beginning, the Symbolist group held as a fundamental principle of the unity of creation that art should be decorative. Sérusier and the Nabis maintained the characteristic features of their inspirational association namely stylized forms, decorative patterns such as arabesques, matte flat colors and stained glass inspired graphics as well as designs reminiscent of Japonism, initiated by the biggest gallery owner of the time Siegfried Bing This great dealer's Art Nouveau Gallery was a temple to his passion and became a sanctuary for many artists.
Although an ephemeral alliance, the Nabis were decisive in the evolution of Decorative Arts and art in general at the turn of the century. They participated fully in the revolution of applied arts by creating aesthetic works to adorn an interior: pluri-paneled narrative works such as those commissioned for the Ivan Morozov Palace; theatrical sets for Alfred Jarry's "Ubu roi" and decorative screens such as the "Nabi à la barbe rutilante". The decorative perspective of the Nabis is what strikes the most, transmitting an embellished vision of life, putting beauty at the heart of the quotidian was primordial.
The spiritual aspect of the movement implied disruption, intransigence and revelations which led Sérusier to question his religious education and seek a higher level of spirituality. In 1891, he settled in Huelgoat (high wood in Breton); the forest and its rocky chaos bewitched him, the numerous Breton legends fed his imagination with magic, in particular the stories concerning the ancient forest of Broceliande. He imagined the women of Huelgoat as druidic priestesses. He shared his enthusiasm with his faithful friend Jan Verkade in a letter on January 14, 1893: "But I feel more and more attracted to Brittany, my true homeland since I was born there of the Spirit. The more I think about Huelgoat, the more it seems to me that I have only had a glimpse of the forest's still unexplored and virgin wonders."
It was at this time that the painter executed the screen that we are presenting to you at the sale, as this other letter, this time addressed to Maurice Denis explains: "My dear Denis, let us not go back over what has been done, except to replace, if you wish, the Laboureur by Les petites filles au bord de la mer. I was no longer thinking of that painting, which I like very much. Do as you wish. As for my screen, it is the starting point of a new period that I am probing and of which my last two paintings are the first products. Moreover, with its plushy surroundings, once mounted, it will seem to the Pelichtims a boudoir trinket rather than a work of art. They look more at the frame than the painting." The Pelichtim or philistines were for the Nabis the uninitiated in their art. In this case, Sérusier regretted the lack of understanding of some towards decorative panels which were works intended to be set in a specific frame like a wall panel as opposed to that of an easel painting.
This screen is important because of its format, indeed if Sérusier is appreciated for his decorative panels, it would seem that this is the only one with such a composition. Formerly a screen, in this representation of the bewitching forest of Huelgoat, people are absent, contrary to his other paintings during that period in which Breton women were often represented. With his technique of flat tones, warm tones and contours, he created relief and movement within this autumnal extravaganza which might be either friendly or hostile. This interpretation of Huelgoat la Celte is quite singular for its composition but also for its obvious Japanese influence. Indeed, the arabesques in the composition of Hokusai's Wave bring vigor to the turbulent white waters. Here the vegetation fades away in favor of small "bonsaï" and mysterious mushrooms. The use of warm, vivid colors, testify to Gauguin's tutoring on Sérusier's work in 1893. But the absence of female representations would suggest that he is experimenting here with a new quest. Painter of genius, Sérusier offers us here one of his most beautiful paintings.Read MoreAdditional informationAuction informationBuyers' ObligationsALL BIDDERS MUST AGREE THAT THEY HAVE READ AND UNDERSTOOD BONHAMS' CONDITIONS OF SALE AND AGREE TO BE BOUND BY THEM, AND AGREE TO PAY THE BUYER'S PREMIUM AND ANY OTHER CHARGES MENTIONED IN THE NOTICE TO BIDDERS. THIS AFFECTS THE BIDDERS LEGAL RIGHTS.If you have any complaints or questions about the Conditions of Sale, please contact your nearest customer services team.Buyers' Premium and ChargesFor all Sales categories excluding Wine, Coins & Medals and Motor Cars and Motorcycles:Buyer's Premium Rates
28% on the first €40,000 of the Hammer Price
27% from €40,001 to €800,000 the Hammer Price
21% from €800,001 to €4,500,000 the Hammer Price
14.5% on the excess over €4,500,000 of the Hammer PriceTVA at the current rate of 20% will be added to the Buyer's Premium and charges.Shipping NoticesFor information and estimates on domestic and international shipping as well as export licences please contact Bonhams Shipping Department.Related DepartmentsPrints & MultiplesImpressionist and Modern ArtPost-War and Contemporary Art19th Century & Orientalist PaintingsAuction ViewingsParis, Avenue Hoche17 June 2023, 10:00 - 18:00 CEST18 June 2023, 10:00 - 18:00 CEST19 June 2023, 10:00 - 18:00 CEST20 June 2023, 10:00 - 18:00 CEST21 June 2023, 10:00 - 18:00 CEST22 June 2023, 10:00 - 12:00 CESTConditions of SaleView Conditions of Sale

Auktionsarchiv: Los-Nr. 45
Auktion:
Datum:
22.06.2023
Auktionshaus:
Bonhams London
101 New Bond Street
London, W1S 1SR
Großbritannien und Nordirland
info@bonhams.com
+44 (0)20 74477447
+44 (0)20 74477401
Beschreibung:

PAUL SÉRUSIER (1863-1927)Le Torrent
paravent à quatre feuilles, monté postérieurement en triptyque
huile et caséine sur toile
peint en 1893
four panels screen, later framed in a triptych
oil and casein on canvas
painted in 1893
52 x 120 cm : chaque panneau (20 1/2 x 47 1/4 in: each panel)Footnotes保罗·塞鲁西埃(1863-1927)
急流
油和酪蛋白,帆布油画
画于1893 年
Exposition
Paris, Didier Imbert Fine Art, "20 ans de Passion" Alain Delon, Peintures, Printemps 1990, pp. 46-47, no 14, ill.
Bibliographie
Marcel Guicheteau, Georgette Guicheteau, Paul Sérusier Pontoise, Graphédis, 1976, vol. II, p. 92, n°51 (illustré en couleurs p. 38 et illustré en noir et blanc p. 51).
Paul Sérusier est né le 9 novembre 1864 à Paris et mort le 7 octobre 1927 en Bretagne, région qui l'animera et le guidera toute sa vie. Venant de la classe moyenne aisée, Sérusier, diplomé de philosophie et de mathématiques, est tout d'abord un étudiant passionné en langues mortes et sciences.
En 1885, encore étudiant à l'académie Julian, il se lie d'amitié avec Maurice Denis Cette relation l'amène à une grande introspection en tant qu'artiste. Tout un groupe de jeunes étudiants gravitent autour de ces deux compères. Ils veulent révolutionner et moderniser la peinture pour rompre avec les codes de la peinture académique. Ils veulent également se défaire de l'impressionnisme non pas par mépris mais ils voient dans leur peinture une nécessité spirituelle et surtout esthétique.
Après un court séjour à Pont-Aven en 1888, pour y rencontrer ce groupe en vogue qu'était l'Ecole de Pont-Aven dont le membre le plus illustre n'était autre que Paul Gauguin Sérusier se lança et présenta ses toiles au Maître. Ce dernier l'encouragea en voyant son travail et lui conseilla d'utiliser des couleurs pures, vives, loin des dégradés des impressionnistes. Il lui suggéra de trouver à son tour une symbolique à ses toiles sans oublier leur valeur décorative, abandonner la perspective traditionnelle pour chercher un sens. Un choc esthétique se produit, Paul Sérusier revient à Paris avec une peinture réalisée sur une boîte de cigare que ses amis renommeront Le Talisman, reprenant tous les préceptes enseignés et conseillés par Gauguin. La magie de cet objet se répand au sein du groupe. Maurice Denis écrira à ce propos : « on distinguait un paysage informe, à force d'être synthétiquement formulé en violet, vermillon, vert véronèse, et autres couleurs pures, telles qu'elles sortent du tube, presque sans mélange de blanc ».
Après cette vision nouvelle, le groupe des Nabis se forme avec pour but de théoriser et débattre sur l'art, la religion, l'occultisme, les croyances. La quête spirituelle est au centre de leur réflexion et se traduit différemment pour chaque membre. Ce nouveau mouvement animé par la couleur est composé de « prophètes » en hébreu avec comme membres Maurice Denis Paul Sérusier Elie Ranson, Edouard Vuillard Henri Gabrield Ibels et Pierre Bonnard Au cœur de la vie artistique de son époque, le groupe s'ouvre sur une dimension nouvelle en parallèle du mouvement Art nouveau et des Arts and Crafts anglais, avec cette volonté commune d'introduire le « beau » dans le quotidien. Dès la formation du groupe d'influence symboliste, la question du décoratif s'impose comme un principe fondamental de l'unité de la création. Mais les Nabis et Sérusier garderont les traits caractéristiques de leur association inspirante par la stylisation des formes, le tracé décoratif en forme d'arabesques, les couleurs mattes disposées en aplat et les inspirations nées du vitrail et surtout du japonisme initié par le plus grand galeriste de l'époque Siegfried Bing Ce grand marchand et sa Galerie de « l'Art Nouveau » diffusent sa passion en ce lieu qui devient un sanctuaire pour de nombreux artistes.
Les Nabis, bien qu'alliance éphémère, ont été décisifs dans l'évolution de l'art au tournant du siècle et pour les Arts Décoratifs.  Ils participent pleinement à la révolution des arts appliqués par la création d'œuvres esthétiques, qui ornent un intérieur ; par la création de polyptiques qui relatent une histoire comme la commande réalisée pour le Palais Ivan Morozov, par la création de décors de théâtre comme dans « Ubu roi » de Jarry ou encore par la réalisation de paravents comme l'a fait ici notre « Nabi à la barbe rutilante ». Le plus frappant dans le projet décoratif des Nabis est leur désir de nous transmettre une vision embellie de la vie. Ce message est toujours aussi singulier aujourd'hui.
La dimension spirituelle de ce mouvement implique des incertitudes, des intransigeances et des révélations. Sérusier quant à lui remet en cause son éducation religieuse et recherche une spiritualité plus élevée. Il s'installe en 1891 à Huelgoat : « haut bois » ; la forêt et ses chaos rocheux l'envoûtent et les nombreuses légendes bretonnes alimentent son imaginaire empreint de magie, en particulier celles concernant l'ancienne Brocéliande. Il imagine les femmes de Huelgoat comme des prêtresses druidiques. Il témoigne de cet engouement à son ami fidèle Jan Verkade dans une lettre le 14 janvier 1893 :  « Mais je me sens de plus en plus attiré par la Bretagne, ma vraie patrie puisque j'y suis né de l'Esprit. Plus je pense à Huelgoat, plus il me semble que je n'ai fait qu'entrevoir ses merveilles encore inexplorées et vierges. »
C'est à cette époque que le peintre exécute le paravent que nous vous présentons à la vente, comme en témoigne cette autre lettre cette fois-ci adressée à Maurice Denis : « Mon cher Denis, Ne revenons pas sur ce qui est fait, si ce n'est remplacer, si tu veux, le Laboureur par les Petites Filles au bord de la mer. Je ne pensais plus à cette toile- que, j'aime beaucoup. Fais comme tu voudras. Quant à mon paravent, il est le point de départ d'une nouvelle période que je cherche et dont mes deux dernières toiles commencent à être des résultats. De plus, avec son entourage de peluche, et monté, il semblera aux Pelichtim un bibelot de boudoir plutôt qu'une œuvre d'art. Ceux-là regardent le cadre plus que le tableau ». Les Pelichtim ou les Philistins étaient pour les Nabis les non-initiés à leur art. En l'occurrence, Sérusier regrettait cette incompréhension de certains vis-à-vis des panneaux décoratifs qui étaient des œuvres destinées à s'inscrire dans un cadre particulier, comme sur un pan de mur en comparaison a la peinture de chevalet.
Ce paravent est une œuvre majeure par son format, en effet, si Sérusier est apprécié pour ces panneaux décoratifs, il semblerait qu'il n'en ait fait qu'un avec cette composition. Jadis un paravent, cette représentation de la forêt envoutante de Huelgoat est dépourvue de personnages qu'il a pourtant beaucoup représentés sous l'apparence de bretonnes dans ses tableaux pendant cette période. Avec cette technique d'aplats, de tons chauds et de contours, il donne du relief et du mouvement à cette féerie automnale dont on ne sait si elle est amicale ou hostile. Cette interprétation de Huelgoat la Celte est toute singulière de par sa composition mais l'est également de par son empreinte japonisante évidente. La vague d Hokusai, composée d'arabesques, donne de la vigueur à ce torrent bouillonnant. La végétation s'étiole au profit de petits « bonsaï » et de champignons mystérieux. L'utilisation de ces couleurs vives et chaudes témoignent de l'apprentissage laissé par Gauguin sur son œuvre de 1893. Mais cette absence de représentations féminines laisse à penser qu'il expérimente ici une autre envie. Peintre de génie, Sérusier nous offre ici un de ces plus beaux tableaux.
Paul Sérusier was born on November 9, 1864 in Paris and died on October 7, 1927 in Brittany, a place that would inspirit and guide him throughout his entire life. From an upper middle class background, Sérusier was initially a passionate student of dead languages, sciences and a graduate in philosophy and mathematics.
In 1885, while still a student at the Julian Academy, he became friends with Maurice Denis This relationship prompted him to reflect upon himself as an artist. A whole group of young students gravitated around the two friends. They wished to revolutionize and modernize art by breaking with the codes of academic painting. They also wanted to move on from impressionism, though not out of contempt, this was rather a spiritual and more importantly an aesthetic choice.
After a short stay in Pont Aven, in 1888, where he met a group that was on the rise, the School of Pont d'Aven, whose most illustrious member was none other than Paul Gauguin Sérusier took his chances and presented his paintings to the Master. The latter encouraged him when he saw his work and advised him to use pure, vivid colors rather than the gradations of the Impressionists. He suggested he too should find symbolism in his paintings while retaining their decorative values; that he should find a new perspective and depart from the traditional approach. An aesthetic shock occurred, Paul Sérusier returned to Paris with a painting on a cigar box his friends would rename The Talisman; it summarized all Gauguin's precepts, teachings and suggestions. The mystique of this object spread within the group. Maurice Denis wrote: "one could discern a shapeless landscape, pared down as it was in violet, vermilion, Veronese green, and other pure colors, such as they come out of the tube, almost without any addition of white."
This totally new approach led to the emergence of the Nabis, the group theorized and debated on Art, religion, occultism and ethos. At the center of their reflection was a spiritual quest which translated differently for each member. The new movement was inspired by color and was composed of "prophets" (Nabi in Hebrew). Its members were Maurice Denis Paul Sérusier Elie Ranson, Edouard Vuillard Henri Gabrield Ibels and Pierre Bonnard At the heart of the artistic life of their time, they explored new concepts in parallel with Art Nouveau and the English Arts and Crafts movement they sought to introduce Beauty into everyday life. From the beginning, the Symbolist group held as a fundamental principle of the unity of creation that art should be decorative. Sérusier and the Nabis maintained the characteristic features of their inspirational association namely stylized forms, decorative patterns such as arabesques, matte flat colors and stained glass inspired graphics as well as designs reminiscent of Japonism, initiated by the biggest gallery owner of the time Siegfried Bing This great dealer's Art Nouveau Gallery was a temple to his passion and became a sanctuary for many artists.
Although an ephemeral alliance, the Nabis were decisive in the evolution of Decorative Arts and art in general at the turn of the century. They participated fully in the revolution of applied arts by creating aesthetic works to adorn an interior: pluri-paneled narrative works such as those commissioned for the Ivan Morozov Palace; theatrical sets for Alfred Jarry's "Ubu roi" and decorative screens such as the "Nabi à la barbe rutilante". The decorative perspective of the Nabis is what strikes the most, transmitting an embellished vision of life, putting beauty at the heart of the quotidian was primordial.
The spiritual aspect of the movement implied disruption, intransigence and revelations which led Sérusier to question his religious education and seek a higher level of spirituality. In 1891, he settled in Huelgoat (high wood in Breton); the forest and its rocky chaos bewitched him, the numerous Breton legends fed his imagination with magic, in particular the stories concerning the ancient forest of Broceliande. He imagined the women of Huelgoat as druidic priestesses. He shared his enthusiasm with his faithful friend Jan Verkade in a letter on January 14, 1893: "But I feel more and more attracted to Brittany, my true homeland since I was born there of the Spirit. The more I think about Huelgoat, the more it seems to me that I have only had a glimpse of the forest's still unexplored and virgin wonders."
It was at this time that the painter executed the screen that we are presenting to you at the sale, as this other letter, this time addressed to Maurice Denis explains: "My dear Denis, let us not go back over what has been done, except to replace, if you wish, the Laboureur by Les petites filles au bord de la mer. I was no longer thinking of that painting, which I like very much. Do as you wish. As for my screen, it is the starting point of a new period that I am probing and of which my last two paintings are the first products. Moreover, with its plushy surroundings, once mounted, it will seem to the Pelichtims a boudoir trinket rather than a work of art. They look more at the frame than the painting." The Pelichtim or philistines were for the Nabis the uninitiated in their art. In this case, Sérusier regretted the lack of understanding of some towards decorative panels which were works intended to be set in a specific frame like a wall panel as opposed to that of an easel painting.
This screen is important because of its format, indeed if Sérusier is appreciated for his decorative panels, it would seem that this is the only one with such a composition. Formerly a screen, in this representation of the bewitching forest of Huelgoat, people are absent, contrary to his other paintings during that period in which Breton women were often represented. With his technique of flat tones, warm tones and contours, he created relief and movement within this autumnal extravaganza which might be either friendly or hostile. This interpretation of Huelgoat la Celte is quite singular for its composition but also for its obvious Japanese influence. Indeed, the arabesques in the composition of Hokusai's Wave bring vigor to the turbulent white waters. Here the vegetation fades away in favor of small "bonsaï" and mysterious mushrooms. The use of warm, vivid colors, testify to Gauguin's tutoring on Sérusier's work in 1893. But the absence of female representations would suggest that he is experimenting here with a new quest. Painter of genius, Sérusier offers us here one of his most beautiful paintings.Read MoreAdditional informationAuction informationBuyers' ObligationsALL BIDDERS MUST AGREE THAT THEY HAVE READ AND UNDERSTOOD BONHAMS' CONDITIONS OF SALE AND AGREE TO BE BOUND BY THEM, AND AGREE TO PAY THE BUYER'S PREMIUM AND ANY OTHER CHARGES MENTIONED IN THE NOTICE TO BIDDERS. THIS AFFECTS THE BIDDERS LEGAL RIGHTS.If you have any complaints or questions about the Conditions of Sale, please contact your nearest customer services team.Buyers' Premium and ChargesFor all Sales categories excluding Wine, Coins & Medals and Motor Cars and Motorcycles:Buyer's Premium Rates
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