Beschreibung:

Paire de personnages en coquillages Dans le goût Johan Mathias Jansen figurant un couple de personnages. leurs vêtements composés d'éclats de nacre, de coquillages ou d'élytres d'insectes; Allemagne, probablement Postdam vers 1780 - 1785. (quelques manques) H: 21 - L: 12 cm Bibliographie: P. Macnaghten, “Pearl and Paint”, dans Country Life, 25 mars 1954. Tout au long des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, de nombreux souverains, princes, aristocrates et grands amateurs européens eurent un attrait exceptionnel pour les coquillages ou pour les créations artistiques, voire architecturales, réalisées à base de coquillages en tout genre souvent sélectionnés pour leur rareté. De tels objets étaient exposés par leurs propriétaires dans des pièces qui leur étaient entièrement destinées que l'on nomme de nos jours des cabinets de curiosités et que l'on appelait en ce temps-là, dans les pays germaniques, des Kunstkammer. En France, au XVIIIe siècle, l'un des plus célèbres fut celui de Bonnier de Mosson qui comprenait plusieurs centaines de pièces, toutes choisies pour leur unicité. Dans les pays germaniques, dans ces Kunstkammer se côtoyaient des coquillages divisés, souvent de façon scientifique, par catégories, des fragments antiques, des coraux et de nombreuses pièces issues de monde de la Nature, tels que des œufs de volatiles...mais également des créations contemporaines conçues à partir de ces éléments végétaux ou minéraux auxquels les artistes et artisans du temps associèrent des montures d'argent, de vermeil ou d'or, tels que l'on peut en trouver dans certains musées, particulièrement au Staatliche Kunstsammlungen de Dresde (voir le catalogue de l'exposition Princely Spendor, The Dresden Court 1580-1620, 2004-2005, p.216-235). Dans ce domaine très spécifique des arts décoratifs les deux personnages que nous présentons sont de véritables raretés, tant par leur qualité, que par leur grande originalité. Ils sont réalisés à partir d'élytres et de petites coquilles qui servent à la représentation des habits, chapeaux, accessoires et bases de deux figures en pied: une dame de qualité tenant un bouquet de fleurs et un gentilhomme appuyé sur une canne. A notre connaissance il existe uniquement trois paires de figures comparables, mais qui se détachent sur des fonds peints à décor de paysages. Une première paire représente un jeune homme tendant une rose à une jeune fille et une femme achetant une volaille à un marchand ambulant (vente Sotheby's, Monaco, le 25 juin 1983, lot 183); une deuxième, figurant des joueurs de vielle et de flûte, se trouvait anciennement dans la collection Yves Saint-Laurent et Pierre Bergé (vente Christie's, Paris, les 23-25 février 2009, lot 646); enfin, une troisième, censée provenir des collections de Frédéric le Grand, fit partie de la collection d'Arturo Lopez-Willshaw (vente Sotheby's, Monaco, le 23 juin 1976, lot 38); cette dernière paire est signée par Johan Mathias Jansen, ce qui permet d'attribuer l'ensemble de ces œuvres à cet artiste hors du commun qui oeuvra principalement pour son plus important protecteur: Frédéric le Grand, amateur d'objets curieux et insolites, séduit par la personnalité et l'originalité de l'œuvre de Jansen. Johan Mathias Jansen (Postdam 1751-Königsberg 1794) débuta sa formation dans l'atelier d'Andreas Ludwig Krüger à Postdam, puis il partit visiter Vienne et fit un séjour à Rome pour se perfectionner et étudier l'Antiquité, enfin, il demeura quelques temps à Paris en 1773. L'année suivante, il rentra en Allemagne et implanta son atelier à Berlin et travailla pour une clientèle privée à des paysages et des portraits, mais également à la décoration intérieure du théâtre Dobbelsches pour son plus important mécène: Frédéric le Grand. Vers la fin de sa carrière, sa notoriété était immense et il fut nommé directeur de l'Ecole des Beaux-Arts de Königsberg.