Beschreibung:

MANUSCRIT. - RIBEYRE (marquis de). [Ensemble de 13 lettres autographes. 1864-1869]. Belle correspondance bibliophilique du marquis de Ribeyre à la fin de sa vie, à un destinataire non identifié, faisant état des ventes du moment avec des commentaires sur les joyaux des collections dispersées à l'époque, sur ses lectures, ses recherches et découvertes, ses voyages, ses loisirs et sur les maux de sa vie quotidienne. Au fil de la correspondance de cet amateur, il est question des ventes Pourtales, Alexandre Dumas fils, Chedeau de Saumur, Potier, Techener, Montmerqué, Dinaux, etc. Alors en exil à Bastia, Ribeyre écrit le 2 avril 1866 : «Voilà le stimulus qui m'a fait quitter mes livres, mes habitudes de collecteur et les aises d'un petit intérieur». Il brosse un tableau très dur des corses : «Il ne faut pas se le dissimuler, au fond c'est une existence triste et amère que celle qu'on peut mener ici. On ne vit que des gens qui veulent vous exploiter, et avec qui l'ont vit dans une défiance continuelle; pas une âme avec laquelle on puisse échanger un sentiment agréable. Pas une récréation intellectuelle : pas une figure sur laquelle l'oeil puisse se reposer agréablement ; beaucoup de vermine, nourriture mauvaise, vie quelquefois en danger et solitude complète. Le plus humble moine est heureux en comparaison [...] Quelle diable d'idée a pu me passer par le cerveau d'aller passer le reste de ma vieille jeunesse parmi les sauvages ?». Il termine sa missive à son ami par ses mots : «J'ai emporté avec moi tes volumes sur la Sardaigne ; si l'on venait à m'assassiner, tu feras tes réclamations au consulat français de Tempis». Le marquis de Ribeyre écrit avec beaucoup d'esprit et d'humour. Le 22 octobre 1864, il manda à son ami : «Paris est bruyant, Paris est sâle, Paris est ennuyeux ; une grande ménagerie de bêtes curieuses qui se regardent sans se connaître [...] à bientôt dans la ménagerie». Trois lettres portent en tête un cachet à froid avec ses armes (elles ont été découpées sur une quatrième). Le marquis de Ribeyre publia un ouvrage en 1856 intitulé : Origines, migrations et établissements des différentes races qui ont peuplé l'Europe (Paris, Dentu). Dans une lettre, datée du 5 décembre 1869, de Ribeyre avait pour projet de céder sa bibliothèque et «ces objets de luxe qui m'encombrent» afin d'en former un musée : «Je les donnerais avec ma bibliothèque à une ville de province qui voudrait former un commencement de musée à la condition de lui donner mon nom et de me servir une rente viagère». On joint le Catalogue des livres anciens reliés en maroquin avec armoiries choisis par feu M. de Ribeyre. Paris, Adolphe Labitte, 1873. In-8, broché. Vente des 30-31 octobre 1873. 105 numéros. Il possédait également une collection de tableaux des écoles française, flamande et italienne, qui fut mis en vente vers la même époque.