Beschreibung:

Le Christ aux enfants et la drachme du Tribut, au Yaudet, 1922 Tempera à l'oeuf sur toile, signée et datée 22 en bas vers la droite. 80 x 129 cm Provenance : - 1922, vendu par Denis à Druet pour 9 000 francs (CDV n°1162-1163 avec mention « G. Thomas » ; entré à la galerie Druet le 23 octobre 1922 sous le n° 9902). - 1925, vendu par la galerie Druet à Gabriel Thomas le 26 février (archives Druet) et demeuré dans sa collection jusqu’à son décès en 1932 (n°54 de l’inventaire de partage). - Resté par descendance dans la famille de Gabriel Thomas. Expositions : - Exposition annuelle du 1er groupe (13e année) : Maurice Denis Georges d’Espagnat, Hermann-Paul, Pierre Laprade .., galerie Druet, Paris, 5-16 mars 1923, n° 2. - Maurice Denis et la Bretagne. Les étés de Silencio, Domaine départemental, La Roche-Jagu, 6 juin-5 octobre 2009, n° 68. Bibliographie : - Suzanne Barazzetti-Demoulin, Maurice Denis 25 novembre 1870-13 novembre 1943, préface de Robert Rey, édition Grasset, Paris, 1945, page 292. - Figurera dans le catalogue raisonné de l’œuvre de Maurice Denis actuellement en préparation par Claire Denis et Fabienne Stahl (n° indexation du CRMD : 922.0024). Cependant, la facture de cette toile est singulière dans le corpus denisien. Ne faut-il pas voir ici un hommage explicite à la fresque de Masaccio dans la chapelle Brancacci (église Santa Maria del Carmine, Florence, vers 1425) (fig. 11)? Même répartition dans l'espace des groupes suivant la narration, vêtement et position analogues du Christ au centre, rapport comparable des figures traitées par masse au paysage, planéité de la surface... Les mentions du maître florentin dans les pages du journal du peintre viennent confirmer ce rapprochement. En 1907, il écrivait à son propos: « le style vient d'une affirmation de formes simples et d'une juxtaposition de tons francs: en somme, de la définition de l'objet avec un minimum de moyens » 3. Et plus loin, « extraordinaire apparition de sculpture large, de formes amples, d'un naturalisme rigoureux, stylisé par grandiloquence, comme toutes les oeuvres du Cinquecento, inspiré de l'antique, d'un art de maturité et de plénitude » 4. Le retour « au Carmine » en 1914 donne lieu à une réflexion sur la vraisemblance dans la peinture: « Situer dans l'éternel. Les Primitifs prennent des détails de la vie moderne et les transportent dans le sujet: souci de réalistes. L'effort de comprendre, en synthèse et sous un point de vue très général, le sujet n'interdit pas de le rendre actuel (...). L'idée de vraisemblance exclut le théâtral, le détail étranger au sujet, le beau groupe qui meuble sans tenir au sujet (...) » 5. Plus tard encore, il y reviendra, en affirmant: « Il a le don prodigieux de faire classique d'après nature, ce qui revient à ce que disait Cézanne: « Je veux faire d'après nature des tableaux de musée » 6. Il admire ses figures « faites du dedans, par le volume et les valeurs » 7. « Denis était père de quatre filles et de deux garçons quand il a conçu cette composition, qui s'inscrit dans la continuité des tableaux d'enfances peints antérieurement (...) » (...) - on citera en particulier l'ambitieux Laissez venir à moi les petits enfants (1900, huile sur toile, 185 x 189 cm, Neuss, Clemens-Sels Museum), qui évoque un autre passage de Évangiles. Le fait que sa seconde épouse, Lisbeth, exprimait de nouvelles espérances en cette année 1922 8 - il s'était marié en février - n'est peut-être pas étranger au choix de ce sujet. Ces thèmes - les enfants et la place de l'argent - étaient chers à Gabriel Thomas, qui possédait déjà le grand Christ aux enfants (1910, huile sur toile, 154 x 204 cm, collection particulière) 9, ainsi que La drachme du tribut, pont de Chioggia (1922, huile sur toile, 50 x 73 cm, collection particulière), inspirée du voyage à Venise. Les archives Druet indiquent 1925 comme date de vente à G. Thomas, alors que le Carnet des Dons et Ventes du peintre en 1922, ainsi que l'exposition de 1923 mentionnent déjà Gabriel T