Beschreibung:

Auto-portrait à l'ombre sur un bateau, Formentor, Majorque, Baléares, 1933 Tirage argentique d'époque sur papier cartoline Agfa-Brovira, signé au crayon sur le montage, cachet humide au dos «Jean Moral-Paris» et numérotation manuscrite 27 x 23,3 cmJean MORAL (1906-1999) Découvre la photographie à l'adolescence. Paris est son terrain de jeu. Le photographe autodidacte s'essaie, s'initie aux compositions graphiques: plongées, contre-plongées, surimpressions, vues nocturnes et solarisations. Son premier employeur est l'atelier Tolmer où il travaille comme graphiste à la fin des années 20, puis comme photographe. Il y rencontre Pierre Boucher En 1931, Jean Moral collabore au manifeste de la nouvelle vision réalisé par l'atelier Tolmer, “Mise en page. The Theory and Practice of Lay-Out", il y apporte sa contribution en tant que graphiste. Quelques années auparavant, il rencontre sa future femme, Juliette. Comme Jean Moral photographie ce qu'il aime, il photographie Juliette. Lors de vacances sur la côte Atlantique, au bois de Boulogne, en Espagne... La jeune femme est naturelle, pétillante, les photographies de Jean Moral transmettent la spontanéité et la joie de son modèle favori. Les séries qu'il réalise de Juliette (nus, en maillot en plein air...) participent largement dans le contexte de l'époque à l'évolution de l'image des femmes des années 30. Ce nouveau style de reportage photographique séduit les rédactions des magazines, les publications s'enchaînent: Vanity Fair, Votre Beauté, Paris Magazine, Match, Die Dame, Photographies d'Arts et métiers graphiques, Modern Photography... Il est également sollicité par l'éditeur Lucien Vogel et Carlo Rim pour collaborer à Vu. Jean Moral fréquente de nombreux artistes: Parry, Tabard, Sougez, Picabia, Erté... et le graphiste de mode péruvien Reynaldo Luza. Ce dernier l'introduit en 1933 à la rédaction d'Harper's Bazaar qui l'envoie aussitôt en Espagne réaliser un reportage sur la villa dessinée par Luza à Formentor aux Baléares, publié dans le magazine américain en juillet 1933. A cette époque, le baron Adolf de Meyer impose depuis plus de 15 ans des séances de photos de mode organisées dans l'univers calfeutré des studios. Jean Moral révolutionne ce genre en mettant en scène le mannequin, avec en deuxième plan, Paris. Les modèles sont mis en scène dans un réalisme de situation... La rue, les quais, les places deviennent ses plateaux de prises de vues... place de la Concorde, place Vendôme, Palais Royal... Carmel Snow, rédactrice en chef d'Harper's Bazaar voit en Jean Moral l'opportunité de rajeunir visuellement l'univers de la mode, en corrélation avec les tendances actuelles. Pendant la guerre il reprend le dessin et retourne à la photographie de 1945 à 1952, toujours pour Harper's Bazaar. Par la suite, et jusqu'à la fin de sa vie, Jean Moral se consacrera au dessin et la peinture. Il décède le 19 décembre à Lausanne à l'âge de 93 ans. Figure essentielle de la Nouvelle Vision (au même titre que Germaine Krull François Kollar Maurice Tabard Florence Henri , Jean Moral n'a pas publié d'ouvrages sur son travail et apparait plus tardivement sur le marché de la photographie. Une rétrospective lui est dédiée en 1999-2001 sous le titre «Jean Moral, l'oeil capteur», conjointement entre différents musées: musée de Grenoble, musée Nicéphore Niepce à Chalon-sur-Saône et musée de l'Elysée à Lausanne. Les photographies de Jean Moral font partie des collections de musées internationaux, MOMA, Bibliothèque Nationale... Bibliographie: Des années folles aux années noires - Christian Bouqueret, Paris, - Marval, 1997 - Jean Moral L'oeil capteur - Christian Bouqueret, Paris - Marval, 2000