Beschreibung:

Importante Vierge à l'Enfant en pierre calcaire sculptée en ronde-bosse. Debout, de proportion longiligne, elle porte l'Enfant allongé dans ses deux bras; beau visage ovale, au front haut, aux yeux en amande, au long nez droit, à la bouche menue esquissant un sourire, au menton aigu; elle est coiffée d'une couronne tressée posée sur la chevelure tombant en longues mèches ondulées sur les épaules et dans le dos; elle est vêtue d'une robe à la simple encolure et d'un manteau dont les pans sont maintenus sur la poitrine par deux lacets fixés à des rosaces orfévrées; les pieds sont chaussés de socques; le pan gauche du manteau, ramené sur le devant enveloppe le dos de l'Enfant; drapés d'une grande complexité formant des plis profonds et anguleux en V ouverts sous la taille, un rabat mouvementé autour du bras gauche et un plissé froissé sous l'Enfant; celui-ci, au corps entièrement nu, présente une attitude animée, une jambe fléchie, l'autre étendue, le bras droit levé avec la main bénissante. Crochet de fixation en fer forgé au dos. Brabant, Bruxelles, attribuée à Jean Borman I (actif de 1479 à 1520), vers 1490/1500 H_194 cm (quelques érosions notamment en partie basse et légers accidents, restes de préparation blanche) Ouvrages consultés: J. Mambour, La Vierge à l'Enfant dans la sculpture en Hainaut, t. I, Mons, 1981, pp 93-98; A. Huysmans sous la direction de, La sculpture des Pays-Bas méridionaux et de la Principauté de Liège, Barcelone, 1999.Cette Vierge, compte-tenu de sa grande taille, a certainement fait partie du décor d'un important édifice religieux. Elle réunit plusieurs caractères qui la rattachent au groupe de Vierges dit “bormanesque” qui sont conservées dans des églises du Brabant et du Hainaut: élégance raffinée, silhouette longiligne, traits du visage rappelant ceux du gisant de Marguerite de Bourgogne (fig.a), particularités vestimentaires comme la couronne tressée et les chaussures à patins et enfin les plis des draperies, au modelé un peu sec marqué de fermeté. Les Vierges à l'Enfant des églises de Soignies, de Marcq, de Braine-le-Comte notamment (fig.b) en donnent des exemples mais cette grande Vierge en pierre en offre la version la plus achevée.Personnalité exceptionnelle de l'art brabançon, Jan Borman ou Borremans fut inscrit à la Guilde des tailleurs de pierre, maçons et sculpteurs de Bruxelles en 1479. Il était considéré à son époque comme “die beste meester beldsnyderle” (le meilleur sculpteur en bois). La seule oeuvre signée par lui est le fameux retable de saint Georges visible au Musée du Cinquantenaire, chef d'oeuvre du gothique tardif (inv.362). C'est à partir de ce retable et du gisant du mausolée de Marguerite de Bourgogne dans l'église Notre-Dame de Bruges - dont il aurait réalisé le modèle en bois - qu'on lui rattache d'autres sculptures. On lui attribue ainsi la paternité d'une délicate statuette en chêne représentant Marie-Madeleine du Musée de Bruxelles dont les traits du visage ne sont pas sans rappeler ceux de cette imposante Vierge (inv.2992, fig.c). Son art s'est largement inspiré des grands peintres flamands du XVe siècle. On retrouve en effet, particulièrement dans cette Vierge en pierre, la nervosité graphique d'un Rogier van der Weyden ainsi que l'élégance des canons allongés d'un Dirk Bouts