Beschreibung:

icône représentant le Christ Pantokrator et sur les marges Saint André et Sainte Thekla, Moscou, XIXe. H. 35.5x31x2.3 cm On peut voir une icône proche par son style dans McDougals, Russian icons and works of art, London, décembre 2010, N°634 Provenance : Collection suisse Référence: Christ Pantokrator LOT 29, 75, 77, 95, 113, 114 Représenté toujours en position frontale, il est trônant ou en buste, il bénit de sa main droite et tient un livre dans la gauche. Dans son nimbe, trois lettres grecques l'identifient comme « Celui qui est » ou « Je suis celui qui suis ». Sur le livre qu'il tient, le plus souvent ouvert, est écrit : « Venez à moi... et je vous soulagerai ». Il s'agit d'un texte contracté de Matthieu (Mt, 11, 28-29). Le texte est en union avec le sens profond de l'image. Le Christ Pantokrator, le Tout-Puissant, est celui qui règne sur le ciel et la terre et c'est à lui que tout doit se soumettre. La place qu'il tient dans les églises byzantines montre l'importance du sujet. D'après les exégètes, cette image exprime l'exercice d'un pouvoir universel et représente une interprétation du terme Sabaoth. L'Apocalypse johannique en fait usage pour désigner le Christ mais, d'une manière générale et pour longtemps dans la littérature et la liturgie, il est réservé au Père. C'est surtout dans la tradition alexandrine au IIIe, et par la méditation du thème de la Sagesse divine qu'on l'applique au Logos avec l’intention de souligner son identité en substance et en attributs avec Dieu le Père. En fait la sémantique de l'appellation oscille entre deux sens « omnipotent » et « omniscient » et trois fonctions conserver, embrasser et dominer. Ainsi c'est le thème de la Toute-Puissance qui l'emporte. A Byzance, le titulaire impérial de autocrator met l'accent sur le pouvoir souverain, dominateur mais aussi sur son universalité (Capizzi, 1964). Il s'agit donc d'une iconographie où l'expression religieuse emprunte le langage de la majesté impériale et, réciproquement, la représentation religieuse retentit sur l'iconographie politique. Ceci se comprend en raison d'une conception du pouvoir impérial qui fait de l'Empereur un chef à la fois spirituel et temporel. Le « Basileus » est un reflet et un délégué, sur terre, de la toute-puissance divine. Les représentations ne vont pas sans jouer de ces analogies entre le Pantokrator et le Basileus, d'où aussi l'énorme succès de son iconographie. Elle commence à se propager au Ve sans discontinuité et sans limites géographiques. De Constantinople à Kiev, en Sicile, en Cappadoce et à Venise, ces représentations se répercutent au delà de leurs variations, liées par des fondements théologiques et esthétiques communs. Tantôt le caractère juridique, impérial ou justicier est plus marqué, donnant lieu à un visage sévère et sombre. Tantôt, le Souverain est davantage empreint de douceur. En règle générale, le Pantokrator byzantin et plus juridique et transcendant. La Russie lui choisit une image beaucoup plus paternelle et tendre, exprimant plus le « Père » que l' « Empereur », sans gommer pour autant le caractère de puissance et de majesté (B. Duborgel, 2004). Littérature : C. Capizzi, Pantokrator (Saggio d'esegesi litterario-iconografica), Rome, 1964, passim B. Duborgel, L'icône : art et pensée de l'invisible, Saint-Etienne, 2004. Condition: Pertes et endommagements de la couche picturale.