Beschreibung:

COFFRE D'APPARAT Bois de chêne H: 97 cm - L: 175,5 cm - P: 59 cm Allemagne - XVIème siècle Pieds arrière entés, quelques partie décollées, fentes. Très bel état général L'art de la première Renaissance se déploie avec élégance dans ce coffre d'apparat, solide et équilibré. La façade du coffre s'organise en trois registres soulignés de fortes moulures, comportant chacun quatre travées. Soubassement et entablement accueillent un décor nouveau d'incrustation de bois clair et sombre, qui forme des arabesques identiques pour chaque niveau et alternées. Ce jeu de matière quasi pictural met en valeur l'étage intermédiaire sculpté. Les niches en plein cintre, délimitées par des pilastres et scandées de montants cannelés, s'ornent d'arabesques feuillagées et de cuirs découpés, sur lesquels se posent des médaillons. Au centre, une figure de face en relief très ressorti s'inscrit dans la moulure du médaillon. La variété de détails est étonnamment riche: formes féminines et masculines alternent, tournées vers l'extérieur, indépendantes. Mais l'agencement est ordonné: les figures fonctionnent par couple, gentilshommes barbus et austères, dames de Cour a la longue chevelure ondulée ceinte d'une couronne ou retenue sous une coiffe sévère. L'intensité de l'expression plaiderait en faveur du portrait. Mais les visages des hommes d'une part, des femmes d'autre part sont identiques, visages au front haut et au petit menton arrondi, dans la tradition de l'Ecole de Cologne. Ils imposent des types liés aux thèmes de l'âge ou de la filiation. Il peut s'agir du même couple à deux âges de la vie (couple jeunes/ vieux), des parents et des enfants selon un schéma père/fille, mère/fils, ou de familles de haute lignée unies par les liens du mariage (mariés au centre). Les guirlandes de fruits animant le troisième panneau le laissent supposer. Sur les petits côtés, des poignées rappellent que le coffre a d'abord été conçu pour voyager. La gravure d'un arc retombant sur des pilastres cannelés rappelle les motifs de façade. La construction autant que les choix décoratifs place ce modèle au confluent des traditions allemandes et des influences flamande et italienne, associant la tradition gothique à la liberté d'ornementation de la Renaisssance. L‘Allemagne travaille le chêne, sculpte les pilastres, socle les coffres. Elle emprunte à la Flandre le décaissement des couvercles et les médaillons à têtes ressorties. A l'Italie l'arabesque et les cuirs, l'incrustation des bois, les motifs des médailles et des majoliques. Elle produit un art original, d'une très belle qualité d'exécution, où la continuité l'emporte sur la rupture, où les ornements nouveaux s'intègrent à une vision géométrique de l'espace qui va perdurer pendant les siècles suivants dans les pays germaniques. Référence: Coffre du musée de Hamm?