Beschreibung:

Carnet et croquis, s.l. [sans doute Paris ?], vers 1910. Carnets non répertoriés du patineur de bronze préféré d'Auguste Rodin. Peu de documents concernant Jean-François-Limet semblent avoir survécu. Ces carnets permettent d'apprécier l'art de l'esquisse de celui qui eut une formation de peintre mais une destinée de patineur de bronze du plus grand des sculpteurs de l'époque et qui fut l'un de ses premiers photographes. 1. Carnet relié, 128 ff., papier crème quadrillé, une date dans le carnet "Paris, février 1910", couverture en toile vernie noire. Dimensions: 185 x 115 mm. Nombreuses inscriptions sur la contre-garde supérieure: "Limet, Jean / Limet / L. Louis / Rose [Beuret ?] thé Carmen / Res. Carmen"; sur le premier feuillet: "Mon. Salva 81 rue Saint-Lazare; Sale, rue de Seine, 20 le mardi et vendredi de 8h à 3 heure; Bertyin, rue de la Santé; Buyniel, 26 rue Duroc tous les jours"; sur la contre-garde inférieure: "...universelle de l'Homme; [Atelier ?] 280 rue Saint-Jacques a voir [à noter que Rodin a occupé un atelier rue St-Jacques; Rodin occupera successivement plusieurs maisons, rue des Fossés Saint -Jacques, rue Saint- Jacques, rue des Grands-Augustins]; 81 ou 80 rue Sene ( ?)"; recto du dernier feuillet: "Paul Chéron, poste restante Bd Diderot" [Paul Chéron dirigea la gazette des Beaux-Arts pour laquelle Rodin donna des gravures, notamment un Victor Hugo de face]. Dessins à l'encre brune et à la mine de plomb, surtout des esquisses de portraits en pied, personnages féminins avec chapeaux, personnage masculin avec cape, bustes avec femmes coiffées de chapeaux et l'inscription "100 g. de terre de Sienne brul." 2. Carnet non relié (bi-feuillets), 56 ff., sans couverture (broché à l'origine), papier crème non réglé. Dimensions: 112 x 116 mm. 3. Feuillet isolé (papier crème quadrillé), arraché à un carnet, avec dessins à la mine de plomb, profiles et dessins de bottes, lampadaire. Le dessin le plus abouti au verso représente un homme à moustaches. Note à la mine de plomb: "Allez chez Orleans Samedi 2 ?? au plus tard". Nombreux dessins divers, à l'encre, à la mine de plomb et au crayon bleu. Signalons une composition d'une danseuse rappelant les tableaux orientalistes du XIXe siècle; un portrait d'homme à barbe (Rodin ?). A noter que le format de ce feuillet isolé ne correspond pas au format du carnet relié ni du carnet broché. Il semble qu'il ait été arraché à un carnet, du type Carnet 15 de Rodin (C. Judrin, Inventaire des dessins, Paris, Éditions du Musée Rodin, 1992, p. 94); des chiffres et multiplications (annotations de mesure) au recto du feuillet. Jean-François-Limet (1855-1941) fut le patineur de bronze préféré d'Auguste Rodin et un photographe amateur. Il photographia, par exemple, les Bourgeois de Calais en 1895 (tirage conservé au Musée Rodin, Paris). Il effectua plusieurs prises de vue des sculptures groupées à Meudon avant leur départ pour des expositions (voir H. Pinet, "Faute d'une documentation plus étoffée sur le personnage, nous n'en savons guère plus sur sa carrière parallèle de photographe...", in Pinet, H., Les photographes de Rodin, Musée Rodin, 9 avril-7 juillet 1986, p. 7). Si l'on dénombre jusqu'à vingt-huit fonderies avec lesquelles Rodin a collaboré, il apparaît que de 1900 à 1910, le sculpteur a confié la quasi-totalité du patinage de ses oeuvres - tâche des plus délicates - à Jean Limet qui demeurait entre autres à Cayeux dans le Nord. Les fonderies lui envoyaient les bronzes pour patinage. Jean Limet travaillera pour les Fonderies Rudier - et notamment Eugène Rudier qui reprend à son oncle François Rudier, la clientèle d'Auguste Rodin dont la notoriété est déjà internationale - jusqu'à sa mort en 1941, surveillant et patinant tout spécialement les fontes posthumes d'Auguste Rodin. Fils d'un patron métallurgiste, ingénieur chimiste ayant une vocation de peintre, Limet fait la connaissance de Rodin via Carriès avec lequel il expéri-mentait des patines. Rodin en fait son patineur exclusif, et so