Premium-Seiten ohne Registrierung:

Auktionsarchiv: Los-Nr. 34

Blouet, Guillaume Abel

Schätzpreis
2.000 € - 3.000 €
ca. 2.131 $ - 3.196 $
Zuschlagspreis:
n. a.
Auktionsarchiv: Los-Nr. 34

Blouet, Guillaume Abel

Schätzpreis
2.000 € - 3.000 €
ca. 2.131 $ - 3.196 $
Zuschlagspreis:
n. a.
Beschreibung:

Lot DetailsAuthenticity guaranteedAuthenticity guaranteedXIXe siècle (lots 28 à 50)
Blouet, Guillaume AbelJournal d’un voyage de Paris aux États-Unis de l’Amérique du Nord, 1836-1837. Manuscrit autographe signé.11 mai 1837.
85 pages in-4 (250 x 220 mm), montées sur onglets sous cartonnage de percaline bleu nuit, titre doré au premier plat.Minimes frottements.
Les prisons américaines étudiées par un Français.
Récit d’une mission d’étude sur le système carcéral américain, menée en compagnie du juriste Frédéric-Auguste Demetz.
Relation soigneusement calligraphiée de ce voyage sur la côte est des États-Unis au cours duquel Blouet visita une dizaine de prisons dans le but d’améliorer le système pénitentiaire en France.
C’est à la demande du ministre de l’Intérieur, M. de Gasparin, que l'architecte s’embarque au Havre le 20 novembre 1836, en compagnie d’un de ses élèves qui a l’avantage de parler anglais. Après 45 jours de navigation, il est au milieu des glaces de l’Hudson, tout d’abord peu séduit par New York dont l’aspect est cependant remarquable : "son sol est plat et bas, ses maisons presque toutes en briques ressemblent autant que possible à celles de Londres, une douzaine de clochers presque tous pointus dominent les habitations ; l’ensemble de cette ville offrirait fort peu d’intérêt comme aspect sans la grande quantité de navires qui bordent ses deux fleuves".Ayant rejoint Demetz à Philadelphie, il débute la tournée de plusieurs prisons, tout en visitant les villes traversées et commentant l’architecture américaine qui s’inspire de façon un peu faible selon lui du style antique ou gothique. Après Philadelphie, il se rend à Washington, Richmond, Baltimore, Boston et de nouveau à New York, pour étudier les prisons de Blackwell et de Sing-Sing : "j’éprouve, comme dans toutes celles que nous avons déjà vues, un sentiment pénible à l’aspect des malheureux condamnés qui le plus souvent ne sont devenus coupables que par ignorance ou par misère. […] Remédions à la misère des pauvres, donnons-leur de l’instruction et il y aura moins de délits !". À Auburn, il visite l’établissement le plus ancien des États-Unis, "celui qui a donné son nom au système qui consiste dans l’isolement des détenus la nuit, et le travail en commun durant le jour".
Blouet évoque également de nombreuses soirées ou dîners dans la bonne société franco-américaine, les très nombreux incendies qui éclatent dans les villes, parle de ses conditions de voyage, se plaignant régulièrement du froid et de la neige, s’imaginant que l’Amérique n’est habitée que par des gens qui se déplacent, "qui ne font que passer pour toujours aller ailleurs, si la fortune ici se trouve sur les grandes routes les naturels sont certains de ne pas la manquer car il est impossible de voir un peuple plus nomade".Il se montre d’ailleurs peu tendre pour les Américains qu’il juge le plus souvent "égoïstes, sans cœur, parlant beaucoup de liberté et voulant l’esclavage des nègres […] ils sont en général très présomptueux ; aussi ne manquent-ils jamais de dire, et ils en sont très persuadés, qu’ils sont le plus grand peuple du monde".
Après avoir passé trois mois à dessiner, mesurer et prendre des renseignements sur les prisons américaines, il s’accorde un voyage aux chutes du Niagara (voir lot 32), admirant ce prodigieux spectacle, et visitant une réserve indienne où il est frappé par la beauté fière de la population.
Toujours en compagnie de Demetz et de son assistant, M. Verel, il repart pour l’Europe le 10 avril 1837, débarquant à Liverpool et débutant cette fois la tournée de quelques prisons anglaises.De retour sur le sol français en mai 1837, après six mois de voyage, le journal de Blouet se clôt sur ces mots : "j’avais acquis la certitude que la France vaut mieux pour un Français que tous les autres pays de la terre, et particulièrement l’Amérique du Nord : pays le plus désenchanteur qu’un artiste puisse jamais visiter".
En 1839, Blouet est nommé inspecteur général des prisons. En 1843, il rapporte : "lorsqu’en 1836 je fus chargé par M. le Ministre de l’Intérieur d'aller, conjointement avec M. Demetz, alors conseiller à la cour royale de Paris, étudier les systèmes pénitentiaires d'Amérique, lui, comme magistrat, sous le rapport des lois et du régime administratif, moi, comme architecte, sous celui des constructions, mon premier soin fut de me procurer tout ce qui pouvait me guider dans mes recherches. […] Il ne sera peut-être pas inutile de dire ici que tous les ouvrages que je lus avant mon départ, et pendant ma longue et pénible traversée, eurent pour résultat de me donner sur les deux régimes désignés par les noms d'Auburn et de Philadelphie […] une opinion anticipée en faveur du régime d'Auburn ; mais je dois dire aussi que l'examen approfondi que je fis sur les lieux, la changea complètement, et que, ainsi que tous les voyageurs dont je viens de parler, je revins partisan du régime de Philadelphie, parce qu'il m’avait paru plus réformateur, plus intimidant et, malgré sa sévérité, plus humain que le précédent […] Depuis, j'ai visité les prisons d'Angleterre, celles de la Suisse et de Rome; j'ai vu toutes les maisons centrales de France et une grande partie de nos prisons départementales ; des plans et des descriptions, en me faisant connaître celles des prisons des pays étrangers que je n'ai pas visitées, m'ont initié au régime qu'on y applique, et toutes ces études, loin de changer l'opinion que je m'étais faite en Amérique, n'ont fait que la fortifier" (A. Blouet, Projet de prison cellulaire… Didot frères, 1843).
[On joint :]HAVILAND, John. Lettre autographe signée à MM. Demetz et Blouet. Philadelphia 10 février 1839 (2 pages in-4, à l’adresse de Blouet à Paris ; en anglais].Intéressante lettre concernant le rapport des deux architectes sur les établissements pénitentiaires qu’ils ont visités, évoquant notamment l’amélioration dans la ventilation, la fermeture des portes de cellules, et des problèmes de cruauté et de maltraitance dans la prison de Sing-Sing.L'architecte John Haviland (1792-1852) est une figure majeure de l'architecture néo-classique américaine et le concepteur de plusieurs prisons aux États-Unis.Condition reportMinimes frottements.
The lot is sold in the condition it is in at the time of sale. The condition report is provided to assist you with assessing the condition of the lot and is for guidance only. Any reference to condition in the condition report for the lot does not amount to a full description of condition. The images of the lot form part of the condition report for the lot. Certain images of the lot provided online may not accurately reflect the actual condition of the lot. In particular, the online images may represent colors and shades which are different to the lot's actual color and shades. The condition report for the lot may make reference to particular imperfections of the lot but you should note that the lot may have other faults not expressly referred to in the condition report for the lot or shown in the online images of the lot. The condition report may not refer to all faults, restoration, alteration or adaptation. The condition report is a statement of opinion only. For that reason, the condition report is not an alternative to taking your own professional advice regarding the condition of the lot. NOTWITHSTANDING THIS ONLINE CONDITION REPORT OR ANY DISCUSSIONS CONCERNING A LOT, ALL LOTS ARE OFFERED AND SOLD "AS IS" IN ACCORDANCE WITH THE CONDITIONS OF SALE/BUSINESS APPLICABLE TO THE RESPECTIVE SALE.ProvenanceFamille Blouet (par descendance).
Guillaume Abel Blouet (1795-1853) fut l'élève de Pierre Jules Delespine et remporta en 1821 le grand prix de Rome, devenant pensionnaire de la villa Médicis entre 1821 et 1826. C’est pendant l'expédition scientifique de Morée en Grèce qu’il découvrit l'emplacement du temple de Zeus à Olympie en 1829. Chargé de terminer l'arc de triomphe de l'Étoile, inauguré en 1836, il effectua par la suite de nombreux voyages aux États-Unis, en Angleterre et en Suisse afin d'étudier le système pénitentiaire de ces pays pour améliorer le système français. C’est lui qui réalisa les plans de la colonie de Mettray.

Auktionsarchiv: Los-Nr. 34
Auktion:
Datum:
22.02.2023 - 01.03.2023
Auktionshaus:
Sotheby's
34-35 New Bond St.
London, W1A 2AA
Großbritannien und Nordirland
+44 (0)20 7293 5000
+44 (0)20 7293 5989
Beschreibung:

Lot DetailsAuthenticity guaranteedAuthenticity guaranteedXIXe siècle (lots 28 à 50)
Blouet, Guillaume AbelJournal d’un voyage de Paris aux États-Unis de l’Amérique du Nord, 1836-1837. Manuscrit autographe signé.11 mai 1837.
85 pages in-4 (250 x 220 mm), montées sur onglets sous cartonnage de percaline bleu nuit, titre doré au premier plat.Minimes frottements.
Les prisons américaines étudiées par un Français.
Récit d’une mission d’étude sur le système carcéral américain, menée en compagnie du juriste Frédéric-Auguste Demetz.
Relation soigneusement calligraphiée de ce voyage sur la côte est des États-Unis au cours duquel Blouet visita une dizaine de prisons dans le but d’améliorer le système pénitentiaire en France.
C’est à la demande du ministre de l’Intérieur, M. de Gasparin, que l'architecte s’embarque au Havre le 20 novembre 1836, en compagnie d’un de ses élèves qui a l’avantage de parler anglais. Après 45 jours de navigation, il est au milieu des glaces de l’Hudson, tout d’abord peu séduit par New York dont l’aspect est cependant remarquable : "son sol est plat et bas, ses maisons presque toutes en briques ressemblent autant que possible à celles de Londres, une douzaine de clochers presque tous pointus dominent les habitations ; l’ensemble de cette ville offrirait fort peu d’intérêt comme aspect sans la grande quantité de navires qui bordent ses deux fleuves".Ayant rejoint Demetz à Philadelphie, il débute la tournée de plusieurs prisons, tout en visitant les villes traversées et commentant l’architecture américaine qui s’inspire de façon un peu faible selon lui du style antique ou gothique. Après Philadelphie, il se rend à Washington, Richmond, Baltimore, Boston et de nouveau à New York, pour étudier les prisons de Blackwell et de Sing-Sing : "j’éprouve, comme dans toutes celles que nous avons déjà vues, un sentiment pénible à l’aspect des malheureux condamnés qui le plus souvent ne sont devenus coupables que par ignorance ou par misère. […] Remédions à la misère des pauvres, donnons-leur de l’instruction et il y aura moins de délits !". À Auburn, il visite l’établissement le plus ancien des États-Unis, "celui qui a donné son nom au système qui consiste dans l’isolement des détenus la nuit, et le travail en commun durant le jour".
Blouet évoque également de nombreuses soirées ou dîners dans la bonne société franco-américaine, les très nombreux incendies qui éclatent dans les villes, parle de ses conditions de voyage, se plaignant régulièrement du froid et de la neige, s’imaginant que l’Amérique n’est habitée que par des gens qui se déplacent, "qui ne font que passer pour toujours aller ailleurs, si la fortune ici se trouve sur les grandes routes les naturels sont certains de ne pas la manquer car il est impossible de voir un peuple plus nomade".Il se montre d’ailleurs peu tendre pour les Américains qu’il juge le plus souvent "égoïstes, sans cœur, parlant beaucoup de liberté et voulant l’esclavage des nègres […] ils sont en général très présomptueux ; aussi ne manquent-ils jamais de dire, et ils en sont très persuadés, qu’ils sont le plus grand peuple du monde".
Après avoir passé trois mois à dessiner, mesurer et prendre des renseignements sur les prisons américaines, il s’accorde un voyage aux chutes du Niagara (voir lot 32), admirant ce prodigieux spectacle, et visitant une réserve indienne où il est frappé par la beauté fière de la population.
Toujours en compagnie de Demetz et de son assistant, M. Verel, il repart pour l’Europe le 10 avril 1837, débarquant à Liverpool et débutant cette fois la tournée de quelques prisons anglaises.De retour sur le sol français en mai 1837, après six mois de voyage, le journal de Blouet se clôt sur ces mots : "j’avais acquis la certitude que la France vaut mieux pour un Français que tous les autres pays de la terre, et particulièrement l’Amérique du Nord : pays le plus désenchanteur qu’un artiste puisse jamais visiter".
En 1839, Blouet est nommé inspecteur général des prisons. En 1843, il rapporte : "lorsqu’en 1836 je fus chargé par M. le Ministre de l’Intérieur d'aller, conjointement avec M. Demetz, alors conseiller à la cour royale de Paris, étudier les systèmes pénitentiaires d'Amérique, lui, comme magistrat, sous le rapport des lois et du régime administratif, moi, comme architecte, sous celui des constructions, mon premier soin fut de me procurer tout ce qui pouvait me guider dans mes recherches. […] Il ne sera peut-être pas inutile de dire ici que tous les ouvrages que je lus avant mon départ, et pendant ma longue et pénible traversée, eurent pour résultat de me donner sur les deux régimes désignés par les noms d'Auburn et de Philadelphie […] une opinion anticipée en faveur du régime d'Auburn ; mais je dois dire aussi que l'examen approfondi que je fis sur les lieux, la changea complètement, et que, ainsi que tous les voyageurs dont je viens de parler, je revins partisan du régime de Philadelphie, parce qu'il m’avait paru plus réformateur, plus intimidant et, malgré sa sévérité, plus humain que le précédent […] Depuis, j'ai visité les prisons d'Angleterre, celles de la Suisse et de Rome; j'ai vu toutes les maisons centrales de France et une grande partie de nos prisons départementales ; des plans et des descriptions, en me faisant connaître celles des prisons des pays étrangers que je n'ai pas visitées, m'ont initié au régime qu'on y applique, et toutes ces études, loin de changer l'opinion que je m'étais faite en Amérique, n'ont fait que la fortifier" (A. Blouet, Projet de prison cellulaire… Didot frères, 1843).
[On joint :]HAVILAND, John. Lettre autographe signée à MM. Demetz et Blouet. Philadelphia 10 février 1839 (2 pages in-4, à l’adresse de Blouet à Paris ; en anglais].Intéressante lettre concernant le rapport des deux architectes sur les établissements pénitentiaires qu’ils ont visités, évoquant notamment l’amélioration dans la ventilation, la fermeture des portes de cellules, et des problèmes de cruauté et de maltraitance dans la prison de Sing-Sing.L'architecte John Haviland (1792-1852) est une figure majeure de l'architecture néo-classique américaine et le concepteur de plusieurs prisons aux États-Unis.Condition reportMinimes frottements.
The lot is sold in the condition it is in at the time of sale. The condition report is provided to assist you with assessing the condition of the lot and is for guidance only. Any reference to condition in the condition report for the lot does not amount to a full description of condition. The images of the lot form part of the condition report for the lot. Certain images of the lot provided online may not accurately reflect the actual condition of the lot. In particular, the online images may represent colors and shades which are different to the lot's actual color and shades. The condition report for the lot may make reference to particular imperfections of the lot but you should note that the lot may have other faults not expressly referred to in the condition report for the lot or shown in the online images of the lot. The condition report may not refer to all faults, restoration, alteration or adaptation. The condition report is a statement of opinion only. For that reason, the condition report is not an alternative to taking your own professional advice regarding the condition of the lot. NOTWITHSTANDING THIS ONLINE CONDITION REPORT OR ANY DISCUSSIONS CONCERNING A LOT, ALL LOTS ARE OFFERED AND SOLD "AS IS" IN ACCORDANCE WITH THE CONDITIONS OF SALE/BUSINESS APPLICABLE TO THE RESPECTIVE SALE.ProvenanceFamille Blouet (par descendance).
Guillaume Abel Blouet (1795-1853) fut l'élève de Pierre Jules Delespine et remporta en 1821 le grand prix de Rome, devenant pensionnaire de la villa Médicis entre 1821 et 1826. C’est pendant l'expédition scientifique de Morée en Grèce qu’il découvrit l'emplacement du temple de Zeus à Olympie en 1829. Chargé de terminer l'arc de triomphe de l'Étoile, inauguré en 1836, il effectua par la suite de nombreux voyages aux États-Unis, en Angleterre et en Suisse afin d'étudier le système pénitentiaire de ces pays pour améliorer le système français. C’est lui qui réalisa les plans de la colonie de Mettray.

Auktionsarchiv: Los-Nr. 34
Auktion:
Datum:
22.02.2023 - 01.03.2023
Auktionshaus:
Sotheby's
34-35 New Bond St.
London, W1A 2AA
Großbritannien und Nordirland
+44 (0)20 7293 5000
+44 (0)20 7293 5989
LotSearch ausprobieren

Testen Sie LotSearch und seine Premium-Features 7 Tage - ohne Kosten!

  • Auktionssuche und Bieten
  • Preisdatenbank und Analysen
  • Individuelle automatische Suchaufträge
Jetzt einen Suchauftrag anlegen!

Lassen Sie sich automatisch über neue Objekte in kommenden Auktionen benachrichtigen.

Suchauftrag anlegen