Beschreibung:

Rencontre des échevins de Valenciennes et du marquis de Louvois à Saint-Waast-Là-Haut après la prise de la ville par les troupes de Louis XIV le 17 mars 1677 Toile 62 x 79 cm Restaurations anciennes Ce tableau représente un épisode atypique de la prise de la ville de Valenciennes par Louis XIV en 1677. En effet, la tradition des paysages de bataille de Louis XIV, inaugurée par Adam-François Van der Meulen, mettent généralement le roi en évidence. Il apparaît ainsi souvent au premier-plan ordonnant l'assaut sur son cheval cabré. Cet épisode de la prise de la ville nous est connu grâce au récit du siège que fit au jour le jour le prêtre valenciennois Henri de Hennin. Dans le contexte de la guerre de Hollande, le marquis de Louvois installe le siège autour de Valenciennes en novembre 1676. L'assaut ne sera lancé qu'au début du mois de mars 1677 et aboutit 17 jours plus tard par la prise fulgurante de la ville. Un grand fait d'arme dû à l'audace du roi, conseillé par Vauban, diront certains. Un coup de chance diront les autres ou encore, pour les mauvaises langues, une victoire entachée de trahison et arrachée grâce à une intelligence au sein même de la place. Après plusieurs jours de canonnades et d'escarmouches aux abords de la ville, le plan présenté par Vauban et approuvé par le roi contre l'avis de ses maréchaux consiste à attaquer les fortifications de jour contrairement à l'usage. Une fois arrivé sur place, il était prévu d'improviser afin de parvenir à franchir les pont-levis et aller plus avant dans la cité. L'audace fut payante. À 8 heures le duc de Luxembourg à la tête des mousquetaires met en déroute les soldats espagnols. Ceux-ci, massacrés dans leur fuite vers la cité, permirent à l'ennemi de s'y engouffrer. Les combats dans la ville furent brutaux mais bientôt la garde espagnole entière se rendait et la victoire fut annoncée sur le coup de 11 heures. C'est alors que, selon Henri de Hennin, «Monsieur Leduc, lieutenant, et Messieurs Tordeau, Tasse et Wery, échevins de la ville» allèrent au devant des Français pour demander à être conduits auprès du roi. Après avoir croisé, à la porte, le duc de Luxembourg qui les laissa passer, ils continuèrent llleur route «jusqu'un peu au-delà de Saint-Wast-en-Haut». Ils y rencontrèrent le marquis de Louvois qui leur confia que le roi avait décidé d'épargner la ville du pillage moyennant une rançon. Ainsi les autorités de la ville de Valenciennes ne rencontrèrent jamais le roi.Notre tableau représente cet épisode. La scène se déroule sur les hauteurs de la ville. On reconnaît, à l'arrière-plan l'église du Saint-Cordon à droite la tour de l'église Saint-Géry ainsi que la configuration des fortifications. On peut d'ailleurs aisément rapprocher cette vue d'une esquisse de La prise de Valenciennes d'Adam-François Van der Meulen conservée au Musée du château de Versailles. 1- H. DE HENNIN, «Relation du siège et de la prise de Valenciennes par l'armée victorieuse de Louis XIV, roy de France et de Navarre. Le 17 mars 1677», dans H. E. CAFFIAUX, La ville de Valenciennes assiégées par Louis XIV en 1677. A-t-elle été prise par la force ou par trahison?, Valenciennes, Lemaître, 1875, pp. 25-57.