Beschreibung:

Attribué à Adèle ROMANY ( 1769-Paris 1846) Portrait de Madame Coury, veuve Duhamel Sur sa toile et son châssis d’origine Petits manques Dans un cadre d’époque Empire Attr. to A. Romany, Portrait of Mrs Coury, Duhamel widow, on its original canvas and frame, a 19th century collection of photographs of the model’s family and probably of the model itself will be given to the buyer 117 x 90 CM • 46 X 35 3/8 IN. €6,000-8,000 Un recueil de photographies de la seconde moitié du XIXesiècle de la famille du modèle et probablement du modèle lui-même, sera remis à l’acquéreur. S’il existe de nombreux portraits où le modèle tient une lettre à la main, celui de Madame Coury, veuve Duhamel présentant le billet d’un fournisseur rend ce tableau passionnant. L’almanach du commerce de Paris de 1810 référence trois fois Madame «Duhamel (Ve) et comp[agnie]», au 123, rue Saint-Denis sous les rubriques suivantes: «Négocians en rubans, étoffes de soie, broderie et nouveautés» (p.255), «Fabricans et Marchands de rubans et soieries, broderies et nouveautés» (p.289) et «Marchands de soiries» (p.294). Dans l’almanach de 1812, la Veuve Duhamel et Compagnie apparaît à nouveau avec deux établissements: sous les rubriques des «Merciers et Marchands de Nouveautés et nouveautés», au 13, rue des Filles Saint-Thomas (p.262) et sous celles des «Fabricans et marchands de Rubans, soieries, broderies et nouveautés» (p.313) et des «Soieries et nouveautés» au 24, rue Vivienne (p.320). Sous le Directoire, en 1797, est lancé Le journal des dames et des Modes, première revue à diffuser des gravures de «costumes parisiens», référence en matière d’élégance. En 1811, c’est l’impératrice Joséphine et sa cour qui dictent les choix. Après les années de robes légères jouant de la transparence des mousselines et gazes, les tissus s’alourdissent et les décolletés sont plus pudiques, la mode se soumet à la politique: après le blocus continental de 1806, Napoléon encourage la production nationale, dont celle des velours et soieries lyonnaises. En tenue d’intérieur, la veuve Duhamel, porte une douillette, manteau ouatiné dont la coupe est adaptée au vêtement de dessous: corsage près du corps et taille haute marquée par une ceinture qui passe sous les bras. De laine mérinos ou de velours léger, ce vêtement de dessus introduit de nouvelles couleurs après des années marquées par le blanc. Ses lignes sont ici soulignées par un ruban. Maintenu par un bouton, celui-ci permet de resserrer au niveau du poignet les longues manches qui peuvent, à la manière de mitaines, descendre sur les mains. Parmi les portraits d’Adèle Romany, citons celui d’Aglaé-Constance Boudard en robe de velours rouge (toile, 130,5 x 93,5 CM, signée et datée 1815, vente anonyme, Paris, 26juin 2008 (Christie’s), n°78) ou encore celui de Jean Dominique Fabry Garat s’accompagnant à la lyre (toile, 130 x 97 CM, signée (salon 1808), vente anonyme, Paris, 19juin 2007 (Sotheby’s), n°8: ces deux portraits témoignent de l’attention que porte notre artiste au rendu des étoffes et accessoires de ses modèles. En cheveux chez elle, notre belle pourra se couvrir d’un foulard noué avec talent, ou d’un bonnet mettant en valeur ses boucles pour aller dans le monde. Sur le billet qu’elle tient on lit: «Fourni à MmeCoury par Ternor 1 D[ou]z[ai]ne shall cachemire 3 pièces mérinos a 30 lt 40... Bordure idem a 5 Paris 20novembre/1811» L’engouement pour les châles cachemire rapportés d’Égypte par les soldats français en 1798 traversera tout le XIXesiècle. Produit de luxe, signe de distinction sociale, il convient d’en posséder plusieurs, à porter sur le bras ou sur les épaules.