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Auktionsarchiv: Los-Nr. 184

André QUELLIER (1925 - 2010) Les oies de

Schätzpreis
200 € - 300 €
ca. 224 $ - 336 $
Zuschlagspreis:
220 €
ca. 247 $
Auktionsarchiv: Los-Nr. 184

André QUELLIER (1925 - 2010) Les oies de

Schätzpreis
200 € - 300 €
ca. 224 $ - 336 $
Zuschlagspreis:
220 €
ca. 247 $
Beschreibung:

André QUELLIER (1925 - 2010) Les oies de frère Philippe Huile sur panneau 65 x 46 cm Signé en bas à droite Quellier Titré au dos Je dois trop au beau sexe; il me fait trop d’honneur De lire ces récits, si tant est qu’il les lise. Pourquoi non? c’est assez qu’il condamne en son coeur Celles qui font quelque sottise. Ne peut-il pas, sans qu’il le dise, Rire sous cape de ces tours, Quelque aventure qu’il y trouve? S’ils sont faux, ce sont vains discours; S’ils sont vrais, il les désapprouve. Irait-il après tout s’alarmer sans raison Pour un peu de plaisanterie? Je craindrais bien plutôt que la cajolerie Ne mît le feu dans la maison. Chassez les soupirants, belles, souffrez mon livre: Je réponds de vous corps pour corps. Mais pourquoi les chasser? Ne saurait-on bien vivre Qu’on ne s’enferme avec les morts? Le monde ne vous connaît guères, S’il croit que les faveurs sont chez vous familières: Non pas que les heureux amants Soient ni phénix ni corbeaux blancs; Aussi ne sont-ce fourmilières. Ce que mon livre en dit, doit passer pour chansons. J’ai servi des beautés de toutes les façons: Qu’ai-je gagné? Très peu de chose; Rien. Je m’aviserais sur le tard d’être cause Que la moindre de vous commît le moindre mal! Contons; mais contons bien; c’est le point principal; C’est tout: à cela près, censeurs, je vous conseille De dormir, comme moi, sur l’une et l’autre oreille. Censurez tant qu’il vous plaira Méchants vers, et phrases méchantes; Mais pour bons tours, laissez-les là; Ce sont choses indifférentes; Je n’y vois rien de périlleux. Les mères, les maris, me prendront aux cheveux Pour dix ou douze contes bleus! Voyez un peu la belle affaire! Ce que je n’ai pas fait, mon livre irait le faire? Beau sexe, vous pouvez le lire en sûreté. Mais je voudrais m’être acquitté De cette grâce par avance. Que puis-je faire en récompense? Un conte où l’on va voir vos appas triompher: Nulle précaution ne les peut étouffer. Vous auriez surpassé le printemps et l’aurore Dans l’esprit d’un garçon, si dès ses jeunes ans, Outre l’éclat des cieux, et les beautés des champs, Il eût vu les vôtres encore. Aussi, dès qu’il les vit, il en sentit les coups; Vous surpassâtes tout; il n’eut d’yeux que pour vous; Il laissa les palais: enfin votre personne Lui parut avoir plus d’attraits Que n’en auraient, à beaucoup près, Tous les joyaux de la Couronne. On l’avait dès l’enfance élevé dans un bois. Là son unique compagnie Consistait aux oiseaux; leur aimable harmonie Le désennuyait quelquefois. Tout son plaisir était cet innocent ramage; Encor ne pouvait-il entendre leur langage. En une école si sauvage Son père l’amena dès ses plus tendres ans. Il venait de perdre sa mère; Et le pauvre garçon ne connut la lumière Qu’afin qu’il ignorât les gens: Il ne s’en figura, pendant un fort long temps, Point d’autres que les habitants De cette forêt; c’est-à-dire Que des loups, des oiseaux, enfin ce qui respire Pour respirer sans plus, et ne songer à rien. Ce qui porta son père à fuir tout entretien, Ce furent deux raisons ou mauvaises ou bonnes: L’une, la haine des personnes; L’autre, la crainte; et depuis qu’à ses yeux Sa femme disparut s’envolant dans les cieux, Le monde lui fut odieux: Las d’y gémir et de s’y plaindre, Et partout des plaintes ouïr, Sa moitié le lui fit par son trépas haïr, Et le reste des femmes craindre. Il voulut être hermite; et destina son fils A ce même genre de vie. Ses biens aux pauvres départis, Il s’en va seul, sans compagnie Que celle de ce fils, qu’il portait dans ses bras: Au fond d’une forêt il arrête ses pas. (Cet homme s’appelait Philippe, dit l’histoire.) Là, par un saint motif, et non par humeur noire, Notre hermite nouveau cache avec très grand soin Cent choses à l’enfant; ne lui dit, près ni loin, Qu’il fût au monde aucune femme, Aucuns désirs, aucun amour; Au progrès de ses ans réglant en ce séjour La nourriture de son âme. A cinq, il lui nomma des fleurs, des animaux, L’entretint de petits oiseaux; Et, parmi ce discours aux enfants agré

Auktionsarchiv: Los-Nr. 184
Auktion:
Datum:
29.06.2016
Auktionshaus:
Millon - Maison de ventes aux enchères
rue Grange Batelière 19
75009 Paris
Frankreich
contact@millon.com
+33 (0)1 48009944
Beschreibung:

André QUELLIER (1925 - 2010) Les oies de frère Philippe Huile sur panneau 65 x 46 cm Signé en bas à droite Quellier Titré au dos Je dois trop au beau sexe; il me fait trop d’honneur De lire ces récits, si tant est qu’il les lise. Pourquoi non? c’est assez qu’il condamne en son coeur Celles qui font quelque sottise. Ne peut-il pas, sans qu’il le dise, Rire sous cape de ces tours, Quelque aventure qu’il y trouve? S’ils sont faux, ce sont vains discours; S’ils sont vrais, il les désapprouve. Irait-il après tout s’alarmer sans raison Pour un peu de plaisanterie? Je craindrais bien plutôt que la cajolerie Ne mît le feu dans la maison. Chassez les soupirants, belles, souffrez mon livre: Je réponds de vous corps pour corps. Mais pourquoi les chasser? Ne saurait-on bien vivre Qu’on ne s’enferme avec les morts? Le monde ne vous connaît guères, S’il croit que les faveurs sont chez vous familières: Non pas que les heureux amants Soient ni phénix ni corbeaux blancs; Aussi ne sont-ce fourmilières. Ce que mon livre en dit, doit passer pour chansons. J’ai servi des beautés de toutes les façons: Qu’ai-je gagné? Très peu de chose; Rien. Je m’aviserais sur le tard d’être cause Que la moindre de vous commît le moindre mal! Contons; mais contons bien; c’est le point principal; C’est tout: à cela près, censeurs, je vous conseille De dormir, comme moi, sur l’une et l’autre oreille. Censurez tant qu’il vous plaira Méchants vers, et phrases méchantes; Mais pour bons tours, laissez-les là; Ce sont choses indifférentes; Je n’y vois rien de périlleux. Les mères, les maris, me prendront aux cheveux Pour dix ou douze contes bleus! Voyez un peu la belle affaire! Ce que je n’ai pas fait, mon livre irait le faire? Beau sexe, vous pouvez le lire en sûreté. Mais je voudrais m’être acquitté De cette grâce par avance. Que puis-je faire en récompense? Un conte où l’on va voir vos appas triompher: Nulle précaution ne les peut étouffer. Vous auriez surpassé le printemps et l’aurore Dans l’esprit d’un garçon, si dès ses jeunes ans, Outre l’éclat des cieux, et les beautés des champs, Il eût vu les vôtres encore. Aussi, dès qu’il les vit, il en sentit les coups; Vous surpassâtes tout; il n’eut d’yeux que pour vous; Il laissa les palais: enfin votre personne Lui parut avoir plus d’attraits Que n’en auraient, à beaucoup près, Tous les joyaux de la Couronne. On l’avait dès l’enfance élevé dans un bois. Là son unique compagnie Consistait aux oiseaux; leur aimable harmonie Le désennuyait quelquefois. Tout son plaisir était cet innocent ramage; Encor ne pouvait-il entendre leur langage. En une école si sauvage Son père l’amena dès ses plus tendres ans. Il venait de perdre sa mère; Et le pauvre garçon ne connut la lumière Qu’afin qu’il ignorât les gens: Il ne s’en figura, pendant un fort long temps, Point d’autres que les habitants De cette forêt; c’est-à-dire Que des loups, des oiseaux, enfin ce qui respire Pour respirer sans plus, et ne songer à rien. Ce qui porta son père à fuir tout entretien, Ce furent deux raisons ou mauvaises ou bonnes: L’une, la haine des personnes; L’autre, la crainte; et depuis qu’à ses yeux Sa femme disparut s’envolant dans les cieux, Le monde lui fut odieux: Las d’y gémir et de s’y plaindre, Et partout des plaintes ouïr, Sa moitié le lui fit par son trépas haïr, Et le reste des femmes craindre. Il voulut être hermite; et destina son fils A ce même genre de vie. Ses biens aux pauvres départis, Il s’en va seul, sans compagnie Que celle de ce fils, qu’il portait dans ses bras: Au fond d’une forêt il arrête ses pas. (Cet homme s’appelait Philippe, dit l’histoire.) Là, par un saint motif, et non par humeur noire, Notre hermite nouveau cache avec très grand soin Cent choses à l’enfant; ne lui dit, près ni loin, Qu’il fût au monde aucune femme, Aucuns désirs, aucun amour; Au progrès de ses ans réglant en ce séjour La nourriture de son âme. A cinq, il lui nomma des fleurs, des animaux, L’entretint de petits oiseaux; Et, parmi ce discours aux enfants agré

Auktionsarchiv: Los-Nr. 184
Auktion:
Datum:
29.06.2016
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