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Auktionsarchiv: Los-Nr. 198

PROUST. LETTRE A.S. À GEORGES DE LAURIS. FIN MARS 1912. LONGUE LETTRE, SUR LES AUBÉPINES ET LA DIVISION DE SON ROMAN.

Schätzpreis
10.000 € - 15.000 €
ca. 11.311 $ - 16.966 $
Zuschlagspreis:
11.875 €
ca. 13.431 $
Auktionsarchiv: Los-Nr. 198

PROUST. LETTRE A.S. À GEORGES DE LAURIS. FIN MARS 1912. LONGUE LETTRE, SUR LES AUBÉPINES ET LA DIVISION DE SON ROMAN.

Schätzpreis
10.000 € - 15.000 €
ca. 11.311 $ - 16.966 $
Zuschlagspreis:
11.875 €
ca. 13.431 $
Beschreibung:

Proust, Marcel LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À GEORGES DE LAURIS. [VERS LE 24 MARS 1912]. 11 p. in-12 (180 x 132 mm), sur 3 bifeuillets. Signé "Marcel". Enveloppe autographe, envoyée à Montreux (Suisse). Sur les aubépines et la division de son roman. Longue et importante lettre, dans laquelle Proust évoque d’abord la parution dans Le Figaro d’un extrait de son roman sur les aubépines, "un extrait, mais arrangé, d’une partie de mon livre, que vous ne connaissez pas encore (quoi que ce soit dans le même chapitre que vous connaissez)". Alors qu’il avait consulté Lauris sur le moindre mot de son texte, Proust peste contre les "gens charmants mais terribles du journal" qui se sont permis de mettre un titre « d’une banalité écœurante : "Au Seuil ou Sur le Seuil du printemps" et pour justifier cette actualité ont ajouté : "qui finit aujourd’hui" ». Il espère que Lauris n’ira pas "croire que ce "Au Seuil du printemps" est à [lui]." Du reste, cet extrait, trop court, ne retranscrit pas sa "vraie pensée sur l’aubépine […] Mais il est impossible d’aller plus avant dans un article de journal". Comme on le sait, l’important thème de l’aubépine réapparaîtra dans presque chacune des parties du roman. À celui qui fut l’un des premiers lecteurs de Combray, déjà en 1909, il réitère la confiance en son jugement : "La même bonne fée d’amitié qui vous aveugle sur ce que j’écris, répand pour moi sur vos pages le même charme et m’y fait goûter une joie que je crois clairvoyante". Il voudrait rendre visite à Lauris, à Montreux et en Italie, mais n’est "pas en état de bouger". Ensuite, il interroge Lauris sur sa principale préoccupation de l’époque : alors qu’il projette toujours de publier un roman en un seul volume, il se rend compte que le nombre de pages est beaucoup plus important qu’il ne l’avait imaginé ; l’une des conséquences est qu’il doit changer de titre pour chaque partie et trouver un titre général pour l’ensemble. "Je suis très embarrassé pour la décision à prendre à l’égard de ce livre. Faut-il publier un volume de 8 à 900 pages chacun. Un ouvrage en deux volumes de 400 pages chacun, ayant, chacun un titre différent, sous un même titre général ; ceci me plaît moins mais est plus agréable aux éditeurs." Se pose alors le problème de l’intervalle à prévoir entre la parution de chaque volume : "C’est bien contraire à l’esprit du livre. Et pour trouver une division apparente il faudrait publier dans le premier volume (s’ils ont des titres différents[)], la première, la deuxième, la troisième et la cinquième partie, en ne donnant la quatrième que dans le deuxième volume". Il envisage tout de même encore la possibilité que son roman ne fasse que deux volumes : "Si c’est un ouvrage en deux volumes paraissant ensemble sous un même titre cela ne fait rien du tout, parce que alors il n’y a pas de division à faire, je diviserai par deux le nombre total de pages et mettrai la moitié dans un volume, l’autre moitié dans l’autre". Selon Lauris, quel éditeur pourrait répondre à ces questions ? "Calmette [du Figaro] par excès de gentillesse doit porter le livre à Fasquelle (qui n’est pas mon rêve)." Malgré ces nombreuses questions techniques, il est inutile de lui répondre, car "je pense bien que vous n’avez pas d’idées particulières là-dessus." Évoquant enfin ses déboires boursiers, il cite un mot de Mme de Sévigné à propos de son fils : "Il trouve le moyen de perdre sans jouer et dépenser sans paraître", en ajoutant : "Je trouve qu’il me convient si bien". Lecteur des premiers brouillons de Combray dès 1909, Georges de Lauris (voir lot 196) restera, durant toutes les étapes de l’écriture puis de la publication, un des conseillers les plus fidèles. Provenance : Librairie Georges Andrieux (pochette jointe). Références : Kolb, XI, n° 35.

Auktionsarchiv: Los-Nr. 198
Auktion:
Datum:
31.05.2016
Auktionshaus:
Sotheby's
Paris
Beschreibung:

Proust, Marcel LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À GEORGES DE LAURIS. [VERS LE 24 MARS 1912]. 11 p. in-12 (180 x 132 mm), sur 3 bifeuillets. Signé "Marcel". Enveloppe autographe, envoyée à Montreux (Suisse). Sur les aubépines et la division de son roman. Longue et importante lettre, dans laquelle Proust évoque d’abord la parution dans Le Figaro d’un extrait de son roman sur les aubépines, "un extrait, mais arrangé, d’une partie de mon livre, que vous ne connaissez pas encore (quoi que ce soit dans le même chapitre que vous connaissez)". Alors qu’il avait consulté Lauris sur le moindre mot de son texte, Proust peste contre les "gens charmants mais terribles du journal" qui se sont permis de mettre un titre « d’une banalité écœurante : "Au Seuil ou Sur le Seuil du printemps" et pour justifier cette actualité ont ajouté : "qui finit aujourd’hui" ». Il espère que Lauris n’ira pas "croire que ce "Au Seuil du printemps" est à [lui]." Du reste, cet extrait, trop court, ne retranscrit pas sa "vraie pensée sur l’aubépine […] Mais il est impossible d’aller plus avant dans un article de journal". Comme on le sait, l’important thème de l’aubépine réapparaîtra dans presque chacune des parties du roman. À celui qui fut l’un des premiers lecteurs de Combray, déjà en 1909, il réitère la confiance en son jugement : "La même bonne fée d’amitié qui vous aveugle sur ce que j’écris, répand pour moi sur vos pages le même charme et m’y fait goûter une joie que je crois clairvoyante". Il voudrait rendre visite à Lauris, à Montreux et en Italie, mais n’est "pas en état de bouger". Ensuite, il interroge Lauris sur sa principale préoccupation de l’époque : alors qu’il projette toujours de publier un roman en un seul volume, il se rend compte que le nombre de pages est beaucoup plus important qu’il ne l’avait imaginé ; l’une des conséquences est qu’il doit changer de titre pour chaque partie et trouver un titre général pour l’ensemble. "Je suis très embarrassé pour la décision à prendre à l’égard de ce livre. Faut-il publier un volume de 8 à 900 pages chacun. Un ouvrage en deux volumes de 400 pages chacun, ayant, chacun un titre différent, sous un même titre général ; ceci me plaît moins mais est plus agréable aux éditeurs." Se pose alors le problème de l’intervalle à prévoir entre la parution de chaque volume : "C’est bien contraire à l’esprit du livre. Et pour trouver une division apparente il faudrait publier dans le premier volume (s’ils ont des titres différents[)], la première, la deuxième, la troisième et la cinquième partie, en ne donnant la quatrième que dans le deuxième volume". Il envisage tout de même encore la possibilité que son roman ne fasse que deux volumes : "Si c’est un ouvrage en deux volumes paraissant ensemble sous un même titre cela ne fait rien du tout, parce que alors il n’y a pas de division à faire, je diviserai par deux le nombre total de pages et mettrai la moitié dans un volume, l’autre moitié dans l’autre". Selon Lauris, quel éditeur pourrait répondre à ces questions ? "Calmette [du Figaro] par excès de gentillesse doit porter le livre à Fasquelle (qui n’est pas mon rêve)." Malgré ces nombreuses questions techniques, il est inutile de lui répondre, car "je pense bien que vous n’avez pas d’idées particulières là-dessus." Évoquant enfin ses déboires boursiers, il cite un mot de Mme de Sévigné à propos de son fils : "Il trouve le moyen de perdre sans jouer et dépenser sans paraître", en ajoutant : "Je trouve qu’il me convient si bien". Lecteur des premiers brouillons de Combray dès 1909, Georges de Lauris (voir lot 196) restera, durant toutes les étapes de l’écriture puis de la publication, un des conseillers les plus fidèles. Provenance : Librairie Georges Andrieux (pochette jointe). Références : Kolb, XI, n° 35.

Auktionsarchiv: Los-Nr. 198
Auktion:
Datum:
31.05.2016
Auktionshaus:
Sotheby's
Paris
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