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Auktionsarchiv: Los-Nr. 134

PROUST. LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À LA PRINCESSE SOUTZO. 28 JUILLET 1918. 12 P. TENDRE ET LONGUE LETTRE.

Schätzpreis
15.000 € - 20.000 €
ca. 15.963 $ - 21.285 $
Zuschlagspreis:
n. a.
Auktionsarchiv: Los-Nr. 134

PROUST. LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À LA PRINCESSE SOUTZO. 28 JUILLET 1918. 12 P. TENDRE ET LONGUE LETTRE.

Schätzpreis
15.000 € - 20.000 €
ca. 15.963 $ - 21.285 $
Zuschlagspreis:
n. a.
Beschreibung:

Proust, Marcel LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À LA PRINCESSE SOUTZO. [28 JUILLET 1918]. 12 p. in-12 (182 x 135 mm), sur 3 bifeuillets. Filigrane "Old Hickory Bond". Signée "Marcel Proust". Tendre et longue lettre où il évoque un des passages les plus célèbres de la Recherche sur la jalousie, et ses rencontres au Ritz avec la princesse. Bien que disant ne vouloir lui écrire qu'"une ligne", Proust adresse à la princesse une très longue lettre de 12 pages. La princesse Soutzo devait l’aider à trouver une maison, mais le projet est remis, car Céleste est souffrante. "J’espérais déjà faire des économies à Biarritz et d’abord celle du lieu dont le nom est la rime excellente et jumelle de Biarritz : le Ritz. J’y ai dîné ce soir, forme ridicule et aberrante d’un ancien culte pour vous ; il semble que certains sentiments -- comme certaines maladies -- finissent par s’attacher à certaines pierres. Il y a même des sentiments pour lesquels cela est très naturel, la jalousie par exemple. Je ne me croyais pas mon propre prophète, quand je montrais Swann, après qu’il a cessé d’aimer Odette, retrouver sa jalousie, non d’elle, mais de ce qu’elle avait pu faire dans telle maison. (C’est je crois dans : A l’ombre des jeunes filles en fleurs). Plus simplement je continue à aller au Ritz comme les chats flairent chaque jour la chaise longue où leur maîtresse est absente avait coutume de s’étendre". Proust décrit les personnes qu’il y a croisé, comme la comtesse Bonin (épouse de l’ambassadeur d’Italie), M. Channon dont la mère (Mrs Harry Channon, née Vesta Westover (1870-1943) fonda une bibliothèque de 10 000 volumes pour l’Alliance française de Chicago) lui réclame ses propres livres pour sa bibliothèque. Proust se moque des salutations de la lettre de Mme Channon : "Croyez à mes respectueux souvenirs. Respectueux m’a fait supposer que vous aviez inculqué à chacun l’idée que j’avais personnellement connu Jean Jacques Rousseau et peut’ être Bossuet. Souvenirs ne m’a pas moins étonné car je ne connais pas cette dame". Il évoque le dîner donné par la princesse pour Astier de La Vigerie, où convives furent très différents de ceux qu’elle lui avait décrit. Il n’a été nulle part sauf au Ritz. Proust a du mal à terminer sa lettre "c’est encore comme quand je suis dans votre chambre, je ne peux pas m’en aller. Enfin il faut donner le coup de volonté suprême : Adieu Princesse […] Marcel Proust J’espère que le climat de Biarritz vous fera du bien". Il évoque Mme de Ludre, qui " doit savoir si l’air de la mer peut avoir par l’intermédiaire des nerfs, ce pouvoir malfaisant, puisqu’elle est quelque peu "psychiatre". Et comme elle est astronome aussi je ne doute pas que si elle quittait Villejuif pour Biarritz elle ne verrait se lever Du fond de l’océan des étoiles nouvelles. Une bonne minute pour moi dans un océan de tristesse, ce retour en voiture avec vous de chez Mme de Ludre [allusion à la soirée du 27 juin]. Mais je ne peux pas dire comme Baudelaire : Je sais l’art d’évoquer les musiques heureuses. Je ne possède pas non plus celui de les "exploiter" comme on dit en style militaire. Adieu Princesse." La princesse Dimitri Soutzo-Doudesco, née Hélène Chrissoveloni (1879-1975), future épouse de Paul Morand qu’elle rencontre en 1916 alors qu’elle est séparée, sera une des grandes amitiés amoureuses de Proust. Il fait sa connaissance le 4 mars 1917 chez Larue, et lui propose aussitôt de réunir le quatuor Poulet au Ritz pour lui faire entendre du César Franck. Pendant la guerre, elle s’est installée au Ritz où elle invite souvent Proust à dîner. Il continua à lui écrire régulièrement et à la voir jusqu’à sa mort en 1922. Cette lettre se situe à un moment de refroidissement dans leur relation. A un moment où Morand est à Rome pour des mois et que Proust lui sert de chevalier servant, elle part puis revient de Hendaye en été 1918 sans le prévenir, ni de son départ, ni de son retour. Au moment où il écrit cette lettre, Proust est triste, il la guette au Ritz, comme le c

Auktionsarchiv: Los-Nr. 134
Auktion:
Datum:
08.02.2017
Auktionshaus:
Sotheby's
Paris
Beschreibung:

Proust, Marcel LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À LA PRINCESSE SOUTZO. [28 JUILLET 1918]. 12 p. in-12 (182 x 135 mm), sur 3 bifeuillets. Filigrane "Old Hickory Bond". Signée "Marcel Proust". Tendre et longue lettre où il évoque un des passages les plus célèbres de la Recherche sur la jalousie, et ses rencontres au Ritz avec la princesse. Bien que disant ne vouloir lui écrire qu'"une ligne", Proust adresse à la princesse une très longue lettre de 12 pages. La princesse Soutzo devait l’aider à trouver une maison, mais le projet est remis, car Céleste est souffrante. "J’espérais déjà faire des économies à Biarritz et d’abord celle du lieu dont le nom est la rime excellente et jumelle de Biarritz : le Ritz. J’y ai dîné ce soir, forme ridicule et aberrante d’un ancien culte pour vous ; il semble que certains sentiments -- comme certaines maladies -- finissent par s’attacher à certaines pierres. Il y a même des sentiments pour lesquels cela est très naturel, la jalousie par exemple. Je ne me croyais pas mon propre prophète, quand je montrais Swann, après qu’il a cessé d’aimer Odette, retrouver sa jalousie, non d’elle, mais de ce qu’elle avait pu faire dans telle maison. (C’est je crois dans : A l’ombre des jeunes filles en fleurs). Plus simplement je continue à aller au Ritz comme les chats flairent chaque jour la chaise longue où leur maîtresse est absente avait coutume de s’étendre". Proust décrit les personnes qu’il y a croisé, comme la comtesse Bonin (épouse de l’ambassadeur d’Italie), M. Channon dont la mère (Mrs Harry Channon, née Vesta Westover (1870-1943) fonda une bibliothèque de 10 000 volumes pour l’Alliance française de Chicago) lui réclame ses propres livres pour sa bibliothèque. Proust se moque des salutations de la lettre de Mme Channon : "Croyez à mes respectueux souvenirs. Respectueux m’a fait supposer que vous aviez inculqué à chacun l’idée que j’avais personnellement connu Jean Jacques Rousseau et peut’ être Bossuet. Souvenirs ne m’a pas moins étonné car je ne connais pas cette dame". Il évoque le dîner donné par la princesse pour Astier de La Vigerie, où convives furent très différents de ceux qu’elle lui avait décrit. Il n’a été nulle part sauf au Ritz. Proust a du mal à terminer sa lettre "c’est encore comme quand je suis dans votre chambre, je ne peux pas m’en aller. Enfin il faut donner le coup de volonté suprême : Adieu Princesse […] Marcel Proust J’espère que le climat de Biarritz vous fera du bien". Il évoque Mme de Ludre, qui " doit savoir si l’air de la mer peut avoir par l’intermédiaire des nerfs, ce pouvoir malfaisant, puisqu’elle est quelque peu "psychiatre". Et comme elle est astronome aussi je ne doute pas que si elle quittait Villejuif pour Biarritz elle ne verrait se lever Du fond de l’océan des étoiles nouvelles. Une bonne minute pour moi dans un océan de tristesse, ce retour en voiture avec vous de chez Mme de Ludre [allusion à la soirée du 27 juin]. Mais je ne peux pas dire comme Baudelaire : Je sais l’art d’évoquer les musiques heureuses. Je ne possède pas non plus celui de les "exploiter" comme on dit en style militaire. Adieu Princesse." La princesse Dimitri Soutzo-Doudesco, née Hélène Chrissoveloni (1879-1975), future épouse de Paul Morand qu’elle rencontre en 1916 alors qu’elle est séparée, sera une des grandes amitiés amoureuses de Proust. Il fait sa connaissance le 4 mars 1917 chez Larue, et lui propose aussitôt de réunir le quatuor Poulet au Ritz pour lui faire entendre du César Franck. Pendant la guerre, elle s’est installée au Ritz où elle invite souvent Proust à dîner. Il continua à lui écrire régulièrement et à la voir jusqu’à sa mort en 1922. Cette lettre se situe à un moment de refroidissement dans leur relation. A un moment où Morand est à Rome pour des mois et que Proust lui sert de chevalier servant, elle part puis revient de Hendaye en été 1918 sans le prévenir, ni de son départ, ni de son retour. Au moment où il écrit cette lettre, Proust est triste, il la guette au Ritz, comme le c

Auktionsarchiv: Los-Nr. 134
Auktion:
Datum:
08.02.2017
Auktionshaus:
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