Beschreibung:

Le Tour du monde en 80 jours. Lettre autographe signée de Jules Verne à Hébrard, collaborateur de P.J. Hetzel. Sans date (1872). Une page sur un papier de format 13,5 x 18 cm. Amiens. Vendredi matin Mon cher M. Hébrard, Par une regrettable erreur la fin du chapitre 5 a été omise dans la copie que j'ai donnée au journal. Je vous envoie cette fin. Il est indispensable qu'elle soit rétablie le plus vite possible ou bon nombre de lecteurs ne comprendront pas la suite. Pouvez-vous demain, en tête du feuilleton, faire passer ces lignes, en manière d'erratum (souligné), en ajoutant qu'elles terminent le chapitre 5 (souligné) ? Cela fait, cela ira tout seul, mais cela est vraiment indispensable. Vous le comprendrez, car ce passage explique le revirement qui se fait à l'égard de Phileas Fogg. Je suis bien contrarié de cette erreur, qui n'est reprochable qu'à la copiste du manuscrit. Croyez-moi, mon cher M. Hébrard, Votre bien dévoué Jules Verne Il importe de savoir que Le Tour du monde en 80 jours ne fut pas publié dans le Magasin d'Education mais en feuilleton quotidien dans le journal Le Temps (les chapitres en sont donc très brefs). La fin manquante du chapitre est en effet d'une importance capitale et correspond à un rebondissement de l'aventure. Le chapitre 5 (tel que nous le connaissons) se termine sur la demande d'un mandat d'arrêt contre Phileas Fogg soupçonné d'un vol de 55 000 livres commis aux dépens de la Banque d'Angleterre, dépêche envoyée depuis Suez à Scotland Yard. Il en résulte une chute brutale du cours des paris faits sur la tête de l'intrépide voyageur. Le héros des foules anglaises n'est plus qu'un voleur en cavale ! Tout ceci, sans précision, aurait dû être jeté comme une révélation extraordinaire destinée à tenir le lecteur en haleine. La suite au prochain numéro ! En effet, l'explication de cette stupéfiante accusation (une correspondance frappante du physique de Fogg avec le signalement du voleur) ne sera donnée qu'au chapitre 6, où Fix intervient, et ne pourra être comprise sans le coup de théâtre qui aurait dû clore le précédent... mais qui fit douloureusement défaut aux lecteurs du Temps ! Ce message de détresse, saisi sur le vif, a donc la valeur d'un document historique, d'un grand intérêt biographique, lié à la genèse d'un des plus célèbres romans de Jules Verne. Comme ses personnages, l'écrivain a eu aussi quelques émotions ! Joint: Le Tour du monde en 80 jours. Bulletin de la Société de Géographie Rédigé avec le concours de la section de publication par les secrétaires de la commission centrale. Avril 1873. Paris. Librairie Charles Delagrave et Cie. Éditeurs de la Société de Géographie de Paris, 58, rue des Écoles, 58. On lit page 440 au procès-verbal de la séance du 4 avril: «M. Jules Verne offre à la Société un exemplaire de la neuvième édition de son livre Le Tour du monde en quatre-vingts jours. Il a la parole pour lire un rapport dont il a été chargé par la Commission centrale; ce rapport répond à une question soulevée par MM. Hourier et Charles Farraguet, au sujet des perturbations qu'un voyage de circumnavigation introduit dans le calendrier des explorateurs. » Toute la question des fuseaux horaires et du franchissement de la ligne de changement de date, clef de l'épilogue. Ces honorables membres n'ont pourtant pas besoin d'éclaircissements