Beschreibung:

Importante pendule en bronze très finement ciselé, patiné et doré à l'or mat ou l'or bruni ; le mouvement, à sonnerie des heures et des demi-heures, est inscrit dans une borne à fronton cintré renfermant un bouclier à mascaron de lion marqué « Laïus », les angles à torches enflammées et reposant sur une terrasse sur laquelle est figuré un groupe sculptural représentant Œdipe donnant sa bénédiction à Antigone devant la tombe de Laïus ; la base en marbre vert de mer est ornée d'un bas-relief figurant Œdipe conduisant son char et se retournant vers Laïus qu'il laisse mort sur la route ; socle à doucine feuillagée et petits pieds en griffes de félin ailées. Le cadran, signé « Bourdier » et attribué à Joseph Coteau indique les heures en chiffres romains, les minutes par tranches de quinze en chiffres arabes, les quantièmes du mois et le calendrier annuel associé aux signes du zodiaque. Attribuée à Jean-François-Denière et François-Thomas Matelin (1797-1820). Époque Empire (un éclat au trou de remontage droit). H : 66 - L : 57 - P : 28 cm Sa composition originale, ainsi que sa thématique directement inspirée de la mythologie classique, nous permettent d'inscrire cette importante pendule de cheminée parmi les créations horlogères parisiennes les plus élaborées de l'époque Empire. Le modèle fait son apparition en 1807, date à laquelle le bronzier Denière propose au Garde-Meuble impérial une pendule représentant « Œdipe bénissant Antigone près du tombeau de Laïus » pour la somme de 1900 francs. Par la suite, Denière, associé à Matelin, continue la commercialisation du modèle ; tandis que, parallèlement, le bronzier Thomire commercialise également ce même modèle certainement à partir de 1819 sans que nous sachions comment la Maison Thomire parvint à décliner le modèle d'un concurrent (voir une pendule de ce type, signée « Thomire et Cie et Moinet aîné », qui fait partie des collections du Musée du Louvre et est illustrée dans D. Alcouffe, A. Dion-Tenenbaum et G. Mabille, Les bronzes d'ameublement du Louvre, Éditions Faton, Dijon,2004, p. 278-279, catalogue n°139). Concernant plus particulièrement l'exemplaire que nous proposons, il correspond aux modèles connus réalisés sous l'Empire et la plupart du temps rattachés à l'atelier Denière et Matelin. Ainsi, citons particulièrement une première pendule de ce type livrée vers 1809 pour le Salon des Grands Officiers à Het Loo et illustrée dans Royal Clocks in Paleis Het Loo, A catalogue, Paleis Het Loo National Museum, Apeldoorn,2003, p. 83-85 ; ainsi qu'une seconde, le cadran signé « Denière et Matelin », qui est exposée dans le Salon de Gaulle de l'Hôtel de Brienne, actuel Ministère des Affaires étrangères (reproduite dans E. Pénicaut, A. Gady, J-P. Samoyault, J. Siksou, M. Vaïsse et N. Chaudun, L'Hôtel de Brienne, Éditions de l'esplanade, 2016, p. 185). Enfin, relevons qu'une pendule de même sujet était prisée1000 francs en octobre 1815 dans l'inventaire après décès de Louis-Alexandre-Berthier prince de Wagram : « Une pendule sujet d'Œdipe donnant la bénédiction à Antigone, socle de marbre vert de mer, Ravrio à Paris, boite de cuivre doré ». L'association Denière et Matelin est une société commerciale créée dans les dernières années du XVIIIe siècle par les bronziers François-Thomas Matelin et Jean-François-Denière et qui rencontra un immense succès auprès des grands collectionneurs et amateurs du temps. En effet, en l'espace de quelques années, elle devient l'une des plus importantes pourvoyeuses de bronzes d'ameublement en Europe, devenant notamment l'un des fournisseurs attitrés du Garde-meuble royal de Milan. Parallèlement, Denière et Matelin se composent une riche clientèle privée et surtout participent à la décoration de la plupart des palais et châteaux impériaux en livrant des bronzes d'ameublement et des pendules par l'intermédiaire de certains de leurs confrères bronziers. Les deux hommes rompent leur association en avril 1820 et continuent leurs carrières séparément. Jean-Simon