Beschreibung:

ZOLA (Émile). Manuscrit autographe d'une chronique intitulée ""Un mariage russe"", slnd (1865), 5 pp. petit in-4. Manuscrit biffé, raturé, avec nombreuses corrections, de cette chronique publiée dans le Petit Journal du 6 février 1865. Le jeune écrivain venait de connaître son premier succès avec son tout premier roman ""Contes à Ninon"" mais continuait alors de gagner sa vie en collaborant au Petit Journal, à la Vie parisienne, au Salut public de Lyon et autres périodiques. Il relate dans cette chronique sa participation à un mariage orthodoxe en plein cœur de Paris : ""J’ai eu, ces jours derniers, la bonne fortune d’assister à un mariage selon le rite de l’Eglise catholique orthodoxe d’Orient, et je veux conter cette cérémonie touchante aux lectrices du Petit Journal. En Russie, le mariage est un acte purement religieux, tout y est symbole, et chaque détail se rattache à quelque tradition des anciens âges. Je dois avouer – mon amour-propre dût-il en souffrir – que je ne reviens ni de Moscou ni de Saint-Pétersbourg, mais seulement de la rue de la Croix-du-Roule […] Là, entre le parc Monceau et l’Arc de Triomphe de l’Etoile, se dresse une église russe connue de tout Paris, pour ses belles murailles blanches et ses coupoles dorées […] Je ne vous donne pas la cérémonie que je vais décrire comme parfaitement orthodoxe ; je crois même qu’elle a été abrégée et qu’en Russie le cérémonial est plus compliqué. Le jeune marié étant catholique romain, j’ai simplement assisté à la célébration d’un mariage dissident. On ne doit tromper personne. Ils se sont avancés, lui tout en noir, elle tout en blanc, jusqu’à une sorte de prie-Dieu placé au milieu de la nef, sur un large tapis […] Le pope a pris ensuite deux couronnes de métal et les a posées sur la tête des époux, il leur rappelle, par ce symbole, la couronne céleste qu’ils doivent conquérir. Un épisode charmant est celui de la coupe […] ils ont bu tour à tour, posant les lèvres au même bord, partageant le même breuvage, comme ils partageront la même existence. […] Enfin, devant Dieu et devant les hommes, le jeune mari et la jeune femme se sont donné le baiser nuptial […] Que pensent mes lectrices de ce mariage où l’on s’embrasse ? La couronne et la coupe ne les tentent-elles pas ? Hélas ! je doute que tous ces symboles donnent plus d’amour et plus de fidélité aux jeunes cœurs. Notre messe nuptiale a plus de simplicité. Que l’on se marie selon le rite romain ou selon le rite grec, la meilleure bénédiction est celle que le Ciel accorde à deux âmes qu’il a créées l’une pour l’autre."" Ce texte est recensé dans les Œuvres complètes, Cercle du livre précieux 1969, tome 9, Contes et Nouvelles dans Paris, pages 241 à 243. On y joint : - une photographie de Léon TOLSTOÏ (1828-1910) âgé relisant un manuscrit dans son fauteuil de malade, son épouse Sophie à ses côtés. - une L.A.S. du comte Léon Lvovitch TOLSTOÏ (1869-1945) fils de l'écrivain, lui-même écrivain et artiste, en français, 2 pp. in-8, Paris, 5 décembre 1922, à François Monthon : ""Je vous serais infiniment reconnaissant si vous voudriez bien m'accorder un rendez-vous au Journal pour une affaire littéraire qui pourrait vous intéresser. Je garde, Monsieur, un sentiment de profonde sympathie envers votre personnalité qui a voulu me soutenir l'année dernière en publiant quelques uns de mes articles dans votre journal au moment où je traversais une période dure de ma vie […]"" Les 3 réunis sous emboîtage moderne.