Auktionsarchiv: Los-Nr. 131

STAËL (Germaine Necker, baronne de). Lettre...

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STAËL (Germaine Necker, baronne de). Lettre autographe [à Louis de Narbonne-Lara]. Coppet, 30septembre [1792]. 4pp. in-12. DÉCHIRANTE LETTRE D’AMOUR DE MADAME DE STAËL. De 1788 à 1794, elle fut l’amante passionnée du général de Narbonne-Lara (1755-1813), qui est peut-être le véritable père de ses enfants Auguste et Albert (né novembre 1792). Ministre de la Guerre en 1791-1792, il émigra en août 1792, et ne rentra en France qu’en 1801, poursuivant une double carrière militaire et diplomatique: aide de camp de NapoléonIer en Russie, il fut également ambassadeur en Bavière et à Vienne. «Je n’ai jamais eu tant de besoin de vous, on ami, que dans l’état où se trouve mon coeur. Je ne sais pas si les ébranlements que j’ai éprouvés ont absolument perdu ma santé, mais JE SUIS PRESQUE ATTEINTE DE CETTE MALADIE QU’ON APPELLE LE SPLEEN dans votre pays. JE ME PERSUADE QUE VOUS ALLEZ M’OUBLIER, aimer mad. de Fleury, partir pour Rome, que je ne vous reverrai plus, QUE DANS L’IMPOSSIBILITÉ OÙ JE SUIS D’EXISTER SANS VOUS, IL ME FAUDRA ME TUER, que je n’ai plus que six semaines à vivre, enfi n, que sais-je, toutes les idées tristes que la solitude la terreur du moment présent peuvent enfanter m’accablent absolument. Je ne veux pas cependant y succomber car je veux vous voir et je vous demande du secours, des lettres de vous qui me permettent de m’aimer, de ne pas quitter l’Angleterre avant que j’y arrive, peuvent seuls me sauver, prodiguez-les, je vous en prie ou je ne résisterai plus à ma tristesse, JE N’AI QUE VOUS DE BONHEUR AU MONDE. Vous n’avez pas d’idée de cet intérieur-ci, quelques grandes démarches en sortiront peut-être, mais tout ce qui peut verser de l’amertume sur chaque minute de la journée s’y fait sentir d’autant plus que la violence des circonstances invite à chercher un doux appui – mais enfi n si vous ne passez pas cette semaine 8jours sans m’écrire, SI VOUS M’ASSUREZ QUE NOUS NOUS RÉUNIRONS, QUE JE VOUS SUIS NÉCESSAIRE, JE ME RELÈVERAI. Mais toutes mes forces m’abandonnent à la moindre crainte inspirée par vous, par VOUS, SEULE RAISON DE VIVRE QU’IL ME RESTE, UNIQUE OBJET DE TOUTES MES PENSÉES, et d’une passion qui, s’accroissant par tous les événements, même dans le bonheur use la vie. Mon bon ami, pitié et merci. Voilà ce que j’implore de toi, et ce que tes lettres multipliées peuvent m’accorder. Il peut s’en perdre au milieu de ces orages, jamais tu n’en peux écrire assez. Si Mr de St[aël] ne vient pas ici comme je commence à l’espérer, je partirai beaucoup plutôt que je ne vous l’ai mandé, je serai à Londres dans le mois de j[anvi]er... Ne partez pas sans m’avoir vue, nous reviendrons ensemble par la Suisse, mais je meurs si le terme de notre séparation se prolonge, et dans ce moment vous ne pouvez traverser ni la France ni l’armée qui est en Allemagne... Adieu, je suis plus abattue que je ne l’ai été de ma vie. Oh mon Dieu, que j’ai besoin de vous. L’ENFER OU LE CIEL NE CONSISTENT QU’À VOUS QUITTER OU À VOUS REVOIR.

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STAËL (Germaine Necker, baronne de). Lettre autographe [à Louis de Narbonne-Lara]. Coppet, 30septembre [1792]. 4pp. in-12. DÉCHIRANTE LETTRE D’AMOUR DE MADAME DE STAËL. De 1788 à 1794, elle fut l’amante passionnée du général de Narbonne-Lara (1755-1813), qui est peut-être le véritable père de ses enfants Auguste et Albert (né novembre 1792). Ministre de la Guerre en 1791-1792, il émigra en août 1792, et ne rentra en France qu’en 1801, poursuivant une double carrière militaire et diplomatique: aide de camp de NapoléonIer en Russie, il fut également ambassadeur en Bavière et à Vienne. «Je n’ai jamais eu tant de besoin de vous, on ami, que dans l’état où se trouve mon coeur. Je ne sais pas si les ébranlements que j’ai éprouvés ont absolument perdu ma santé, mais JE SUIS PRESQUE ATTEINTE DE CETTE MALADIE QU’ON APPELLE LE SPLEEN dans votre pays. JE ME PERSUADE QUE VOUS ALLEZ M’OUBLIER, aimer mad. de Fleury, partir pour Rome, que je ne vous reverrai plus, QUE DANS L’IMPOSSIBILITÉ OÙ JE SUIS D’EXISTER SANS VOUS, IL ME FAUDRA ME TUER, que je n’ai plus que six semaines à vivre, enfi n, que sais-je, toutes les idées tristes que la solitude la terreur du moment présent peuvent enfanter m’accablent absolument. Je ne veux pas cependant y succomber car je veux vous voir et je vous demande du secours, des lettres de vous qui me permettent de m’aimer, de ne pas quitter l’Angleterre avant que j’y arrive, peuvent seuls me sauver, prodiguez-les, je vous en prie ou je ne résisterai plus à ma tristesse, JE N’AI QUE VOUS DE BONHEUR AU MONDE. Vous n’avez pas d’idée de cet intérieur-ci, quelques grandes démarches en sortiront peut-être, mais tout ce qui peut verser de l’amertume sur chaque minute de la journée s’y fait sentir d’autant plus que la violence des circonstances invite à chercher un doux appui – mais enfi n si vous ne passez pas cette semaine 8jours sans m’écrire, SI VOUS M’ASSUREZ QUE NOUS NOUS RÉUNIRONS, QUE JE VOUS SUIS NÉCESSAIRE, JE ME RELÈVERAI. Mais toutes mes forces m’abandonnent à la moindre crainte inspirée par vous, par VOUS, SEULE RAISON DE VIVRE QU’IL ME RESTE, UNIQUE OBJET DE TOUTES MES PENSÉES, et d’une passion qui, s’accroissant par tous les événements, même dans le bonheur use la vie. Mon bon ami, pitié et merci. Voilà ce que j’implore de toi, et ce que tes lettres multipliées peuvent m’accorder. Il peut s’en perdre au milieu de ces orages, jamais tu n’en peux écrire assez. Si Mr de St[aël] ne vient pas ici comme je commence à l’espérer, je partirai beaucoup plutôt que je ne vous l’ai mandé, je serai à Londres dans le mois de j[anvi]er... Ne partez pas sans m’avoir vue, nous reviendrons ensemble par la Suisse, mais je meurs si le terme de notre séparation se prolonge, et dans ce moment vous ne pouvez traverser ni la France ni l’armée qui est en Allemagne... Adieu, je suis plus abattue que je ne l’ai été de ma vie. Oh mon Dieu, que j’ai besoin de vous. L’ENFER OU LE CIEL NE CONSISTENT QU’À VOUS QUITTER OU À VOUS REVOIR.

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