Beschreibung:

Ange portant le voile avec la sainte face ou La Véronique Huile sur toile Inscrit sur la toile d'origine au dos St Veronica de Villavicencio H. 93; L. 66 cm Provenance: -Collection particulière - Paris Bibliographie: - C. de Aldecoa, Les Cahiers d'Histoire de l'Art, n°5-2007, «Les anges déchus de Murillo ou la rédemption de Pedro Nunez de Villavicencio, (Séville1640-1699), caballero pintor» p. 36-47, reproduit en couleur et en couverture, et:fig.1, p. 36, détail fig.14, p.45. Oeuvres en rapport: Dessin conservé au musée de Bayonne (fig.1) et dessin mis au carreau conservé à Hamburger Kunsthall, (fig.2), p. 40 Littérature en rapport: - R. Gonzales Ramos,1999, Pedro Nunez de Villavicencio, cabellero pintor. Note: Pedro Nunez issu d'une famille aristocratique et millitaire de Séville, reçoit une éducation classique (arme et équitation) à laquelle s'ajoute une formation humaniste et juridique. Durant sa jeunesse, notre artiste a suivi les cours de l'Académie de Dessin fondée en 1660 à Séville à l'instigation de Murillo, dont il fut l'ami et plus tard l'exécuteur testamentaire. Il fut admis «Caballero de justicia» dans l'ordre des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem en 1661 et assuma ses obligations militaires à Malte. À Malte règne alors le grand peintre italien Mattia Pretti dit le Calabrais (Taverna 1613-Malte 1699). Nunez met à profit ses séjours dans l'île et entre dans l'atelier de M. Pretti, perfectionnant ainsi son talent de peintre. Il signe et date, en artiste accompli, le grand retable de La vision de Saint Philippe de Néri, toujours in situ à Malte. Durant son séjour, il fit la connaissance du peintre italien Mattia Preti dit «le Calabrais», puis s'arrêta à Rome en 1673 sur le chemin du retour en Espagne. Il terminera sa carrière à Séville où ses oeuvres furent vivement appréciées, il exécute alors, à l'instar de Murillo des scènes d'enfants des rues, dont une très célèbre pour le roi d'Espagne «Les enfants jouant aux dés», tout en continuant de produire des portraits et des scènes religieuses. Aujourd'hui surtout connu pour ses scènes d'enfants de rues jouant, il a réalisé quelques tableaux religieux conservés à Malte, à Madrid, à Rouen ... La composition de notre toile est basée sur un dessin attribué à Bartolomé Esteban Murillo conservé au musée Bonnat de Bayonne (fig.1), tiré d'une série de dix feuilles, les neuf autres étant au musée du Louvre. On connait aussi une reprise à la sanguine conservée à la Kunsthalle de Hambourg (fig.2), attribuée à Nunez de Villanvicenzio par Madame Christiane de Aldecoa, mise au carreau, que Villavicencio a pu utiliser pour agrandir le projet, indiquant ainsi clairement sa destination finale. La principale variante avec le dessin de Bayonne est la présence de cothurnes vertes, alors qu'il est nu-pied dans le dessin. Nuñez fut influencé par la manière picturale de son maitre. Il adapte ici le clair-obscur à un paysage crépusculaire et reprend la gamme colorée douce de roses framboisée opposée au gris-argent des ailes, typique de Murillo vers 1660-1670. Il représente ici l'Ange portant le voile avec la Sainte face, ou la Véronique, pour les chrétiens, Véronique est une sainte femme qui essuya avec son voile, le visage du Christ lors de sa montée au Calvaire. La figure du supplicié baignée de sueur s'imprima sur le voile. La représentation est élégante, l'Ange dans sa robe rose, les yeux baissés, tient précieusement le voile, le visage du Christ évoqué à la pointe du pinceau est un tour de force technique. L'harmonie de couleurs est sobre et très subtile, le gris argenté, le rose, et le blanc donne une sorte de légèreté à l'ensemble. La figure céleste semble effleurer le sol. L'ensemble du tableau est séduisant, plein de grâce et déjà annonciateur du XVIIIe siècle.