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Auktionsarchiv: Los-Nr. 34

OLLIVIER (ÉMILE). Lettre...

Schätzpreis
200 € - 300 €
ca. 212 $ - 318 $
Zuschlagspreis:
129 €
ca. 136 $
Auktionsarchiv: Los-Nr. 34

OLLIVIER (ÉMILE). Lettre...

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200 € - 300 €
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Beschreibung:

OLLIVIER (ÉMILE). Lettre autographe signée à Ernest Daudet. Saint-Tropez, 8 novembre 1865. Une p. 3/4 in-8. « Mon cher Daudet, que je commence par vous féliciter de votre belle préface dans Consalvi [l’ouvrage qu’Ernest Daudet allait publier en 1866, Le Cardinal Consalvi, 1800-1824] : le fonds est irréprochable, et la forme est à la fois ample et concise ; elle ne blesse pas l’oreille et elle satisfait les exigences logiques de l’esprit. J’en ai été enchanté et je vous augure un beau succès. Finissez donc au plutôt. Si ce n’était l’absorption dans laquelle me tiennent mes travaux, je vous l’aurais écrit plutôt, mais je tiens à n’arriver à Paris qu’après à voir à peu près coulé la question des banques et celle des sociétés ouvrières. J’espère être en mesure à la fin du mois d’arriver à Paris dans les premiers jours de Xbre. J’ai besoin de quelques jours de flânerie à Paris pour préparer ma session [parlementaire]. Je n’ai encore songé à rien. Je suis incapable de préparer un discours avant d’être sur le champ de bataille. Je ne puis qu’établir et réfléchir en général. J’AI ETE MOI AUSSI ENCHANTE DE L’IMPERATRICE. LE JOUR OU ELLE NE SE DEFIERA PLUS DE LA LIBERTE, QUELLE INCOMPARABLE SOUVERAINE. ELLE A UN RESSORT ET UNE NOBLESSE QUI, AUPRES DE CE PEUPLE FETICHISTE, QUOI QU’EN DISENT LES PEUREUX, LUI PERMETTRAIT D’OPERER DES MIRACLES. Mais je crains bien qu’ils laissent le beau capital improductif. Ils ne feront rien cette session, ni la suivante ni les autres ; ils laissent passer le moment, ils arriveront aux élections dans le statu quo. Ce n’est pas habile. Mais les lamentations n’y changeront rien. Le fait est ainsi. Il faut organiser sa politique en conséquence. Je ne m’étonne pas du langage du personnage dont vous m’entretenez. Girardin [le patron de presse et homme politique Émile de Girardin] m’avait envoyé l’article en question. Quant à moi, voici ma règle. J’ai, selon un conseil de Montaigne, mon arrière-boutique dans laquelle je n’introduis que ceux auxquels je me donne entièrement. Quand on en est sorti une fois, quelques soient plus tard les apparences contraires, on n’y rentre jamais. Quant à la boutique, où l’on est avenant sans se donner, entre qui veut, même ceux qui en sont sortis en frappant la porte ou qui ont jeté des pierres aux vitres... » INSTIGATEUR DU TOURNANT LIBERAL DU SECOND EMPIRE, ÉMILE OLLIVIER (1825-1913) avait d’abord mené une carrière d’avocat avant d’entrer en politique, surtout à partir de 1857 et son élection comme député républicain. Appelé en 1869 à former un Gouvernement par l’empereur désireux de traduire politiquement la domination parlementaire des libéraux et républicains, Émile Ollivier engagea une importante réforme constitutionnelle approuvée par plébiscite en mai 1870. Quoique hostile à la guerre, il prit le parti de l’approuver et fut renversé en août 1870 dès les premiers revers militaires. Il consacra le reste de sa vie à l’écriture et écrivit notamment son monumental ouvrage historique, politique et mémoriel, L’Empire libéral : études, récits, souvenirs (Paris, Garnier, 1895-1918, 18 volumes). Frère d’Alphonse Daudet, Ernest Daudet (1837-1921) publia de nombreux ouvrages littéraires et historiographiques.

Auktionsarchiv: Los-Nr. 34
Auktion:
Datum:
21.10.2023
Auktionshaus:
Osenat Maison de vente aux enchères
9-11 rue Royale
77300 Fontainebleau
Frankreich
contact@osenat.com
+33 (0)1 64222762
Beschreibung:

OLLIVIER (ÉMILE). Lettre autographe signée à Ernest Daudet. Saint-Tropez, 8 novembre 1865. Une p. 3/4 in-8. « Mon cher Daudet, que je commence par vous féliciter de votre belle préface dans Consalvi [l’ouvrage qu’Ernest Daudet allait publier en 1866, Le Cardinal Consalvi, 1800-1824] : le fonds est irréprochable, et la forme est à la fois ample et concise ; elle ne blesse pas l’oreille et elle satisfait les exigences logiques de l’esprit. J’en ai été enchanté et je vous augure un beau succès. Finissez donc au plutôt. Si ce n’était l’absorption dans laquelle me tiennent mes travaux, je vous l’aurais écrit plutôt, mais je tiens à n’arriver à Paris qu’après à voir à peu près coulé la question des banques et celle des sociétés ouvrières. J’espère être en mesure à la fin du mois d’arriver à Paris dans les premiers jours de Xbre. J’ai besoin de quelques jours de flânerie à Paris pour préparer ma session [parlementaire]. Je n’ai encore songé à rien. Je suis incapable de préparer un discours avant d’être sur le champ de bataille. Je ne puis qu’établir et réfléchir en général. J’AI ETE MOI AUSSI ENCHANTE DE L’IMPERATRICE. LE JOUR OU ELLE NE SE DEFIERA PLUS DE LA LIBERTE, QUELLE INCOMPARABLE SOUVERAINE. ELLE A UN RESSORT ET UNE NOBLESSE QUI, AUPRES DE CE PEUPLE FETICHISTE, QUOI QU’EN DISENT LES PEUREUX, LUI PERMETTRAIT D’OPERER DES MIRACLES. Mais je crains bien qu’ils laissent le beau capital improductif. Ils ne feront rien cette session, ni la suivante ni les autres ; ils laissent passer le moment, ils arriveront aux élections dans le statu quo. Ce n’est pas habile. Mais les lamentations n’y changeront rien. Le fait est ainsi. Il faut organiser sa politique en conséquence. Je ne m’étonne pas du langage du personnage dont vous m’entretenez. Girardin [le patron de presse et homme politique Émile de Girardin] m’avait envoyé l’article en question. Quant à moi, voici ma règle. J’ai, selon un conseil de Montaigne, mon arrière-boutique dans laquelle je n’introduis que ceux auxquels je me donne entièrement. Quand on en est sorti une fois, quelques soient plus tard les apparences contraires, on n’y rentre jamais. Quant à la boutique, où l’on est avenant sans se donner, entre qui veut, même ceux qui en sont sortis en frappant la porte ou qui ont jeté des pierres aux vitres... » INSTIGATEUR DU TOURNANT LIBERAL DU SECOND EMPIRE, ÉMILE OLLIVIER (1825-1913) avait d’abord mené une carrière d’avocat avant d’entrer en politique, surtout à partir de 1857 et son élection comme député républicain. Appelé en 1869 à former un Gouvernement par l’empereur désireux de traduire politiquement la domination parlementaire des libéraux et républicains, Émile Ollivier engagea une importante réforme constitutionnelle approuvée par plébiscite en mai 1870. Quoique hostile à la guerre, il prit le parti de l’approuver et fut renversé en août 1870 dès les premiers revers militaires. Il consacra le reste de sa vie à l’écriture et écrivit notamment son monumental ouvrage historique, politique et mémoriel, L’Empire libéral : études, récits, souvenirs (Paris, Garnier, 1895-1918, 18 volumes). Frère d’Alphonse Daudet, Ernest Daudet (1837-1921) publia de nombreux ouvrages littéraires et historiographiques.

Auktionsarchiv: Los-Nr. 34
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Datum:
21.10.2023
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