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Auktionsarchiv: Los-Nr. 86

Manuscrit autographe de premier jet d'une lettre au poète danois Johannes Joergensen.

Schätzpreis
1.500 € - 2.000 €
ca. 2.236 $ - 2.982 $
Zuschlagspreis:
n. a.
Auktionsarchiv: Los-Nr. 86

Manuscrit autographe de premier jet d'une lettre au poète danois Johannes Joergensen.

Schätzpreis
1.500 € - 2.000 €
ca. 2.236 $ - 2.982 $
Zuschlagspreis:
n. a.
Beschreibung:

Manuscrit autographe de premier jet d'une lettre au poète danois Johannes Joergensen. S.l., 15 mars 1900. 5 pp. in-8 d'une fine écriture serrée, ratures et corrections. Après avoir pu la faire publier en traduction danoise à Copenhague en 1900 dans la revue littéraire Tilskueren, Bloy en donna un extrait en 1904 dans Mon journal, avec plusieurs variantes. Il s'agit d'une réponse à un article hostile à Bloy et à Joergensen paru dans cette même revue en mars 1899. Le poète danois Johannes Joergensen (1866-1956), né dans une famille protestante, se mêla d'abord aux groupes socialistes radicaux autour de Georg Brandes mais, attiré par le symbolisme plus que par le réalisme, il se convertit bientôt au catholicisme et rompit avec ses amitiés de jeunesse. « ... IL EST VRAI QUE VOUS ÊTES UN CATHOLIQUE CONVERTI. Mais quand il sera prouvé qu'il est impossible de vous ressaisir ; quand on sera tout à fait sûr que vous êtes éternellement & irrémédiablement dégoûté de la vieille mamelle de Luther, resucée en vain depuis 3 siècles par tous les mourants de faim du protestantisme ou de l'athéisme, oh ! ALORS IL FAUDRA BIEN QUE VOUS TOMBIEZ AU RANG DES LÉPREUX HÉRÉDITAIRES DONT VOUS AVEZ PARLÉ. ALORS... VOUS PARTAGEREZ MON DESTIN... HUYSMANS, DISENT-ILS, NE PRÊCHE PAS. IL N'Y A PAS DE DIFFÉRENCE ENTRE DES LIVRES TELS QUE LA CATHÉDRALE & LES AUTRES LIVRES DE HUYSMANS. Pas de différence ! Et ils ont raison... » [La suite figure dans Mon journal : ]Vous ai-je dit que la soeur Anne-Catherine Emmerich, la Voyante stigmatisée de Dulmen est, à mes yeux, le plus grand de tous les poètes, sans exception ? Tellement grand & tellement poète que lorsque je pense à elle, tout s'efface. Quel souvenir que celui de ma première lecture de sa Douloureuse Passion ! C'était un ou deux ans avant l'atroce guerre franco-allemande. J'ÉTAIS TRÈS-JEUNE ET DÉJÀ SI PAUVRE QUE LES MURAILLES DU SOUS-SOL FÉTIDE QUE J'HABITAIS AVAIENT L'AIR DE SE RECULER DE MOI ! Le précédent locataire avait pris la fuite chassé par les araignées, les scolopendres & la vermine [Bloy a ajouté dans la version imprimée : « L'humidité était telle que des champignons, malheureusement incomestibles, poussaient sur mes dictionnaires »]. Meublé d'un lit de fer qui eût épouvanté un vagabond, d'une table de cuisine qui pouvait avoir eu quelque équilibre sous la Terreur & d'un vieux pupitre privé de pieds que je conserve pieusement encore, mon gîte paraissait immense, tant il y avait de coins hostiles où ne pénétrait jamais la lumière. Ce fut là qu'étant malade, un jour de carême, je lus pour la 1ère fois ce livre extraordinaire. [ Bloy a ajouté dans la version imprimée : « Je n'avais pas beaucoup plus de vingt ans et »] Je ne me rappelle plus rien, sinon qu'il y eut un torrent de délices, une pluie de larmes. Je me vis extrêmement à ma place dans la poussière & dans l'ordure, & je sentis passer sur moi quelque chose qui pouvait être [Bloy a supprimé ces 5 derniers mots de la version imprimée] la Beauté divine !...

Auktionsarchiv: Los-Nr. 86
Auktion:
Datum:
13.11.2009
Auktionshaus:
Beaussant Lefèvre
32 rue Drouot
75009 Paris
Frankreich
contact@beaussant-lefevre.com
+33 (0)1 47704000
+33 (0)1 47706240
Beschreibung:

Manuscrit autographe de premier jet d'une lettre au poète danois Johannes Joergensen. S.l., 15 mars 1900. 5 pp. in-8 d'une fine écriture serrée, ratures et corrections. Après avoir pu la faire publier en traduction danoise à Copenhague en 1900 dans la revue littéraire Tilskueren, Bloy en donna un extrait en 1904 dans Mon journal, avec plusieurs variantes. Il s'agit d'une réponse à un article hostile à Bloy et à Joergensen paru dans cette même revue en mars 1899. Le poète danois Johannes Joergensen (1866-1956), né dans une famille protestante, se mêla d'abord aux groupes socialistes radicaux autour de Georg Brandes mais, attiré par le symbolisme plus que par le réalisme, il se convertit bientôt au catholicisme et rompit avec ses amitiés de jeunesse. « ... IL EST VRAI QUE VOUS ÊTES UN CATHOLIQUE CONVERTI. Mais quand il sera prouvé qu'il est impossible de vous ressaisir ; quand on sera tout à fait sûr que vous êtes éternellement & irrémédiablement dégoûté de la vieille mamelle de Luther, resucée en vain depuis 3 siècles par tous les mourants de faim du protestantisme ou de l'athéisme, oh ! ALORS IL FAUDRA BIEN QUE VOUS TOMBIEZ AU RANG DES LÉPREUX HÉRÉDITAIRES DONT VOUS AVEZ PARLÉ. ALORS... VOUS PARTAGEREZ MON DESTIN... HUYSMANS, DISENT-ILS, NE PRÊCHE PAS. IL N'Y A PAS DE DIFFÉRENCE ENTRE DES LIVRES TELS QUE LA CATHÉDRALE & LES AUTRES LIVRES DE HUYSMANS. Pas de différence ! Et ils ont raison... » [La suite figure dans Mon journal : ]Vous ai-je dit que la soeur Anne-Catherine Emmerich, la Voyante stigmatisée de Dulmen est, à mes yeux, le plus grand de tous les poètes, sans exception ? Tellement grand & tellement poète que lorsque je pense à elle, tout s'efface. Quel souvenir que celui de ma première lecture de sa Douloureuse Passion ! C'était un ou deux ans avant l'atroce guerre franco-allemande. J'ÉTAIS TRÈS-JEUNE ET DÉJÀ SI PAUVRE QUE LES MURAILLES DU SOUS-SOL FÉTIDE QUE J'HABITAIS AVAIENT L'AIR DE SE RECULER DE MOI ! Le précédent locataire avait pris la fuite chassé par les araignées, les scolopendres & la vermine [Bloy a ajouté dans la version imprimée : « L'humidité était telle que des champignons, malheureusement incomestibles, poussaient sur mes dictionnaires »]. Meublé d'un lit de fer qui eût épouvanté un vagabond, d'une table de cuisine qui pouvait avoir eu quelque équilibre sous la Terreur & d'un vieux pupitre privé de pieds que je conserve pieusement encore, mon gîte paraissait immense, tant il y avait de coins hostiles où ne pénétrait jamais la lumière. Ce fut là qu'étant malade, un jour de carême, je lus pour la 1ère fois ce livre extraordinaire. [ Bloy a ajouté dans la version imprimée : « Je n'avais pas beaucoup plus de vingt ans et »] Je ne me rappelle plus rien, sinon qu'il y eut un torrent de délices, une pluie de larmes. Je me vis extrêmement à ma place dans la poussière & dans l'ordure, & je sentis passer sur moi quelque chose qui pouvait être [Bloy a supprimé ces 5 derniers mots de la version imprimée] la Beauté divine !...

Auktionsarchiv: Los-Nr. 86
Auktion:
Datum:
13.11.2009
Auktionshaus:
Beaussant Lefèvre
32 rue Drouot
75009 Paris
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