Beschreibung:

PALIMPSESTE (CIVILISATION ENGLOUTIE I), 1961 Technique mixte (acétate de polyvinyle, silice, pigments et collage) sur toile Signée et datée en haut à gauche Contresignée en bas à droite Contresignée, titrée et datée mai 61 au dos 100 x 100 cm (391/4 x 391/4 in.) Provenance: - Atelier de l'artiste - Galerie Paul Facchetti, Paris - Gallery John Lefebre, New York - Collection partculière, New York Expositions: - Georges Noel, Exposition à la Galerie Paul Facchetti, Paris, 1961 - Georges Noël Exposition à la Galerie John Lefebre, New York, du 24 Avril 1962 au 19 Mai 1962 Bibliographie: - Georges Noel, René Berger, Galerie Paul Facchetti, 1961. Oeuvre référencée sous le numéro 28 de l'ouvrage STUDIO FACCHETTI (FONDE EN 1944) Un lieu d'innovation, voilà ce que fut, non sans radicalité, le Studio Facchetti. D'abord consacré aux activités de photographe de son propriétaire Paul Facchetti (1912-2010), le grand local de la rue de Lille devint rapidement une galerie. Oui, mais une galerie pas tout à fait comme les autres. En effet, son fondateur favorisa la découverte sans cesse renouvelée, la rencontre, voire la confrontation, délaissant le plus souvent le suivi au long cours des artistes. Bien que la ligne principale de Paul Facchetti et de sa femme Jeanne soit l'art informel, l'abstraction lyrique et l'expressionnisme abstrait, leur goût, guidé par leur fascination pour le mouvement, le geste, le rythme, la matière, va davantage à des individualités, qu'à l'expression d'un positionnement idéologique. Et cet éclectisme revendiqué apparaît dès les premières manifestations organisées par le Studio. Dès 1951-1952, se tiennent quatre événements d'importance. Tous témoignent d'un regard singulier et hardi: Signifiants de l'Informel I et II (Bryen, Donati, Dubuffet, Fautrier, Gillet, Martin, Mathieu, Michaux, Pollock, Riopelle, Serpan), Peintures non abstraites (Appel, Arnal, Dubuffet, Glasco, Guiette, Michaux, Ossorio, Pollock, Ronet) et Un art autre, placé sous l'égide du critique Michel Tapié (Appel, Arnal, Bryen, Dubuffet, Etienne-Martin- Falkenstein, Francis, Francken, Gillet, Glasco, Guiette, Kopak, Michaux, Ossorio, Pollock, Ronet, Riopelle, Wols). Longue énumération, certes, mais qui dit remarquablement bien le dialogue inédit instauré par Facchetti entre les artistes du Vieux Continent et les peintres américains. Car le marchand-photographe, alors conseillé par Georges Mathieu et Michel Tapié, tous deux très au courant des évolutions de l'expressionisme abstrait outre-Atlantique, fait de cette conversation entre New York et Paris l'une de ses priorités. Ainsi fut-il le premier en Europe à présenter - au mois de mars 1952 - une exposition personnelle de Jackson Pollock la seule jamais réalisée du vivant de l'artiste! Cette politique placée sous le sceau d'une abstraction cosmopolite est réaffirmée tout au long des années 1950. Mais, au tournant de la décennie, le marché de l'art informel s'essouffle, saturé d'oeuvres médiocres; le Pop Art et l'Op Art sont désormais en vogue. Avec vaillance, la galerie se réinvente, organise des expositions hebdomadaires qui connaissent un grand succès, fraye avec la figuration ou l'abstraction géométrique, déménage, même. Elle ne se positionne plus à l'avant-garde, souhaitant dorénavant défendre un art libéré des effets de mode, en témoigne, par exemple, l'exposition Timeless paintings from USA (1968). Pour faire de son studio un lieu de dialogues et de débats, Paul Facchetti aura su très tôt s'entourer de critiques à la forte personnalité: Michel Tapié, on l'a dit, Julien Alvard ou Pierre Restany. Ils rédigent les préfaces et écrivent dans la presse - nationale bien sûr, mais également étrangère -, soutenant ainsi les artistes. Mais c'est surtout comme commissaires des expositions qu'ils prennent des positions esthétiques ayant valeur de manifeste. Alors, la galerie d'art, terrain privilégié du commerce et de la promotion, peut aussi se faire théâtre d'une pensée. Camille Viéville Karel Appel Fra