Beschreibung:

De la bibliothèque Jacques LacanBataille, Georges L'Orestie. Paris, Éditions des Quatre vents, 1945. In-8 (218 x142 mm). Broché, couverture rempliée. Exemplaire de Jacques Lacan, avec une partie du manuscrit autographe de Bataille. Édition originale. Tirage unique à 260 exemplaires sur papier nacré teinté, tous numérotés (n° 114). Exceptionnel exemplaire enrichi de 9 feuillets manuscrits (encre noire ou bleue, papier ligné ou non de même format que le livre) pour des poèmes du recueil : La Discorde (7 feuillets, vers le [30 octobre 1942]). Les feuillets correspondent à la publication pré-originale dans la revue d'Henri Parisot Les Quatre Vents (p. 25-26, achever d'imprimer le 25 septembre 1945) :- "Dix cent maisons tombent...", "Ventre ouvert...", "Plus haut / que le haut sombre du ciel...", "J'ai faim de sang...", voir édition originale, p. 17-21, Œuvres complètes, III, p. 193-194 et Pléiade, p. 551), tandis que 3 autres présentent des vers de "La Discorde" qui furent évincés de l'édition en volume :- "Je me consume d’amour / mille bougies dans ma bouche / mille étoiles dans ma tête / mes bras se perdent dans l’ombre / mon cœur tombe dans le fond / bouche à bouche de la mort" (Œuvres complètes, p. 524, n. 1 de la page 194 ; Pléiade, p. 1239, note 6) ;- "Flamme de nuit / jambe sciée / cervelle nue et pied nu / le froid le pus la nuée / le cerveau mouchent du sang." (Œuvres complètes, IV, p. 524, n. 4 de la page 193).- "un cœur de glace une soupe fumante / un pied sâle de sang / la moustacche des larmes / une crécelle de mourant". (voir supra et Œuvres complètes, IV, p. 21 et III, p. 524). Moi (2 feuillets, entre le [19 novembre et le 5 décembre 1942]) : "Cœur de lueur..." et "Larmes de gel..." (2 feuillets ; voir p. 23-24 de l'édition originale et Pléiade, p. 552). Notons qu'en fin du second feuillet, deux vers sont barrés : "étoile de gel / justice sans cœur", non retenus dans l'édition. L'exemplaire de Jacques Lacan. Écrits entre la fin de l'année 1942 ou au début de 1943 (Pléiade, p. 1213), ces poèmes, parus dans L'Orestie en 1945, furent donnés par l'auteur à Jacques Lacan. À cette époque, Jacques Lacan était devenu très proche de Georges Bataille celui qui était toujours le mari de sa compagne Sylvia (Georges Bataille et Sylvia Bataille divorcèrent en 1946). Au début de l'année 1943, quand les rafles nazies s'intensifièrent, Georges Bataille proposa à Sylvia, d'origine juive, et Jacques Lacan de les héberger à Vézelay, où il vivait, ce qui ne se fit pas ; l'écrivain louera son appartement au psychanalyste rue de Lille. Le cercle intellectuel de Georges Bataille que fréquentait Jacques Lacan, parmi lesquels on compte Leiris, Sartre ou Beauvoir, a été longuement décrit par Elisabeth Roudinesco (p. 172-229). L'Orestie sera repris en 1947 dans La Haine de la poésie, avec une préface dans laquelle Bataille déclare : "je pense même que la possibilité humaine dépend de ces interdits : cette possibilité, nous ne pouvons l'imaginer sans le sens d'une liberté sexuelle invivable. Au contraire, ce que la folie sexuelle a d'irrespirable en ressort", propos que Michel Surya commente ainsi : "Peut-on imaginer que sur ce point Georges Bataille et Jacques Lacan étaient profondémment d'accord ? Il n'est pas invraisemblable que ç'ait été entre eux un sujet de conversation capital. Il ne faut pas oublier en effet qu'ils se voyaient régulièrement, entre autres à Guitrancourt, chez Jacques Lacan" (p. 434, n. 6). Les manuscrits connus de L’Orestie sont partiels, et conservés à la B.n.F (Pléiade, p. 1212, n. 3 ; Œuvres complètes, III, p. 522) et au Harry Ransom Center d’Austin. Nous remercions Mme Marina Galletti pour son aide dans l'identification des manuscrits. Provenance : Jacques Lacan, puis par descendance. Référence : Romans et Récits, Pléiade, 2004. -- E. Roudinesco, Jacques Lacan, Fayard, 1993. -- M. Surya, Georges Bataille la mort à l'œuvre, Séguier, 1973.Condition reportTo request a